Découvrez l’avis du Cerveau pour Blue Beetle, nouveau venu dans l’écurie DC : un fable et origin-story mexicaine attachante mais convenue

Aujourd’hui, en plein été, un nouveau super héros rejoint l’écurie DC au cinéma : Blue Beetle. Un jeune super-héros mexicain attachant et divertissant, mais qui ne marquera pas l’univers des studios comics de Warner bros.

Jaime Reyes est un jeune plein d’ambition. Alors qu’il rentre de l’université, le Scarabée, une ancienne relique d’une biotechnologie extraterrestre choisit de faire de lui son hôte.  Ce dernier se voit alors revêtu d’une armure hors du commun qui lui octroie des pouvoirs extraordinaires – et imprévisibles. Tout bascule alors pour Jaime qui devient le super-héros Blue Beetle …

Familia para siempre

Blue Beetle c’est avant tout un film familial, qui revient aux fondamentaux de la culture latina : la famille avant tout (un peu comme toutes les familles immigrées du monde). De la grand-mère espiègle et imprévisible, au père aimant qui s’est sacrifié, à la petite sœur rebelle, et le grand jeune diplômé qui porte tous les espoirs de la famille, Blue Beetle est une histoire d’initiation assez banale sur fond de comics.

Une origin story qui ne réinvente aucun code du genre, mais qui marche, notamment grâce à l’écriture des personnages du film, de son héros à ceux qui l’accompagnent. Côté enjeux ou antagoniste, par contre, rien de nouveau sous le soleil, avec une CEO aux plans diaboliques tout ce qu’il y a de convenu pour un film de super-héros.

Character focus

Rares sont les films de super-héros à se focaliser sur les personnages. Le point fort sans conteste de Blue Beetle, puisque le film ne propose pas grand-chose, ni de réelle reflexion sur l’état et la vie des minorités mexicaines dans une mégapole aux semblants de Miami.

Si au début du film on effleure vaguement l’idée d’une critique du capitalisme et la place des populations immigrés face à ceux qui ont construit ce système et qui s’enrichissent sur ces derniers, avec même une référence à la gentrification… Dès que l’on rentre dans la confrontation avec ses nouveaux pouvoirs, on n’ira pas plus loin.

Viva Mejico

Car oui, si pour une fois DC accueille un héros d’origine mexicaine, on ne va pas trop s’attarder sur la réalité de son expérience en tant que minorité, mais plutôt célébrer sa culture et toute la comédie qui va avec, avec parfois caricature et clichés.

Des références aux télénovela, à l’usage de l’espagnol, en passant par la nourriture, la vie colorée de la famille de Jaime, tout ce qu’on peut imaginer ou connait de la vie des minorités latinos aux États-Unis se retrouve dans le film. Si d’un point de vue diversité, c’est à saluer, les blagues autour de la culture mexicaine sont parfois superflues, bien que l’intention reste clairement de célébrer un héros qui ne ressemble pas aux autres.

Aventure initiatique

Si Blue Beetle réinvente le voyage du héros classique d’un film de super-héros DC avec beaucoup de comédie, il n’en reste pas moins un film qui ne change pas la recette d’une origin story. On pourrait même dire que Blue Beetle singe le parcours de son héros sur d’autres (Peter Parker ou Miss Marvel pour ne citer qu’eux) tant dans le ton, que la forme.

Jaime a beau être un jeune attachant, rempli de rêve et innocent, il ne reste pas moins qu’un personnage classique face à la découverte de ses pouvoirs. Son caractère n’est pas des plus originaux, que ce soit dans sa posture ou ses punchlines, teintées d’humour. Quand à la voix de son pouvoir, impossible de ne pas penser à Marvel, Iron Man, Jarvis et l’homme araignée, comme une réécriture de l’origin-story de Spider-Man, version scarabée.

Gros potentiel pour exécution safe

C’est bien dommage, car avec une intrigue portée pour une fois par des personnages aussi charismatiques que clichés – on pense à Milagro, la petite sœur, ou Rudy, l’oncle fun complotiste un peu looser mais terriblement drôle, la grand-mère étonnante – il aurait été audacieux de les confronter à des enjeux inédits et profond, comme DC sait parfois le faire.

Ici, on reste sur les fondamentaux d’un voyage du héros typique du genre, avec une antagoniste linéaire, campée par une Susan Surandon qui fait le job sans vraiment habiter son rôle de vilain, ni même creuser les raisons de ses choix, effleurés eux aussi à travers un seul dialogue (une histoire de sexisme évoquée et balayée d’une scène à l’autre), dans un arc qui ne surprendra aucun spectateur.

Gamer’s dream

Côté réalisation, Blue Beetle est un film convenu mais très colorés ce qui n’est pas pour déplaire, avec des effets spéciaux corrects (bien meilleur que The Flash ou Black Adam). Effets qui font souvent référence au monde du jeu vidéo.

Les joueurs de Halo auront l’impression dans certaines séquences de voir des soldats armurés se battre comme dans le jeu, ce qui peut-être déroutant vis à vis des codes du genre, surtout quand on est habitués aux films de DC. Un choix assumé du réalisateur Angel Manuel Soto, qui était facilement dispensable.

En somme, Blue Beetle est un divertissement de DC qui fonctionne malgré ses gros défauts et son intrigue balisée. Il a la qualité d’avoir plus d’âme que beaucoup d’autres productions des studios, avec un ton plus léger et des personnages attachants. Il fonctionne comme une parenthèse légère en salle, puisqu’il n’a aucune attache ni caméo avec les super-héros iconique de la firme, pour un film entre deux ères DC, celle d’avant, et celle qui s’annonce prochainement, portée par James Gunn et Peter Safran.

Blue Beetle : Bande Annonce

crédit photos :© Warner Bros