Echange standard, flop total !

A l’école primaire, Mitch et Dave étaient deux copains inséparables. Mais au fil des années, leurs chemins se sont petit à petit éloignés. Dave est maintenant un brillant avocat, dévoué à son travail, à sa femme et à leurs trois enfants, alors que Mitch est toujours célibataire, tourne sporadiquement dans des films minables et fuit la moindre responsabilité comme la peste. Pour Mitch, la vie de Dave est un rêve : il a une femme délicieuse, des enfants qui l’adorent et gagne grassement sa vie. Quant à Dave, la vie de Mitch, dénuée d’obligations et de stress, le tenterait volontiers. À l’issue d’une nuit passablement arrosée, l’impossible va se produire : Dave se réveille dans la peau de Mitch, et vice-versa. C’est là que les ennuis sont sensés commencer.

« Je suis toi, tu es moi »

Le thème du transfert de corps dans le cinéma n’est pas nouveau. Un vendredi dingue, dingue, dingue avait ouvert la voie en 1976, avec l’histoire d’une mère et sa fille qui s’échangeaient leurs corps le temps d’une journée. Dans Echange Standard, on récupère le concept totalement, pour le revisiter entre deux amis de longue date à la vie et au parcours complètement à l’opposé. Malheureusement, l’exécution de ce concept est complètement ratée. Un film qui se veut moralisateur et comique pour au final se révéler être une sacrée belle perte de temps en bonne et due forme.

Et pourtant, un casting de choix et un sujet de rêve : Ryan Reynolds pour attirer la cible féminine en salle, notamment les fans de l’excellent La Proposition, dans lequel le lover boy s’est illustré en comédie romantique. De l’autre côté Jason Bateman, plutôt bon acteur de comédie, que l’on a pu voir récemment à l’écran dans Comment tuer son Boss. Malheureusement, au delà du casting et de l’idée, rien ! Mais vraiment rien.

Un humour pas drôle

Au niveau des interprètes, les deux têtes d’affiche peinent à nous convaincre. Les seconds rôles n’apportent pas grand choses et ce ne sont pas les belles Olivia Wilde et Leslie Mann qui arriveront à anesthésier le spectateur, le temps de leur apparitions auprès de ces hommes. Pourtant écrit par les scénaristes de Very Bad Trip et réalisé par David Dobkin (Serial Noceurs), Echange standard est un parfait exemple du malaise qui touche la comédie américaine qui peine à se renouveler et aurait tendance à sombrer de plus en plus dans la facilité. Le scénario est bas, les rebondissements absents, et l’intrigue soporifique. Un film complètement lisse, avec des personnages caricaturaux comme celui campé par Ryan Reynolds, un loser qui se prend pour un acteur, ou le bon père de famille qui n’en peut plus de sa vie triste et monotone. Certaines scènes sont littéralement à vomir (comme celle du tournage porno), d’autres débiles à souhait, voire complètement scabreuses.

A éviter

Pour le bon moment et la comédie, on repassera. Un film que l’on vous déconseille fortement puisqu’il n’échappe bien évidemment pas au happy ending ni à la morale (stupide) de rigueur pour nos amis américains : « ma vie n’est pas si mal, je n’ai rien à envier, mais il est temps que je change, et que je marche droit vers la maturité. »

A la sortie d’un tel film, c’est pas l’échange que la rédaction demanderait, mais plutôt un remboursement.