Eva Longoria fait ses débuts de réalisatrice avec le film Flamin’ Hot qui raconte la soit-disant histoire de la création du snack épicé Flamin’ Hot Cheetos.

La semaine dernière, Disney+ a mis en ligne le film Flamin’ Hot, première réalisation d’Eva Longoria, qui raconte l’histoire de Richard Montañez (joué par Jesse Garcia), un homme d’entretien américano-mexicain dont le travail acharné et l’amour de sa culture ont inspiré toute une ligne de snacks épicés et l’ont propulsé vers les sommets du marketing chez Frito-Lay, branche de la Pepsi Company. Ce film se veut dans la veine des longs-métrages comme Air, Tetris ou encore BlackBerry qui racontent l’ascension fulgurante d’un produit et des personnes derrière.

Tout au long de son ascension vers le sommet, avec un certain humour, le film suit les coins sombres de sa vie, une histoire d’amour avec sa femme qui le soutient sans limite (Annie Gonzalez) et des enfants adorables. Cependant, ce récit « feel-good » est plus une fiction qu’un fait réel, ce qui remet en question son existence même. En effet le film a été initialement vendu comme une histoire vraie, mais ce n’est pas tout à fait le cas.

Basé sur les mémoires de Richard Montañez, A Boy, a Burrito, and a Cookie, le film Flamin’ Hot suit Richard depuis son enfance en tant que marginal précoce qui vendait des burritos à ses camarades de classe blancs, en passant par une adolescence de délinquant, à un père de famille travaillant sans relâche pour faire vivre le rêve américain à ses proches.

Une histoire pleine de bon cœur

Le scénario de Linda Yvette Chávez et Lewis Colick livre ce récit avec beaucoup de cœur et d’humour, dépeignant tout, de l’intimidation raciste à la violence des gangs avec un ton ludique au service de son héros mexicain-américain qui n’abandonne jamais. On comprend alors pourquoi Eva Longoria, a choisi cette histoire comme premier film, elle y a certainement vu l’inspiration d’une histoire latino positive.

C’est une histoire pleine de bon cœur, une histoire touchante et inspirante, une histoire qui montre qu’avec de l’espoir, le soutien de sa famille et une grande détermination on peut arriver à réaliser ses rêves et sortir sa famille de la pauvreté. C’est une histoire positive sur la réussite d’une famille d’origine mexicaine aux Etats-Unis. Mais voilà, cette histoire, vendue comme vraie, ne l’est pas tout à fait puisque Montañez aurait menti.

Flamin’ Hot ignore de manière flagrante que l’histoire à succès de Montañez a été démystifiée par le Los Angeles Times en 2021, alors que le film était déjà en phase développement. Dans la vraie vie, rien n’indique que Montañez ait joué un rôle dans la création ou la commercialisation initiale de la marque Flamin’ Hot, bien qu’il ait gravi les échelons d’ouvrier d’usine à directeur marketing chez Frito-Lay. La vérité, selon le LA Times, était que ce fameux snack épicé a été créé par une équipe de professionnels du snack et non Montañez. Mais pourquoi laisser la vérité faire obstacle à une bonne histoire ? Parce que la vérité ici n’est pas aussi inspirante que l’histoire du film.

Manque d’audace

Le problème avec Flamin’ Hot ce n’est pas nécessairement que la réalité soit embellie mais plus le fait que Longoria et les scénaristes n’utilisent pas cette liberté pour raconter un récit plus en profondeur, qui les challenge un peu plus, avec plus d’audace. Dans le film, Montañez surmonte des problèmes systémiques comme de simples obstacles alors que dans la réalité, on sait pertinemment que les choses ne sont pas aussi faciles. Le charme et le courage du personnage ne suffisent pas à grimper les échelons aussi facilement. La violence, le racisme et les injustices subit par les personnages sont survolés ou expliquer sur le ton de l’humour. Évidemment, le film tente de raconter une histoire positive, c’est une comédie, mais on ne peut pas juste survoler ce genre de choses bien trop importantes.

Tout est très mignon dans Flamin’ Hot, le film faisant le portrait de la quête du rêve américain en étapes faciles à comprendre. Cependant, dans ce récit, le film révèle intrinsèquement que pour qu’une personne marginalisée réussisse dans les affaires américaines, elle a besoin de beaucoup plus que ça pour surmonter tous ceux qui font obstacle à ses ambition.

Le film réinvente la réalité, met de côté les inconvénients et sert un rêve américain presque impossible. Montañez finit par triompher, on oublie que ce n’est pas vraiment la vérité et au fond ce n’est pas très grave parce que pendant presque une heure et quarante minutes, on peut se divertir sans trop réfléchir.

Flamin’ Hot est disponible sur Disney+.

Flamin’ Hot – Bande-annonce officielle VF