Phénomène Netflix, La Casa de Papel a su rapidement séduire les téléspectateurs. Retour sur une série qui a fait le buzz pour être déjà culte pour certains. Culte mérité ou phénomène populaire, pourquoi la Casa de Papel a-t-elle autant plu ?
Alors que la troisième partie a été annoncée sur les réseaux sociaux, il est l’heure pour le Cerveau de faire le bilan des deux premières parties de La Casa de Papel pour comprendre pourquoi cette série est un hit incontesté et incontestable.
C’est au cours de deux saisons haletantes que nous avons découvert le braquage fou mis en place par le Professeur, accompagnée d’une belle bande de criminels. Tokyo, Berlin, Rio, Denver, Moscou, Helsinki, Nairobi, Oslo : chaque membre portant un nom de ville, pour la sécurité de tous et du plan, en cas d’arrestation.
Grâce à une narration très travaillée et des personnages forts, la série a été à la hauteur du braquage qu’elle présente. Le Cerveau vous explique dans ce dossier pourquoi la série mérite le buzz qu’elle génère.
Promesses tenues !
La Casa de Papel raconte l’histoire d’un braquage digne des plus grands. Une série en deux parties, à travers desquels on découvre à la fois la préparation du braquage, son déroulement ainsi que les histoires de chaque personnage.
Toutes les promesses d’une telle série sont tenues par cette création espagnole. Les différents aspects d’un braquage sont totalement respectés, sans retenue, et largement inspirée par de grands films du cinéma et cinéaste, de Soderbergh à Tarantino.
Les scènes de violences sont réalistes, parfois crues. Auprès des otages, un climat de terreur est instauré sur plusieurs épisodes, en adéquation avec toutes les situations. Malgré tout, la rébellion reste au cœur de la série, telle une gangrène qui resurgit dans les pires moments, que ce soit du côté des otages avec les tentatives d’évasions, comme du côté des braqueurs avec la crise de Rio.
Série sociétale
De plus, de nombreux sujets sociétaux sont abordés en filigrane. Tout d’abord, les violences conjugales avec l’histoire de Raquel Murillo. À travers cette storyline, la série montre les faiblesses d’une femme qui veut prouver sa force aux yeux de tous, en particulier de ses collègues, malgré son passé douloureux de femme battue auquel peu de gens croient. Un passé qui sera constamment remis en question dans des moments charnières par les personnages masculins de la série, tels Suarez ou le colonel Pietro.
Quant au sujet de l’homosexualité, c’est au travers d’Helsinki qu’il sera réellement abordé. Personnage loin des stéréotypes, il explique de la plus simple des manières qu’à travers ses expérience, que ce soit dans l’armée ou en prison, il a toujours été amené à s’occuper d’hommes et à les aimer. Une représentation belle et presque simple de l’homosexualité, bien loin des clichés assez récurrents dans les séries.
Berlin, lui, permet à Casa de Papel de mettre en avant le délicat sujet des maladies incurables. Le téléspectateur fait face à un personnage qui n’a, littéralement, rien à perdre puisqu’il sait que ses jours sont comptés. Ce qui met son personnage dans une zone grise où le téléspectateur va parfois l’aimer, et parfois le détester au plus haut point à cause de ses actes difficilement tolérables, comme sa relation avec Adriana ou ses choix en tant que leader de la bande, prêt à tuer ou livrer ses amis.
À travers tous ces aspects, La Casa de Papel est une série riche en émotions, qui tient totalement ses promesses, à travers une intrigue entourée de personnages haut en couleurs et abordant des sujets parfois tabous, d’une très bonne manière.
Une série qui flirte en permanence avec la zone grise
La Casa de Papel est une série qui est basée sur le concept de la “zone grise”. Elle flirte constamment avec ce concept : une zone où ne sait plus vraiment où se trouve le bien et le mal, où tout n’est jamais uniquement blanc ou noir. Nuancée, elle n’est jamais manichéene, et c’est qui séduit.
Tous les personnages, aussi antipathiques soient-ils, ont une backstory et un développement qui les amènent dans cette fameuse zone. Même Berlin, malgré ses actions plus que contestables, arrive à y entrer, de par sa maladie incurable et sa bromance avec Le Professeur. Tous ces criminels ont une histoire qui va amener le téléspectateur à avoir une réelle empathie, voire sympathie, pour eux. Finalement, le plan du Professeur, qui est d’avoir l’opinion publique de son côté, fonctionne aussi bien dans la série qu’auprès des téléspectateurs.
Mais pas toujours pardonnable
Cependant, le côté Robin des Bois des braqueurs ne fait pas tout le temps l’unanimité. Même si le fait de voler sans en faire pâtir les gens lambdas est l’idée majeure du Professeur et de sa bande, certaines actions viennent entacher l’opinion que l’on a de ce groupe.
En particulier, le traitement des otages a certains moments de la série. Que ce soit le climat de terreur instauré auprès d’eux, ou les choix imposés presque impossible à faire, le téléspectateur ne sait plus réellement quoi penser de la bande de criminels, au fil des épisodes.
Ce sentiment se fait d’autant plus ressentir lors de l’ultime choix proposé aux otages : argent ou liberté ? À ce moment précis, l’audience peut se mettre à la place des otages et se poser cette même question. C’est de nouveau cette zone grise qui est mise en avant. Est ce qu’il vaut mieux être otage quelques jours de plus et gagner plusieurs milliers d’euros ou reprendre de suite sa liberté ?
Réflexion et immersion
En plus de mettre les protagonistes de la série dans cette situation, les auteurs réussissent à faire en sorte que le téléspectateur arrive à la même réflexion. Et tout cela malgré un traitement des otages parfois litigieux. En effet, tout au long de la série, on passe d’un traitement très respectueux des otages, à un traitement radicalement plus violent. La série traverse tous les stades possibles d’une prise d’otage, allant de l’empathie jusqu’à l’effroi.
L’apogée de cette zone grise se trouve dans les cas de Raquel Murillo, Monica Gastambide et M. Torres durant la deuxième partie de la série. Ces trois personnages vont peu à peu se dresser aux côtés de notre groupe de braqueurs, par amour ou pour raison professionnelle.
Avec ces changements de situation, la zone grise atteint son paroxysme. Existe-t-il vraiment une frontière franche entre le bien et le mal ? Même l’inspecteur Murillo ne sait plus vraiment. Et ce doute s’installe aussi dans l’esprit du téléspectateur, ce qui va d’autant plus accentuer le côté réaliste de Casa de Papel.
Un schéma narratif très travaillé
Une des forces de Casa de Papel est sa méthode narrative. À la manière d’un puzzle, les éléments arrivent au compte-goutte. Que ce soit le déroulement du braquage, l’enquête policière ou le background des personnages, chaque épisode répond partiellement aux interrogations des téléspectateurs, lentement mais surement. Ce qui installe très rapidement une addiction, un besoin de visionner la suite de la série.
Ce travail des auteurs de la série est d’autant plus flagrant à la fin de chaque épisode. Ils se terminent d’une manière haletante à tous les coups, et cela dès le premier. Les émotions des téléspectateurs sont quelque peu prises en otage par la narration, les obligeant à suivre le rythme imposé par la série. Sans oublier le partage, avec des scènes d’actions qui sont en parfait équilibre avec la découverte de l’intrigue et des personnages. Grâce à ce travail, les temps morts sont relativement rares. Le téléspectateur n’a pas le temps de s’ennuyer, grâce à cette dynamique narrative.
Qu’attendre de la troisième partie ?
Maintenant que la suite de la série a été annoncée, la question que tout le monde se pose est la suivante : qu’attendre de ce nouveau volet ?
En effet, à la fin de la deuxième partie, tous nos protagonistes se quittent après avoir réussi leur coup, filant juste avant l’arrivée des forces de l’ordre. Un épisode digne d’un season finale. Ce que tout le monde redoutait. Visiblement, notre bande de criminels n’a pas dit son dernier mot. On peut éventuellement imaginer que Le Professeur va à nouveau rassembler cette joyeuse troupe pour un nouveau coup, mais il vaudrait qu’il voie encore plus grand.
De plus, aucune information n’a été divulguée sur la période à laquelle nous les retrouverons. Cela pourrait être dans 1 an, 5 ans ou plus, après la fin de la deuxième partie.
Une chose est sûre, le Cerveau a hâte de pouvoir observer un élément en particulier : la place de Raquel Murillo et Monica Gastambide dans la suite de la série. Vont-elles réellement rejoindre le monde criminel ? La question est légitime, puisqu’elles ont toutes les deux quitté leur vie du bon côté de la barrière par amour.
Le Cerveau est assurément très intrigué par l’annonce de cette troisième partie de la Casa de Papel, et a hâte d’en savoir plus, pour une série qui vaut le détour et mérite son buzz, tant pour sa qualité rare pour une série européene, espanole, que pour l’attachement instantané des personnages ou la puissance de la narration. Affaire à suivre…
Crédit photos : ©Netflix
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