Critique d’Ant-Man 3 Quantumania, un space-opéra à la Star Wars dans un monde qui se doit de présenter la grande menace de la Phase 5 du MCU.

Si vous aimez Star Wars, vous allez avoir le poil qui se hérisse. Si vous aimez le space opera, probablement aussi. Ant-Man 3 Quantumania, débarque en salle aujourd’hui, avec une intrigue d’exploration subatomique des plus improbables, même pour un supér-héros décalé comme ce dernier.

Qui dit Ant-Man dit bien évidemment fourmi, mais dit aussi physique quantique, probabilité de monde inexploré avec le Quantum Realm, et super-héros un peu foireux mais attanchant.

La marque comique du MCU

Un super-héros qui n’était pas parti pour être pris au sérieux en 2015, qui au final a su conquérir les fans du MCU, pour devenir un véritable membre des Avengers et même pierre angulaire de l’intrigue d’Endgame, malgré son ton marqué par la comédie et un grain de folie.

Le voici donc de retour après les évènements d’Avengers Endgame, avec ses voyages dans le temps et un nouveau statut pour ce dernier : celui de sauveur du monde.

Un statut avec lequel on s’amuse dans le premier quart d’heure du film, entre sa nouvelle carrière d’écrivain et de super-héros superstar, tout en comédie et dérision, avant d’entrer dans le gros de l’intrigue de ce film, qui lance officiellement la phase 5 du MCU.

Nouveau monde

Un film qui tourne essentiellement autour du Quantum Realm et son tyran : Kang le conquérant. Un tyran qui mettra d’ailleurs près d’une heure à apparaitre officiellement à l’écran, avec une mise en place interminable et un teasing incessant, notamment avec le personnage de Janet. Un suspense long, pour un film de plus de deux heures, entre gags et voyages interstellaires (inter-subatomiques ?).

Car oui, la première heure de Ant-Man 3 Quantumania est peut-être riche en évènements avec Hope, Scott, Cassie, et le couple Pym qui se retrouvent coincés malgré eux dans le Quantum Realm après avoir été aspiré dans ce monde, mais vis-à-vis de l’intrigue principale, le rythme reste incroyablement lent, sur fond d’exploration d’un monde aux abords dangereux. Une exploration qui très vite se ressent comme du remplissage.

Trop de gags tue le gag

Un monde dangereux, mais aussi rigolo – car il s’agit de la franchise Ant-Man ne l’oublions pas – avec par exemple des créatures qu’on aurait pu voir dans le film Avalonia de Disney par exemple (on pense à une créature assez proche de flubber, à la fois drôle et exaspérante).

Un monde que notre famille de super-héros va explorer malgré elle, en découvrant les liens entre le grand antagoniste de cet opus et le personnage de Janet.

On pourrait même se demander à certains moments si les scénaristes et concept artistes de ce film se sont lancé les challenges les plus insensés pour ce film, puisque des gags improbables et pas souvent drôles apparaissent les uns après les autres jusqu’à saturation. Des gags du type un homme avec une tête de brocoli, ou un soleil géant qui devient un monstre…

Star Wars version wish

Si la découverte d’un monde infiniment petit aurait pu être une aventure exploratrice des plus intéressantes, avec une autre vision de ce que pourrait être un univers inconnu, la découverte certes de nouvelles créatures des lois de la physique d’un monde tel que celui du MCU, Ant-Man 3 nous offre une version batarde de Star Wars, de la cantina à ses peuples divers et variés.

Des peuples qui ne sont pas nécessairement des personnages à part entière, mais plutôt là pour le gag ou le remplissage, entre les séquences d’action et les maigres points importants de cette intrigue, qui lance la phase 5.

Potentiel raté

Si l’idée d’Ant-Man 3 Quantumania est brillante, celle d’explorer un monde sub-atomique avec toutes les possibilités que cela implique, notamment avec la présence de Kang pour booster l’essor technologique d’un univers pareil, l’exécution n’est pas des plus intelligentes ou recherchée.

Car oui, tout ce qu’on retient du Quantum Realm c’est l’emprunt permanent à l’autre franchise phare de Disney, à savoir Star Wars, sans la profondeur qui va avec. Un emprunt qui frise le pastiche, puisque le ton du film – qui jongle entre le comique et quelques séquences de gravitas –  notamment face aux enjeux de Kang, peine à trouver un équilibre cohérent pour laisser place à une aventure qui aurait plus de sens que ce que l’on voit.

On ne s’attardera pas sur les multiples séquences de gags gratuites sous prétexte d’affrontement, notamment avec le personnage de MODOK, entre WTF et rire jaune qui ne manquera pas de faire bondir les puristes.

Phase 5 ignition failed

Dur de lancer un film, mais surtout de lancer officiellement le vilain, qui va porter toute une phase, voire plusieurs du MCU. Un vilain qui se doit d’égaler l’autre antagoniste iconique du MCU, Thanos, qui a été la menace à abattre pendant 3 phases.

Ce vilain, c’est Kang le conquérant, introduit brièvement dans la série Loki, avec le personnage de Celui qui demeure, gardien d’un timeline unique, avant que le multivers ne soit une réalité du MCU. Voici donc pour la première l’un des pires variants de Kang, personnage légendaire des comics, présenté ici dans le Quantum Realm.

Kang Imperator

Un Kang toujours incarné par Jonathan Majors, qui est peut-être l’une des rares choses qui sauve Ant-Man du ridicule et du raté à la Doctor Strange 2. Le jeu de l’acteur est brillant, bien que le personnage pour le moment reste peu exploré, puisqu’on se contente de le présenter comme un tyran coincé dans un monde malgré lui, ce qui le rend très très en colère et chafouin.

Une présentation superficielle du super-vilain, pourtant présenté dans Loki comme étant un personnage dur, si ce n’est le plus dangereux, que l’on retrouvera pour sûr dans plusieurs itérations prochaines de Marvel, sur le petit et grand écran.

Réalisation dopée aux VFX

Côté réalisation, on reste dans la lignée du festival d’effets spéciaux à la Thor 4. Peyton Reed ne propose rien de bien personnel, avec un Quantum Realm exclusivement tourné en VFX et fonds verts. Les scènes de combats sont chaotiques et peu coordonnées, proposant ainsi un festival d’images et une esthétique non seulement vu et revue, mais surtout peu agréable à regarder.

En somme, Ant-Man 3 Quantumania, premier film d’une phase sensé redonner du souffle au MCU au cinéma ne réussit pas à convaincre ou à offrir le frisson suffisant pour engager le spectateur dans l’avenir du MCU.

Entre aventure de science-fiction et film de super-héros qui se cherche, comédie familiale et lancement dramatique de tout un pan d’une franchise, l’homme fourmi s’est écrasé sous le poids des ambitions du film, qui à défaut de nous offrir une expérience du MCU dans ses grands jours, divertit à coup de pop-corn et de blagues, parfois un peu lourdes.

Reste les deux scènes post-crédits qui  suggèrent un retour de Kang plus vite qu’on ne le pense. Mais pour en savoir plus, il faudra se rendre en salle.

Ant-Man 3 Quantumania : Bande annonce

Crédit photos : ©Marvel/Disney