La critique motorisée du dernier né de la franchise Fast & Furious : Hobbs & Shaw. Un spin-off moyen fidèle à l’essence de la licence dont il est issu.

Quand on va voir un dérivé ou un énième opus de la franchise Fast & Furious, on sait tout de suite à quoi s’attendre : action, voitures, moteurs à plein tubes, bastons, explosions et armes au poing. Souvent réussis, parfois improbables, la franchise la plus po-corn d’Universal, propice à être dégustée en 4DX pour ses courses poursuites folles et ses essors rocambolesques, débarque ce mercredi à nouveau en salle avec Hobbs & Shaw.

Dans ce neuvième opus de l’univers Fast & Furious, depuis que Hobbs, fidèle agent de sécurité au service diplomatique des Etats-Unis, combatif mais droit, et Shaw, un homme sans foi ni loi, ancien membre de l’élite militaire britannique, se sont affrontés en 2015 dans Fast & Furious 7 ; les deux hommes font tout ce qu’ils peuvent pour se nuire l’un à l’autre. Mais lorsque Brixton, un anarchiste génétiquement modifié, met la main sur une arme de destruction massive après avoir battu le meilleur agent du MI6 qui se trouve être la sœur de Shaw. Les deux ennemis de longue date vont devoir alors faire équipe pour faire tomber le seul adversaire capable de les anéantir.

Spin-off tout allure

Cette nouvelle itération de la franchise Fast & Furious, centrée sur deux personnages bien connus du canon d’Universal ne manque pas d’humour ou d’intentions innovantes, notamment dans sa première partie, entre balles, explosions, moteurs à plein tubes et combat de vannes.

Une entrée en matière tout en rythme pour un film qui s’annonçait un peu plus substantiel que ses prédécesseurs, sans pour autant renier son essence motorisée. Malheureusement le film pêche par ses ambitions science-fictionesque, son antagoniste plus que caricatural et insipide, et son rythme déséquilibré.

Black Superman

Idris Elba. Un nom qui fait désormais rêver. Un nom que certains aimeraient d’ailleurs voir associé à un certain Bond, tant l’homme incarne la classe et le flegme Britannique. Antagoniste de cet opus un peu bourrin, Elba incarne dans Hobbs & Shaw un ex-agent super soldat, mi-robot, mi-homme et re-mi-robot derrière (#referenceàtrouver) animé par des envies de  transhumanisme et sauvetage de la race humaine, comme celui qui l’a créé, à la tête d’une grande corporation technologique. Un terroriste 2.0 qui se prend pour Black Superman (ses mots, pas ceux du Cerveau).

Un personnage aussi caricatural que son concept, écrit tellement en surface que même le talent d’Idris Elba ne peut aider l’agent à être crédible. Un super-homme qui devient même parfois source de comédie dans les dialogues entre les deux héros de cet opus, aussi crédible que la scène de caravane de pick-up et hélicoptère en fin de film.

Visages connus

Les deux personnages qui donnent leurs noms à cette nouvelle itération estivale de Fast & furious se connaissent déjà. Si les deux personnages campés par Dwayne Johnson et Jason Statham restent fidèles à eux-même s: un peu bourrins, parfois drôles, un poil beaufs, mais toujours aussi bad-ass, ces derniers se voient partager l’écran avec une nouvelle héroïne de la franchise, incarnant la sœur de Shaw.

Les héros partagent dans le film le même taux d’action bien bourrin et souvent issu de l’imaginaire couillu d’un scénariste accro à l’action, même la plus folle, parsemée de courses poursuites, d’explosions, sponsorisée par la NRA et le lobby automobile, avec une touche de muscle là où il faut. La marque incontestée Fast & Furious est bien présente dans Hobbs & Shaw, personne ne dira le contraire, et c’est bien ce qu’on attend lorsqu’on l’on prend son billet pour ce genre de film.

Hobbs & Shaw : le buddy fail

Mais là où le film pêche, c’est dans son opportunité d’offrir un buddy movie comme il se doit. Alors que le générique s’ouvre sur Hobbs & Shaw en split-screen (avec des faux airs d’Amicalement vôtre), laissant entendre que les deux frères-ennemis finiront par devenir les meilleurs amis du monde (comme dans tout buddy movie qui se doit) malgré eux et leurs différences, rien ne se passe dans les règles et surtout le spectateur n’est jamais convaincu qu’une amitié va naître entre les deux hommes.. Ici, la bataille de divas masculines, à compter le temps d’écran, de bastons et de mains au volant, laisse place à l’alchimie qui aurait pu naître entre les deux personnages.

Si dans certaines séquences, notamment la fin très estivale aux Iles Samoa, laissent parfois entrevoir la naissance d’une certaine alchimie entre les personnages de Statham et Johnson, malheureusement, les deux hommes, sûrement amis à la ville, laissent place à leurs hormones viriles plus qu’à leur sensibilité amicale devant la caméra. Sûrement à cause d’un scénario dopé à l’essence plus qu’à l’émotion, à vue des séquences tonitruantes, notamment vers la fin du film.

Famille, je vous aime

Plus familial, Hobbs renoue avec sa famille et Shaw retrouve sa sœur (entre espionne bad-ass et damoiselle en détresse). Avec un message très américano-américain, et un happy end comme il se doit, le film veut avant tout célébrer la famille et la fraternité. Un joli message certes pour le spin-off d’une franchise aussi bourrine que celle-ci, un poil trop mignonet et naïf, vu le contexte du film.

Cela dit, on ne boude pas son plaisir quand on va en salle malgré une réalisation moyenne pour ce type de film, dans ce Fast & Furious, peut-être déséquilibré, souvent too much, à l’humour facile, quand on sait à quoi s’attendre en salle, mais qui se laisse regarder.

Fast & Furious : Hobbs & Shaw – Bande-annonce

Crédit photos : ©Universal