Critique d’une comédie loin du néant et satyrique avec James Franco, Jonah Hill signée Seth Rogen : C’est la fin.

Durant la pendaison de crémaillère de l’acteur James Franco, ses confrères Jay Baruchel et Seth Rogen s’absentent afin d’aller chercher quelques provisions. Mais les rues de Los Angeles sont le théâtre de phénomènes étranges: la Terre tremble, des incendies se déclenchent et des faisceaux bleus aspirent les gens vers le ciel. Rentrés sains et saufs chez James, les deux amis sont témoins de la chute fatale, dans une large crevasse, de plusieurs célébrités présentes à la fête. Avec leurs amis Jonah Hill et Craig Robinson, Jay, Seth et James tentent de survivre à ce qui s’apparente à l’apocalypse.

Le dernier film avant la fin du monde

1170481 - This Is The EndOn dit souvent que les grands esprits se rencontrent. Peut-être. Nous avons tout du moins la preuve que les esprits dit « geeks », ou dont l’imaginaire s’inspire en grosse partie de la pop culture, se rejoignent assez souvent.

L’année dernière Le Dernier Bar avant la Fin du Monde nous proposait une web-série sur une thématique apocalyptique, un peu frustrante par son manque de profondeur narrative et en 7 épisodes. Un délire sympatoche même si peu abouti. Un délire qui rejoint complètement le concept de C’est la Fin.

C’est la fin lève le cran de la geekerie et de la bêtise au-dessus, avec ses moyens et le génie qu’il fallait pour allier pop-culture et apocalypse. Si dès le début on pense à cette web-série, on l’oublie rapidement car le ton y est bien moins gentillet ou enfantin. Scabreux, un poil dérangeant, souvent dans la promotion d’abus de substances illicites, C’est la fin est un sacré délire de potes fans de films, de gros geeks, qui veulent se faire plaisir et qui fait plaisir. Ici, tous les acteurs jouent leur propre rôle en partant de l’idée : « comment réagirait -on face à l’Apocalypse?« .  C’est lâche, c’est drôle, c’est parfois bizarre, souvent en dessous de la ceinture, mais ça marche.

Satyre d’Hollywood Trash

Qu’on soit amateur ou non de l’humour à la Rogen ou Seth McFarlene, façon Sa Majesté, Scary Movie ou Ted, et même si l’humour gras est parfois un peu lourdaud, C’est la fin reste un film assez intelligent dans l’ensemble. Un film dont le rôle premier et de se moquer des stars, comme une satyre de la superficialité d’Hollywood.

This Is The End

Un film qui propose de découvrir un James Franco collectionneur de props, menant en dérision certains de ses rôles foireux et foirés au cinéma (comme Votre majesté) et ses loisirs à la peinture, un Danny McBride exécrable, un Michael Cerra camé et sexuellement déviant, bien loin du petit garçon timide à l’écran, ou une Rihanna potiche et Emma Watson petite – mais costaud  ! Avec un casting de choix sans fin, C’est la fin est à la fois un hommage aux films cultes et l’influence du cinéma dans la vie de ces grands enfants (on pense à une belle parodie de L’Exorciste par exemple) et une critique ouverte des excès de la vie de star.

Morale simpliste, gros délire apocalyptique

1170481 - This Is The End

Un film qui cherche à désacraliser les stars en défonçant tout le glamour de ce statut. D’ailleurs, plusieurs répliques sont parsemées dans le scénario du film -qui doit être aussi épais qu’une revue Maxim’s soit dit en passant- clashent assez bien et assez fort le statut d’acteur. Un métier « difficile », surtout quand on est narcissique et lâche.

Si la morale du film, aux apparences chrétiennes, peut se résumer par un « c’est pas bon d’être méchant, il faut être gentil », C’est la fin n’est pas une « Révélation » biblique ou cinématographique. Juste une excuse pour Seth Rogen et Evan Goldberg afin de se taper un délire sur la fin du monde à grande échelle tout en se moquant de Hollywood. Un long métrage qui ne sombre pas totalement dans le néant et qui fait même partie du Top 10 des films 2013 de Quentin Tarantino. A voir, avant la fin des Temps.

Bande-Annonce C’est la Fin VOST

Crédits photos : ©Sony Pictures Columbia