Naomi Watts est de retour sur les écrans de Netflix dans Penguin Bloom, une fable inspirante sur la reconstruction et la résilience dans l’handicap.

Alors que les cinémas sont encore fermés pour cause de pandémie, Netflix continue d’être une alternative aux salles désertées en France. Ce mercredi, la plate-forme de streaming propose un nouveau long-métrage qui aurait dû à l’origine finir en salle : Penguin Bloom.

Un film inspirant sur la résilience et la reconstruction. Loin d’être une histoire de drame, elle est une histoire heureuse de communion avec la nature et de redécouverte de soi après un traumatisme. Un traumatisme à l’impact irrécupérable et aux répercussions graves, résultant sur un handicap permanent.

Pie guérisseuse

En 2013, Samantha Bloom, son mari Cameron, et leurs trois fils quittent leur maison en Australie pour partir en vacances en Thaïlande. Sur place, alors qu’elle profite de la vue du haut d’un toit, Sam fait une chute à cause d’une rambarde pourrie et se brise les vertèbres en deux endroits.  Paralysée de la poitrine jusqu’aux jambes, Sam, amatrice de plein air, de surf et de voyages depuis toujours, devient méconnaissable. Elle plonge de longs mois durant dans une dépression qui lui fait remettre en question sa place dans le monde et au sein de sa propre famille.

Un an plus tard, ses enfants ramènent à la maison une jeune pie blessée. Regardant avec méfiance l’oiseau noir et blanc que ses enfants ont affectueusement nommé « Pingouin », Sam se lie d’amitié avec ce nouveau membre de la famille, entamant un processus de guérison émotionnelle qui surprend son mari, ses fils, sa mère (Jacki Weaver, nommée aux Oscars) et elle-même.

Inspirant

Penguin Bloom est un très beau film. Si la bande-annonce laissait croire à un mélodrame classique, il en est tout autre. Le film se concentre sur la résilience d’une mère de famille qui voit sa vie basculer du jour au lendemain. L’histoire d’une vie énergique à un quotidien léthargique, aux possibilités réduites.

La reconstruction d’une femme qui ne se fait pas en un jour et qu’à travers des moments positifs. Avant d’être une histoire de résilience, Penguin Bloom est une histoire de colère et de deuil. Une histoire d’acceptation de la douleur et de son état, des choses incontrôlables et irréversibles de la vie.

Soins inattendus

Elle est aussi une histoire d’aide. Parfois, seul un lien ineffable peut permettre de créer un déclic pour que les choses changent. Adapté d’une histoire vraie, Penguin Bloom montre l’importance de la sensibilité animale, notamment dans les moments difficiles de la vie.

Loin de la rationalité, malgré l’amour et la présence de ses proches, ou la joie de vivre de ses enfants, Sam ne va commencer à revivre malgré elle que quand une pie sauvage d’Australie va la forcer à devoir s’occuper d’elle. Un oiseau tombé du nid, normalement condamné par la nature, qui grâce à son fils va devenir partie intégrante de la famille, et surtout l’élément qui va forcer cette femme à affronter les difficultés de son état. Une relation cathartique entre deux êtres cassés, qui vont se reconstruire ensemble.

Miroir angélique

Comme un miroir de Sam, Penguin, l’oiseau sauvage, va apprivoiser son nouvel environnement, réapprendre des choses naturelles, comme manger ou voler, en même temps que cette mère. Jusqu’à ce que les deux êtres aillent mieux. Une reconstruction lente, complexe, qui ne vient pas du jour au lendemain et qui surtout se ponctue de moments difficiles, de douleurs et de complications.

 

Penguin Bloom est un véritable film qui fait du bien en ces temps incertains de pandémie, de pauvreté pour certains, d’incertitudes pour d’autres, de vie complétement bousculée depuis près d’un an. Un film solaire, non seulement pour son intrigue, mais aussi dans son esthétique. Un film solaire, à l’image de l’Australie, qui célèbre la renaissance dans l’adversité, même à travers l’handicap, sans sombrer dans le pathos ou le misérabilisme.

Emouvant

Un film émouvant loin d’être moralisateur. Il ne blâme pas cette femme qui cherche à aller au-delà du drame qu’elle a vécu, ni sa mère parfois aliénante, ou son époux désemparé. Penguin Bloom est juste le récit d’une tranche de vie hors du commun, inspirante et inspirée, qui célèbre ces liens inexplicables entre la nature et l’humain. Des liens salvateurs guérissants et surtout émouvants.

Naomi Watts brille dans sa performance, entre douleur physique et mentale. L’actrice qui interprète l’héroïne ne vole pourtant pas la vedette à ses co-stars, Andrew Lincoln (qui interprète son époux) ou le petit Griffin Murray-Johnston, fils torturé par un accident dont il pense être responsable.

Servi par la réalisation chaude et lumineuse de l’australien Glendyn Ivin , dans un environnement majoritairement naturel, Penguin Bloom est assurément un film qui nous fait du bien, surtout en ce moment, à voir dès aujourd’hui sur Netflix.

Penguin Bloom : Bande Annonce

crédit photo : ©Hugh Stewart/Netflix