Ce mercredi sort en salle Bad Boys For Life. Troisième opus consacré au duo de policier bad-ass incarnés par Will Smith et Martin Lawrence, Bad Boys, 17 ans après, ce n’est pas aussi déplaisant qu’on ne l’aurait cru.  C’est même pas mal. La Critique du Cerveau.

Pour ceux qui n’ont jamais connu les années 90, difficile de comprendre l’engouement pour Bad Boys, 25 ans après avoir découvert un duo d’afro américains détonants dans une série B tout aussi détonante.

Si pour beaucoup le second opus est la quintessence du buddy movie survolté sauce Michael Bay, voici que Will Smith et Martin Lawrence rempilent, 17 ans après pour de nouvelles aventures au cinéma, avec Bad Boys For Life. 

‘Til The end…

Les évènements de Bad Boys for Life se déroulent donc en 2019. Nous sommes toujours à Miami en Floride, Marcus et Mike sont toujours des inspecteurs de la Brigade des Stups et toujours coéquipier. Après l’attaque presque létale contre Mike, les deux amis vont devoir se lancer dans une enquête qui va renouer avec le passé de l’un deux. Une enquête de bad boys bien évidemment.

Une musique iconique, une alchimie indéniable, des punchlines, de l’action et des explosions. S’il fallait résumer les Bad Boys en une phrase c’est ainsi que le Cerveau le ferait. Réinventer une franchise 17 ans après, c’est toujours un peu compliqué. Notamment pour une franchise à succès. Celle qui a iconisé Will Smith au cinéma et intronisé Michael Bay en pape de la Série B survoltée. Surtout que Bad Boys For Life. n’est ni reboot ou ni remake, mais une suite. Une nouvelle enquête deux décennies plus tard qui ne manquera pas d’explorer le passé malgré tout. Un pari risqué, car ce qui marche il y a 20 ans n’est pas nécessairement assuré de fonctionner aujourd’hui, à l’ère du divertissement grand large à la Marvel.

Adil et Bilal

Si Bay n’est pas au rendez-vous pour cette suite – visiblement plus inspiré par les possibilités de Netflix et sa nouvelle franchise 6 Underground – la réalisation a été confiée à deux jeunes réalisateurs belges, Adil El Arbi et Bilal Fallah, acclamé pour leur film Black à l’internationale.

Les deux réalisateurs prennent donc la direction d’une franchise à succès, avec toute l’attente et la pression qui vont avec. Familiers du genre (Gangsta, Black), Adil et Bilal font le job et réalisent un film qui ne dénature pas avec les codes de Michael Bay (qui ne s’empêche pas d’ailleurs de s’impliquer dans cette suite, le temps d’un caméo).

Bad boys 4 Eva

Qu’on se rassure l’essence de Bad Boys n’est pas absente de cette nouvelle itération moderne d’un style inhérent aux années 90. Car oui, si vous demandez aux trentenaires d’aujourd’hui de citer des films incarnant le cinéma de cette ère, Bad Boys indéniablement fera partie de la liste.

On aurait pu avoir peur que les deux compères à l’écran n’aient plus l’alchimie d’antan ou la ferveur de la jeunesse, souvent indissociables du genre. Car oui, Martin Lawrence et Will Smith sont cinquantenaires, il ne faut pas l’oublier. Tous deux plus proche d’un âge où les policiers pensent plus à la retraite qu’aller crapahuter sur le terrain. Une question adressée dès l’entrée à l’écran de Mike et Marcus, tout juste grand père, face à un Mike Lowery qui lui semble ne pas se soucier du temps qui passe. Oui nos héros ont vieilli, mais ce n’est pas grave…

Alchimie intacte

Ce qu’on aime dans Bad Boys For Life., c’est l’alchimie des deux amis qui tiennent l’écran. Une alchimie communicative, entre séquences de prises de bec et amitié profonde de deux personnages que tout oppose intacte, comme dans le temps. Une alchimie préservée, entre réflexion sur l’âge et chamailleries dignes de gosses. On rit, on s’esclaffe devant les vannes et autres punchlines de Will Smith, tout en suivant les péripéties farfelues et rocambolesques du duo à l’écran.

On retrouvera d’ailleurs des visages familiers, de l’épouse et fille de Marcus au Capitaine Conrad. Un opus qui joue de la nostalgie sans aliéner les enjeux de son intrigue, histoire de ne pas perdre les jeunes spectateurs qui viennent découvrir le film, vierge des itérations précédentes.

Série B édition 2019

Car oui, Bad Boys For Life marche, qu’on soit initié ou non à la franchise. Il marche car il suit les codes classiques de tout film de série B, tout en gardant ses fondamentaux : à savoir revisiter le buddy movie avec un duo de policiers plus qu’atypique.

Si l’intrigue est un peu rocambolesque et digne parfois d’une télénovela mexicaine complètement farfelue (ce dont on se moque ouvertement d’ailleurs dans le film) elle ne manque pas de suivre son cahier des charges et de proposer un film d’action brute, avec ses explosions, ses armes, ses hélicoptères et autres forces spéciales venues assister les héros de l’intrigue.

Divertissement pop-corn

Une intrigue qui tente quand même d’avoir une petite réflexion sur l’âge, la famille, les liens fraternels et l’héritage, ainsi que la personnalité. Des thème explorés notamment à travers le personnage de Will Smith, éternel womanizer déconnant, accro à l’action. On ne va pas se mentir, Bad Boys For Life n’est pas le film de l’année. Il est un film de franchise qui se réinvente correctement dans cette nouvelle ère, dopé à l’action comme il se doit dans les codes de ce qui a fait le succès de la franchise il y a plus de 20 ans.

Un divertissement pop-corn servi ans une réalisation classique du genre, entre effets spéciaux et autres courses poursuite en porche, qui ne réinvente pas les codes ni repousse les limites de sa franchise. Le film reste un amusement de deux heures, qui ne manque pas de faire rire tout en gardant le spectateur en haleine dans cette enquête survoltée. Bad Boys For Life fait le job, sans bouder son plaisir, en s’assurant de relancer à nouveau une franchise culte, avec ou sans – peut-être – son duo légendaire.

Bad boys for Life : Bande Annonce

Crédit photos : ©Sony Pictures