Découvrez l’avis du Cerveau pour The Flash des studios DC,  en salle ce mercredi.

Alors que l’écurie DC est en pleine phase de renouvellement sous l’égide de James Gunn et Peter Safran, avec de nouveaux films prévus pour les 5 prochaines années, relançant plusieurs franchises loin de ce qui a déjà été établi jusqu’ici en imaginant plusieurs chapitres cinématographique autour des diverses franchises DC, le premier film solo du super-héros Flash arrive en salle. Un film, comme un chant du cygne pour toute une lignée de films autour de la Justice League, porté par Ezra Miller et Michael Keaton.

Dans ce premier film du super-héros à la vélocité sans pareille, les réalités s’affrontent  lorsque Barry se sert de ses super-pouvoirs pour remonter le temps et modifier son passé. Mais ses efforts pour sauver sa famille ne sont pas sans conséquences sur l’avenir, et Barry se retrouve pris au piège d’une réalité où le général Zod est de retour, menaçant d’anéantir la planète, et où les super-héros ont disparu. À moins que Barry ne réussisse à tirer de sa retraite un Batman bien changé et à venir en aide à un Kryptonien incarcéré, qui n’est pas forcément celui qu’il recherche. Barry s’engage alors dans une terrible course contre la montre pour protéger le monde dans lequel il est et retrouver le futur qu’il connaît. Mais son sacrifice ultime suffira-t-il à sauver l’univers ?

Longue production

Dans les tuyaux depuis 2014, The Flash a été un film compliqué à produire, de son écriture, avec une première équipe de scénaristes remplacée en cours de route par celle de Christina Hudson ( Birds of Prey), à sa production, jusqu’au déboire de celui qui incarne le rôle principal du film.

Sensé être dans la veine des films de Zach Snyder, introduit dans Batman V Superman et Justice League en 2017, avec plus de profondeur dans la version de Snyder en 2021, The Flash fait ses premiers débuts seul ( ou presque) dans un long métrage qui en décevra beaucoup.

Personnage attachant et prometteur

Si l’on attendait beaucoup de The Flash c’est notamment à cause des séquences et place accordée au personnage dans la version longue de Justice League, revue et corrigée par le réalisateur initial du film.

Une version qui proposait un Barry Allen prometteur, qui devait faire ses débuts en salle juste après. Pourtant The Flash n’est pas à la hauteur de ce qu’on a pu connaitre du personnage, mais surtour du mythe de ce héros.

Rapide, puissant, drôle, atypique, The Flash est un héros de comics attachant qui n’avait jusqu’ici jamais été décliné sur grand-écran en solo. Si sur le petit ce dernier a réussi a conquérir un public loin des comics grâce à la série qui lui est consacrée et l’arrowverse de la CW, ce n’est pas au cinéma qu’il arrivera à enchanter les fans ou les néophytes.

Flashpoint in time (ou presque)

Le film s’inspire des comics Flashpoint, qui ont relancé une grande partie de l’univers DC Comics, et uniformisé ce derniers. Un flashpoint revu et réinventé en long et en large dans la série The Flash, avec une chronoball un peu criarde, qui devait dans le film proposer une nouvelle vision de cette intrigue adaptée, surfant sur la vague du multiverse.  Malheureusement, l’execution autour de cet arc narratif légendaire est plus que moyen. Certains diraient même qu’il est médiocre.

Avec une entrée en matière tout feu tout flamme dans une séquence d’action digne de l’univers DC, de plus de 20 minutes, The Flash propose une intrigue de voyage dans le temps assez bazardée. L’essentiel du film centré sur le retour de Flash dans un univers qui n’est pas le sien, après avoir sauvé sa mère de la mort – permettant ainsi de réintroduire le Batman de Michael Keaton, mais aussi Kara, la cousine de Superman, alias Supergirl – est amené presque sans réelle conviction dans l’écriture, ni envie de faire honneur au héros à combi rouge.

DCVERSE

Car ce qui prime dans ce film, ce n’est pas Barry et son parcours, mais bien les enjeux annexes liés au multiverse version DC, afin de jouer de clins d’œil et autres easter eggs autour des films et héritages de ces studios, du premier Superman de Christopher Reeves à même celui d’un certain Nicolas Cage (qui n’a pourtant jamais vu le jour), tout en remettant le Batman de Tim Burton au goût du jour.

Si l’écriture de The Flash manque de développer ses bonnes idées qui apparaissent au gré de l’intrigue, l’autre grand problème du film, au-delà de ses multiples réécritures qui se voient dans l’enchainement de scènes qui souvent n’ont aucun connecteur logique, tout en ellipse et suggestion, absence de sens ou d’idée – est sa réalisation. Une réalisation nourrie à l’emprunt, avec des plans singeant les oeuvres iconiques de DC, notamment autour du Batman de Keaton ou de la grande arrivée de Zod, et l’affrontement qui s’ensuit.

BAD VFX

Si l’on sait que l’écurie DC aime user d’effets spéciaux, à l’image d’autres studios quand il s’agit de super héros, ici, les VFX sont rois. Et bien que le budget du film soit à hauteur de 200 millions d’euros, on peut se demander parfois où est passé un tel budget, vu la qualité des effets finaux, notamment dans le grand arc de fin face à Zod.

Un arc final qui ressemble beaucoup aux couleurs et autres effets criards que l’on a pu voir par exemple dans Aquaman (mais en pire). Même la série The Flash n’est jamais allée dans l’outrance en VFX à ce niveau, malgré un budget limitant les capacités d’une production TV.

Des effets spéciaux peu subtils dans des séquences de batailles qui prennent beaucoup trop de place, alors que l’intrigue avait tout le potentiel d’offrir assez de gravitas pour de l’émotion, notamment autour des idées d’acceptation du deuil et de passé qui ne peut être changé. Une émotion absente malgré les multiples thématiques du film, la nostalgie voulue autour de l’univers DC, mais surtout un trop plein de comédie à saturation.

Trop de blague tue la blague

Si The Flash est un personnage qui peut prêter à l’humour et la comédie, notamment avec deux versions du personnages dans ce film, dont une immature, ici, la comédie est usée à outrance, sans équilibre avec les aspirations narratives de l’intrigue. Des vannes servies de manière déséquilibrée avec une écriture un peu bancale, qui tente de jongler entre tristesse et humour, parfois sans réelle subtilité.

Quant à Ezra Miller, ce dernier habite son personnage introduit dans les précédents films, et s’illustre dans la capacité à jouer deux versions de lui-même en restant crédible. Cependant ce dernier s’efface dès qu’il partage l’écran avec Michael Keaton, dont le charisme en tant que Batman n’est plus à prouver.

Avec un marketing bien pensé, en sachant que ce film ne serait surement pas lié aux prochaines productions DC revues et corrigée par le duo Gunn-Safran, et avec une production aussi longue, on imaginait que The Flash proposerait un film qui réinventerait le voyage dans le temps tout en offrant une véritable réflexion sur le deuil, l’acceptation de soi et du passé. Malheureusement pour le spectateur, The Flash est une énième production DC qui n’a ni queue ni tête à son visionnage, et qui sera vite oubliée.

The Flash : Bande Annonce VOST

 crédit photos : © Warner 2023