Abyss, Terminator, Titanic, Avatar… Des films cultes qu’on ne présentent plus, tous signé du même homme : James Cameron. Tous chefs-d’œuvre au panthéon du cinéma américain, proposant des intrigues portées toujours par une caméra inimitable, mais surtout, une technologie à la pointe, pour plus de réalisme et d’immersion pour le spectateur.

James Cameron revient aujourd’hui sur les écrans avec son dernier monde, 13 ans après présentation, avec une nouvelle prouesse technique à découvrir dans Avatar : La voie de l’eau. Une fable aquatique qui vient étendre l’univers de Pandora.

Un film s’éteint, un autre s’éveille

Si le premier opus avait démocratisé l’usage de la 3D avant de disparaître au profit des franchises de super-héros plus classiques, mais surtout fait découvrir une technologie inconnue du grand public, surtout en France, on pourrait se demander ce que pourrait bien nous faire découvrir une suite, après avoir été transporté sur Pandora, maintenant que nous sommes familiers de son monde et sa technique.

L’intrigue se déroule plus d’une décennie après les événements relatés dans le premier film. Avatar : La voie de l’eau raconte l’histoire des membres de la famille Sully (Jake, Neytiri et leurs enfants) et les épreuves auxquelles ils sont confrontés, les chemins qu’ils doivent emprunter pour se protéger les uns les autres, les batailles qu’ils doivent mener pour rester en vie et les tragédies qu’ils endurent, face à un ennemi qu’ils connaissent déjà.

Il y a quelque chose dans cette eau

Une histoire qui se veut comme une suite directe de la première, avec de nouveaux personnages au-delà de ce que nous connaissons déjà, notamment les enfants adolescents de Jake « Majake » Sully et Neytiri, désormais leader des Na’vi de la forêt.

Une forêt qu’ils vont devoir quitter pour un nouveau refuge, celui des MetKayina (des cousins fictifs des peuples maoris au vue des tatouages de ces na’vis), un peuple de l’eau, qui vit en communion avec les océans et ceux qui y habitent.

De l’eau, de l’air, la vie

L’eau : l’une des obsessions du réalisateur qui a toujours aimé se voir comme un explorateur au-delà de conteur. Dans cette suite d’Avatar il propose d’emmener les spectateurs sur une autre partie de son exolune, et ses éclipses. Et qui dit nouveau lieu, dit nouvel environnement, nouveau bestiaire, nouveaux peuples et cultures, mais aussi nouveaux enjeux environnementaux.

Pour ceux qui ne s’en souviennent pas, Avatar était déjà une fable environnementale en 2009. Celle-ci dénonçait le colonialisme et la destruction des richesses de peuples autochtones, comme une métaphore de l’Amérique et son histoire.

Dans cette suite, on ne parle plus de colonisation, puisque celle-ci est actée, mais bien de destruction environnementale, qu’elle soit de nature minérale ou animale. Quand les uns vivent en communion, équilibre et harmonie avec leur environnement, d’autres n’y voient que des ressources qui les emmèneront vers la richesse. Comme une dénonciation effleurée du capitalisme.

Extincteur de soif

Effleurée, car ces thèmes, au-delà de la vie en communion avec la nature et en simplicité avec cette dernière, ne sont pas au cœur de l’histoire d’Avatar : La voie de l’eau. Tout repose sur un affrontement assez classique au final entre deux mâles alpha violent, avec leurs progénitures coincées entre deux pères ( qui cherchent personnellement à s’en mettre plein la tronche).

Un affrontement pour une histoire classique d’adaptation, tant côté vilain que héros, avec une mise en place d’éléments nécessaire à la suite de l’intrigue dans les opus suivants d’Avatar.  Une suite qui sert de prétexte pour assouvir une obsession du réalisateur : plonger sous l’eau, pour découvrir un autre monde à retranscrire à l’écran.

Généreux par nature

Une suite évaluée entre 350 et 450 millions de dollars, conçue de 4 volets portée par une seule envie : pousser les prouesses technologiques à leur paroxysme, pour un réalisme sans pareil quand il s’agit de 3D et de Motion Capture.

Tournée en 24 et 48 images par secondes, en HDR et Dolby Vision, Avatar : La voie de l’eau est un film full option d’un point de vue technique, au service d’une seule chose : la contemplation et le voyage dans un univers qui n’existe pas. Un univers étendu, qui porte le spectateur du début jusqu’à la fin, que ce soit dans ou sous l’eau.

Jamais l’animation 3D n’aura été aussi généreuse, pure, ni aussi réaliste, surtout avec des lunettes sur le nez, dans une salle de cinéma. Pandora prend vie sur l’écran, comme si elle existait, avec une précision de couleurs et profondeurs qui surpasse non seulement le premier volet, mais aussi tout autre film d’animation.

Une valeur Pure sûre

Là est le véritable intérêt du film : un voyage dans des contrées inconnues, fantastiques et imaginaires, loin de notre quotidien gris et hivernal. Un voyage possible grâce à des décors aquatiques spectaculaires, créés en synthèse sous l’œil de James Cameron.

Un réalisateur qui s’offre d’ailleurs dans le film une rétrospective personnelle de ses plus grandes œuvres. Les yeux avisés reconnaitront des mises en scène et séquences tout droit issues de Titanic, Abyss, Alien ou même Terminator, un peu comme si « Jim » nous laissait croire quelque part, que ces Avatar 3, 4 et 5 seraient sûrement son clap de fin de cinéaste.

L’eau rare et bienfaisante

Un cinéaste qui a toujours poussés les limites de la réalisation encore plus loin, que ce soit en créant ses propres décors gigantesques, ses propres caméras, comme ici, avec des logiciels de motion-capture propres à cette production sur plusieurs années, histoire d’atteindre sa perfection.

Et même si l’histoire n’est pas des plus inédites ni des plus surprenantes, avec des rebondissements attendus et une narration classique digne de grands films d’action hollywoodien – une intrigue qui semble parfois être un simple prétexte à emmener le spectateurs ailleurs pour y découvrir un nouveau monde – Avatar : La voie de l’eau réussi l’exploit d’être un film hors normes, encore 13 ans après, que seul son réalisateur pouvait faire.

Avatar 2 : La voie de l’eau – Bande Annonce VOST

Crédit photos : © Disney/ 20th Century Fox