Wedding Nightmare : Pour le meilleur… jusqu’à la mort !

Critique de Wedding Nightmare, une comédie horrifique délicieusement divertissante, pour un slasher pas comme les autres, avec une héroïne bad-ass.

Dans Wedding Nightmare , Tyler Gillett et Matt Bettinelli-Olpin du collectif Radio Silence (The Baby, Southband) orchestrent une nuit de noces d’une jeune mariée (Samara Weaving) qui tourne au cauchemar quand sa riche et excentrique belle-famille lui demande d’honorer une tradition qui va se révéler meurtrière. Une tradition pour une nuit où chacun luttera pour sa survie. La partie de cache-cache va très vite se transformer en véritable partie de chasse, chasse…

Comédie satirique sur fond de thriller et d’horreur, Wedding Nightmare est un film de genre qui ne manquera pas de plaire aux amateurs. Un film rythmé, porté par une actrice aux faux airs de Margot Robbie qui se révèle complètement au fil du film. Un slasher revisité à la sauce satirique, qui ne manque pas de sous-texte.

Les riches… ces excentriques

L’héroïne, Grace, est une jeune femme qui cherche sa revanche sur la vie, qui ne lui a pas fait de cadeaux. Orpheline, cette dernière veut se créer sa propre famille. Sauf qu’elle n’a pas choisi la bonne. En effet, la famille qu’elle vient de rejoindre n’est pas des plus saines, ni des plus humaines. Une famille issue de la haute bourgeoisie qui a fait fortune dans les jeux de sociétés. Des riches « excentriques » jusque dans leur traditions post-noces, inspiré par ces jeux qui ont fait leur fortune… ou presque.

Sur fond de malédiction diabolique et de satanisme, que le film ne fait que suggérer, Wedding Nightmare montre la déconnexion des grands de ce monde. De ceux qui vivent comme en tribu, esclaves de leurs richesses et prêt à tout pour préserver leur patrimoine. Du beau père, en passant par la belle-mère (Andie MacDowell), la belle-sœur camée ou le beau-frère dépressif et alcoolique, cette famille dysfonctionnelle qui se voue à une tuerie en toute complaisance, avec une facilité déconcertante, est clairement une critique des grands de ce monde. Une satire de cette classe qui vie recluse, entre tradition et folie. Comme une métaphore peu subtile de la lutte des classes, Wedding Nightmare joue sur les clichés de son genre pour mieux se l’approprier et jouer avec le grotesque des états de cette famille à tradition meurtrière.

Slasher revisité

Véritable slasher gore, Wedding Nightmare ne manquera pas de faire rire le spectateur, pour ses scènes farfelues, inattendues ou surréalistes, ce jusqu’à sa fin. De la vieille tante aux faux airs de sorcière Cruella, jusqu’à la sœur complètement gauche, les premières morts donnent le ton. Avec Wedding Nightmare, pas de véritable grosse frayeur, on joue des codes du slasher, avec moins de jumpscares et plus de fun, dans la veine d’autres comédie d’horreur (comme Tucker & Dale, pour ne citer que celle là par exemple). Avec des scènes et des dialogues souvent grotesques, des situations improbables et inattendues, Wedding Nightmare sait offrir son lot de surprises, même si l’on est habitué aux codes de son genre.

Bad-ass

Samara Weaving est une véritable révélation dans ce film indépendant. Telle une jeune fille bad ass issue d’un comics, robe de mariée déchirée et converses aux pieds, la jeune femme prouve dans ce film toute l’étendue de son talent. Parfois apeurée, très souvent bad-ass et débrouillarde, la jeune fille aux fausses allures de brebis esseulée, la victime dans tous les clichés, va s’avérer bien plus forte que d’autres figures iconiques du féminisme dans la pop-culture.

Grace est sans conteste l’héroïne, mais surtout le personnage qui tiendra toute l’intrigue, servie dans un rythme effréné, une photographie et réalisation somme toute classique mais correcte. L’unité de lieu, avec ce manoir, un classique du genre, et de temps, font de Wedding Nightmare un long métrage divertissant, parfait pour clore un été riche en cinéma d’horreur, après l’excellent Midsommar.

Si Wedding Nightmare ne joue pas dans la même cour que ce dernier, il reste un film de genre aux intentions honorables, à la production correcte, et surtout au divertissement assuré. A voir !