« Seriously, wtf… ? », sont les premiers mots qui viennent à la bouche.
Avec un casting pareil, on s’attendait à du lourd, voire du très lourd…Et si la lourdeur est bien servie, c’est surtout dans la bêtise la plus extrême. Bien que le titre ou l’affiche ne soit en rien évocateur, Votre Majesté est bien, avant tout et surtout une comédie, un film potache, scabreux dans la veine des Scary Movies des frères Wayans.

Le pitch

David Gordon Green, connu pour son Pineapple Express, offre ici l’histoire de deux princes totalement à l’opposé : le valeureux Fabious, chevaleresque et esthétiquement parfait (James Franco) ; et Thadeous, gros, moche, paresseux et détestable (Danny McBride). Les deux vont devoir s’engager dans une quête afin de délivrer la promise du premier des griffes d’un infâme magicien qui souhaite faire le Mal. Le tableau posé, on s’attend à vivre un bon moment, surtout après le visionnage d’une bande annonce extrêmement bien éditée et drôle à souhait.

Une satire pas du tout satirique

Sur fond de quête et de valeur chevaleresque, le film se veut comme une satire des légendes épiques du Moyen-âge et des films  d’aventures tels que Conan, Excalibur, ou Robin des Bois.  Clairement inspiré de Sacré Graal des Monthy Pythons ou même de notre franco-français Kaamelott (chauvinisme, quand tu nous tiens), où comédie et épique sont liés d’une main de maître, Votre Majesté s’avère être un festival de blagues insipides sans aucune intelligence dans l’humour. Tout est au ras des pâquerettes ou en dessous de la ceinture. Autrement dit, un sens de la comédie que l’on qualifiera volontiers de « pré-pubère ». Couper les attributs royaux d’un minotaure, et les porter autour du cou ? Faut oser tout de même…

Et côté technique ?

Pour ce qui est de la réalisation, même si le choix des plans en milieu naturel sont à saluer, rien de bien fameux. Pour dresser une peinture correcte de ce film, vous prenez les moyens techniques de la mini-série italienne «  La Caverne de la Rose d’Or » des années 80 pour ses costumes, ses décors et ses effets pas du tout spéciaux (les créatures magiques de la forêt ou la pierre qui parle à Fantaguiro), le tout combiné avec l’humour adolescent des frères Wayans.

Côté acteurs, la prestation de Nathalie Portman est tout aussi décevante, du moins pour une personalité aussi omniprésente dans les productions actuelles. A part dresser un portrait caricatural d’une guerrière assoiffée de vengeance, aussi insipide et stéréotypée que le personnage de Xena et exhiber son derrière à l’écran, la prestation de Lady Portman ne casse pas des briques, malgré un accent britannique en version originale très bien imité. James Franco quant à lui, non sans rappeler son rôle de Tristan dans Tristan & Yseult de Kevin Reynold, est  complètement lisse. Aux allures candides et vaillantes, Franco nous offre une prestation du personnage au bord de tous les clichés imaginables. Et même ceux qu’on ose pas imaginer.
Si vous aimez les références aux parties génitales, les dessins pervers et scènes presque homophobes, ce film est pour vous. Mais enfin, comment Universal peut-il cautionner ce genre de choses ???

LA BANDE ANNONCE

Crédit photo : Universal Pictures France