Le Cerveau vous propose une rétrospective des films cultes de Tim Burton à voir ou à revoir : cette semaine place au cavalier sans tête et à un gros poisson !
Frankenweenie, Le nouveau film de Tim Burton arrive en salle pour Halloween, le 31 Octobre prochain. L’artiste y revisite pour Disney, 30 ans après avoir quitté les studios une de ses œuvres : le court-métrage du même titre, « Frankenweenie » sorti en 1984. En y ajoutant de nouveaux personnages et en étirant l’intrigue, le tout en animation image par image, le cinéaste rappelle qu’il est le génial concepteur de Sleepy Hollow, Bettlejuice, Mars Attacks ! ou Les Noces Funèbres, pour ne citer que ceux là, tout en offrant un hommage au cinéma d’entend et un film fantastique des plus réussi.
Chez Brain Damaged, le Cerveau cinéphile, gothique et enfantin, a décidé de vous offrir une rétrospective en 4 épisodes des films les plus cultes du réalisateur avant de vous proposer sa critique du prochain chef d’œuvre Burtonien. Un cycle sous forme de Rétro Critique à retrouver chaque mercredi à voir ou revoir absolument, réalisé par Tim Burton. La semaine dernière nous vous proposions de redécouvrir Mars Attacks ! et les deux volets de Batman. Pour cette seconde rétrospective prenez peur avec Sleepy Hollow et un peu de douceur et de féerie avec le merveilleux et émouvant Big Fish.
Sleepy Hollow – Le Gothique
Tim Burton adapte la nouvelle La légende de Sleepy Hollow de Washington Irving en 1999. De la nouvelle, il s’en éloigne fortement, ne gardant que les noms des personnages et des lieux, la rivalité amoureuse entre les deux héros et la légende du cavalier sans tête bien entendu. Un choix qui sera mal accueilli par plusieurs critiques. Cependant, cela permet à Burton toute la liberté dont il a besoin pour s’exprimer. On retrouve ici un univers gothique propre à Tim Burton ou il rend hommage aux classiques de l’horreur avec lesquels il a grandi.
Le surnaturel, c’est bien
Avec son talent de réalisateur, Tim Burton distille l’inquiétude et la frayeur pendant, et même après le visionnage du film. Sans pour autant oublier l’humour, souvent très noir. Très peu de couleurs dans cet oeuvre, contrairement à Big Fish, Dark Shadow ou encore Edward aux mains d’argent. Mais plus que l’horreur, on retrouve une autre constante de Tim Burton dans Sleepy Hollow. Ichabot Crane est un homme très rationnel et méthodique au début du film. Mais il est surtout un homme triste en plein conflit personnel. Il ne trouvera la paix que lorsqu’il embrassera son passé, aussi effroyable soit-il, et acceptera ce qui échappe à toute logique, notamment la sorcellerie, le surnaturel et peut-être ce qu’il y a de plus mystique, l’amour. Car Sleepy Hollow n’est pas que l’horreur et l’étrange, mais comme bon film gothique, c’est aussi le romantisme. De plus, Tim Burton ici ne condamne pas la sorcellerie, et l’étrange, mais bien les dérives de son utilisation. Le cavalier sans tête n’est pas un être mauvais par nature, il n’est mauvais que parce qu’il est invoqué pour tuer. On peut avoir ici un métaphore à la religion, elle aussi parfaitement irrationnelle. Comme un cavalier qui n’aurait pas de tête. Mais que trop souvent utilisée à mauvais escient par des fanatiques qui ne cherchent qu’à servir leur dessein, s’enfermant dans leur foi sans tenter de comprendre les autres.
Depp parfait
Au casting du film on retrouve Johnny Depp, rarement aussi bon que lorsqu’il est dirigé par Burton, les deux hommes se connaissant par coeur. Il donne la réplique à Christina Ricci, qui a la tache difficile de tenir son rôle face à un Depp peut-être au meilleur de sa forme. Christopher Walken n’a rien a envié à ses deux acteurs, même sans sa tête. On retrouve aussi Michael Gambon, Christopher Lee, Casper Van Diem ou encore Richard Griffiths. Et pour compléter le trio gagnant, on retrouve bien entendu la musique de Danny Elfman, qui se concentre ici sur un registre plus grave qui accompagne parfaitement le côté gothique et surnaturel du film. Il n’en oublie pas non plus le romantisme avec quelques morceaux un peu plus légers. Si le scénario est parfois prévisible, Sleepy Hollow reste une des meilleures oeuvres de Tim Burton. Attention aux âmes sensibles cependant, Tim Burton ici montre beaucoup plus de sang et de violence qu’il en a l’habitude.
Bande annonce
Big Fish – l’Intime
Big Fish, sortie en 2004, est peut-être le film où Tim Burton présente le plus son imaginaire, où il se révèle le plus. Avec ses histoires abracadabrantes, ses monstres gentils au coeur d’or, il montre ici toute cette galerie de personnes hors du commun qui l’a toujours tant fascinée. Quand ailleurs, Tim Burton joue sur la peur ou l’humour, ici il porte un regard tendre. En adaptant ce roman de Daniel Wallace, Tim Burton n’étonne personne, mais arrive à créer un film magnifique et fort en emotion, souvent touchant, parfois ironique, jamais simpliste et toujours intelligent.
Entre film épique et personnel
Le réalisateur joue aussi sur deux tableaux ici. Nous avons d’un côté une grande fresque épique avec ses histoires épiques digne de faire rêver n’importe quel enfant et adulte. De l’autre, il met en avant une relation père-fils tout en incompréhension mais tendresse, distance mais amour. Big Fish est un film très intime pour le réalisateur, un véritable déclaration d’amour à l’imaginaire et au cinéma, à ses monstres adorés et à son propre père, décédé 4 ans avant le tournage. La réalisation, beaucoup plus lumineuse qu’à l’accoutumée renforce le côté positif de ce long métrage où Tim Burton ne s’est pas privée sur les effets spéciaux, sans jamais en faire trop. Le tout, accompagné par la musique enchanteresse de Danny Elfman.
Casting presque parfait
Pour cette déclaration, il est aidé par un casting presque parfait pour raconter cette aventure extraordinaire. Ewan McGregor et Albert Finey se partagent un rôle difficile et l’on sent que les deux acteurs ont longtemps travaillé ensemble pour incarner le même homme. Billy Crudup est particulièrement touchant dans le rôle de Will et sait distiller son émotion parfaitement pour lui aussi, raconter son histoire. On retrouve aussi quelques habitués de Burton au casting, notamment son épouse Helena Bonham Carter dans le rôle de la sorcière et celui de Jennifer Hill ou encore Danny DeVito dans celui du maître de cérémonie. A noter la présence d’une très jeune Miley Cyrus, avant qu’elle devienne l’icône pour adolescents que l’on connait aujourd’hui. Pour connaître Tim Burton et son univers, entendre son message qui est de ne jamais perdre son innocence, la capacité d’émerveillement que l’on peut avoir enfant, le Cerveau conseille fortement Big Fish, un indispensable.
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