Découvrez l’avis du Cerveau pour Les Animaux Fantastiques 2 : Les Crimes de Grindelwald , nouvel opus de la saga préquelle à Harry Potter, dès aujourd’hui en salles.

La suite tant attendue du spin-off préquelle de J.K Rowling, écrit par l’écrivaine de renom en personne, à l’adaptation de sa saga sur grand-écran est enfin là, en cette fin d’année 2018. Un second opus qui vient succéder au premier Animaux Fantastiques, qui présentait Norbert Dragonneau et cet univers inspiré d’Harry Potter dans un New-York en fin des années 20 pré-crise de 29, assurément steam-punk et dopé aux effets spéciaux. Dans cette suite en somme assez égale au premier opus Les Animaux fantastiques nous sommes à Paris, en 1927.

Quelques mois après sa capture, le célèbre sorcier Gellert Grindelwald s’évade comme il l’avait promis et de façon spectaculaire. Réunissant de plus en plus de partisans, il est à l’origine d’attaque d’humains normaux par des sorciers et seul celui qu’il considérait autrefois comme un ami, Albus Dumbledore, semble capable de l’arrêter.

Créatures magiques et retrouvailles

Dans cet opus Norbert Dragonneau est toujours fasciné par les animaux magiques, qu’ils croiseront bien sûr, et tente de convaincre le Ministère de la magie de le laisser quitter le pays pour continuer sa quête, et découvertes de créatures mystiques et surnaturelles. Malheureusement, le Ministère – et Dumbledore – ne l’entendent pas de cette oreille puisqu’il est chargé de retrouver Croyance.

L’aventure qui les attend réunit Norbert avec Tina, Queenie et Jacob, mais cette mission va également tester la loyauté de chacun face aux nouveaux dangers qui se dressent sur leur chemin, dans un monde magique plus dangereux et divisé que jamais.

Paris s’éveille… à la magie

Dans un vieux Paris fantasmé et sublimé par des effets spéciaux, on découvre les nouveaux enjeux de ce second opus Des Animaux Fantastiques. Même ressorts, un univers connu et déployé, cet opus prend le temps d’explorer la quête identitaire de Croyance, à la recherche de ses vrais parents, mais aussi Grindelwald, en plein ralliement de troupes de magiciens à sa cause : celle de faire des magiciens des êtres suprêmes, au dessus des Moldus.

Intrigue un peu plate

On ne s’embarrasse pas de grosse verve, ou explication, l’action prédomine cet opus, avant la clôture de l’intrigue dans un Père Lachaise plus beau que jamais. Chaque thème est posé là, sans réelle exploration, en faveur de l’action et des combats magiques, ainsi que les créatures rencontrées par Norbert au cours de sa recherche de Tina et Croyance.

Avec une réalisation dopée à bloc aux effets spéciaux parfois à outrance, quelque fois maîtrisée, Les Animaux Fantastiques 2 ne cherche pas nécessairement à innover ou offrir quelques nuances à ses thèmes phares : l’identité et le racisme.

Parfois gauche dans son traitement de ce dernier sujet – un grand classique de la SF et du fantastique, ou fantasy quand il s’agit de créatures différentes qui interagissent entre elles – comme dans la saga X-Men, le film ne cherche pas à nourrir son ton sombre. Surtout avec une J.K Rowling ouvertement anti-Trump et dénonçant la radicalisation, même si le film se veut comme un miroir de notre époque, assez flagrant – il manque parfois de rondeurs et de nuances.

50 nuances du Mal

Là où les Animaux Fantastiques 2 réussi son pari réside dans la confrontation entre les forces du Bien face au Mal, expliquant ainsi aux plus jeunes les nuances de gris entre les deux notions, sans diaboliser Croyance dans sa descente vers le Mal, ou même Grindelwald, grand antagoniste de cette pentalogie, ni ériger les membres du ministère de la magie au rang de grands héros. Détonant ainsi avec les Harry Potter, beaucoup moins subtils ou sombre vis-à-vis de ces notions.

On apprécie aussi l’arc offert à Queenie, véritable surprise de ce film, dont on n’imaginait pas prendre autant de place dans l’intrigue des Animaux Fantastiques 2. Le Cerveau regrette la sous-exposition du personnage de Zoe Kravitz, dont la back-story révèle des éléments importants de l’intrigue, pour être expédiés rapidement au profit d’un affrontement en VFX dopé à bloc.

Réalisation déséquilibrée

Avec une réalisation déséquilibrée, entre étalage d’effets visuels et CGI dopé à mort, un voyage dans un Paris en costume rarement vu dans des blockbusters, David Yates montre à nouveau qu’il n’arrive pas à choisir une esthétique.

Les séquences sans effets spéciaux peuvent être magnifiques, notamment dans les différents Ministères de la Magie, avec des plans et décors recherchés, alors que les séquences – que ce soit de sortilèges, d’affrontements, ou de découvertes de nouvelles créatures, sont souvent risibles par leur surutilisation d’effets spéciaux. Et c’est bien dommage, car certains partis pris visuels étaient assez convaincants, et rafraîchissants, notamment lors de la séquence d’ouverture.

Cohérent et divertissant

En sommes Les Animaux Fantastiques 2 : Les Crimes de Grindelwald est un opus assez cohérent avec l’univers mis en place dans le premier film de cette saga antérieure aux aventures du petit Harry, divertissant, tout en cherchant à être didactique, sans pour autant aller au bout de ses choix scénaristiques ou explorer le potentiel de certains thèmes ou personnages, mis de côté à tort. Il ravira néanmoins les amoureux de la saga, avec un univers plus respecté et déployé que jamais, avant de découvrir la conclusion de la franchise préquelle à l’univers de Harry Potter.

Les Animaux Fantastiques 2 : Les Crimes de Grindelwald

Crédit photos : ©Warner Bros Pictures