Burton’s Countdown to Frankenweenie : Big Fish & Sleepy Hollow

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Sleepy Hollow – Le Gothique

 

Tim Burton adapte la nouvelle La légende de Sleepy Hollow de Washington Irving en 1999. De la nouvelle, il s’en éloigne fortement, ne gardant que les noms des personnages et des lieux, la rivalité amoureuse entre les deux héros et la légende du cavalier sans tête bien entendu. Un choix qui sera mal accueilli par plusieurs critiques. Cependant, cela permet à Burton toute la liberté dont il a besoin pour s’exprimer. On retrouve ici un univers gothique propre à Tim Burton ou il rend hommage aux classiques de l’horreur avec lesquels il a grandi.

Le surnaturel, c’est bien

Avec son talent de réalisateur, Tim Burton distille l’inquiétude et la frayeur pendant, et même après le visionnage du film. Sans pour autant oublier l’humour, souvent très noir. Très peu de couleurs dans cet oeuvre, contrairement à Big Fish, Dark Shadow ou encore Edward aux mains d’argent. Mais plus que l’horreur, on retrouve une autre constante de Tim Burton dans Sleepy Hollow. Ichabot Crane est un homme très rationnel et méthodique au début du film. Mais il est surtout un homme triste en plein conflit personnel. Il ne trouvera la paix que lorsqu’il embrassera son passé, aussi effroyable soit-il, et acceptera ce qui échappe à toute logique, notamment la sorcellerie, le surnaturel et peut-être ce qu’il y a de plus mystique, l’amour. Car Sleepy Hollow n’est pas que l’horreur et l’étrange, mais comme bon film gothique, c’est aussi le romantisme. De plus, Tim Burton ici ne condamne pas la sorcellerie, et l’étrange, mais bien les dérives de son utilisation. Le cavalier sans tête n’est pas un être mauvais par nature, il n’est mauvais que parce qu’il est invoqué pour tuer. On peut avoir ici un métaphore à la religion, elle aussi parfaitement irrationnelle. Comme un cavalier qui n’aurait pas de tête. Mais que trop souvent utilisée à mauvais escient par des fanatiques qui ne cherchent qu’à servir leur dessein, s’enfermant dans leur foi sans tenter de comprendre les autres.

Depp parfait

Au casting du film on retrouve Johnny Depp, rarement aussi bon que lorsqu’il est dirigé par Burton, les deux hommes se connaissant par coeur. Il donne la réplique à Christina Ricci, qui a la tache difficile de tenir son rôle face à un Depp peut-être au meilleur de sa forme. Christopher Walken n’a rien a envié à ses deux acteurs, même sans sa tête. On retrouve aussi Michael Gambon, Christopher Lee, Casper Van Diem ou encore Richard Griffiths. Et pour compléter le trio gagnant, on retrouve bien entendu la musique de Danny Elfman, qui se concentre ici sur un registre plus grave qui accompagne parfaitement le côté gothique et surnaturel du film. Il n’en oublie pas non plus le romantisme avec quelques morceaux un peu plus légers. Si le scénario est parfois prévisible, Sleepy Hollow reste une des meilleures oeuvres de Tim Burton. Attention aux âmes sensibles cependant, Tim Burton ici montre beaucoup plus de sang et de violence qu’il en a l’habitude.

Bande annonce

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