Le Hobbit : revue de presse US

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La presse anglo-saxonne a un avis majoritairement mitigé sur Le Hobbit : Un voyage inattendu, le dernier film de Peter Jackson.

Alors que les journalistes français ont pu voir hier en avant-première Le Hobbit : Un voyage inattendu, la presse anglo-saxonne a pu découvrir le film il y a quelques jours, avec un avis allant entre le positif et mitigé, voire le négatif chez certains. Comme on peut le lire ci-dessous, la principale critique faite au film par les journalistes est sa longueur, ou plus exactement sa lenteur. La critique de  Brain Damaged, c’est par ici.

Les avis positifs

Collider  (A-) : « Le Hobbit : Un voyage inattendu a mis la barre très haut pour les deux prochains volets, mais si on prend comme comparaison la trilogie Le Seigneur des Anneaux, cette barre sera surpassée. En allant de l’avant, je voudrais voir le film devenir un peu plus sérieux, surtout depuis que Bilbon est maintenant en possession d’un certain anneau avec toutes les lourdes conséquences que cela peut avoir. Ce serait aussi une transition plus graduelle vers la trilogie du Seigneur des Anneaux et permettrait aux nouveaux fans de mûrir tout au long de cet arc de six films, comme l’ont si bien fait les films Harry Potter. Alors que Le Hobbit : Un voyage inattendu est destiné à une aventure classique stand-alone dans la veine de L’histoire sans fin, Willow et Legend, le film est beaucoup plus fort et satisfaisant quand on le voit en tant que partie d’un ensemble plus grand. »

Joblo : « La clef de la nouvelle saga de Jackson est Martin Freeman, connu pour son rôle dans la version originale de The Office de Ricky Gervais et son rôle de Watson dans Sherlock. En tant que Bilbon, Freeman est le choix idéal, capable de passer de la comédie au pétillant avec un peu de pathos. Il est absolument en plein dans le mille, faisant suite, merveilleusement, à la performance originale de Ian Holm dans Le Seigneur des Anneaux en tant que Bilbon âgé. Il porte la saga aussi bien qu’Elijah Wood le faisait en tant que Frodon, un autre acteur est inimaginable dans le rôle. »

Hollywood.com : « Le film a ses moments de choc –si les enfants sont trop jeunes pour une bonne vieille décapitation d’Orque, le film n’est pas pour eux- mais à la fin, il réussit à être cette lecture de fantasy jouée et explorée par l’imagination de toutes les générations. Forme fraîche et libre de fantasy, le dernier film de Peter Jackson donne aux jeunes générations le bon point de départ pour ses films ultérieurs en satisfaisant les adultes qui en veulent plus. Aucun souvenir d’enfance n’est dénaturé. »

IGN : « Le Hobbit : Un voyage inattendu atteint presque la grandeur et malgré des moments épiques où on s’amuse, cette grandeur lui échappe. C’est un film divertissant et très bon, même s’il ne recapture pas l’émerveillement ou la mystique de la trilogie du Seigneur des Anneaux. Malgré les défauts, c’est un plaisir de retrouver la Terre du Milieu. C’est même un petit miracle que Le Hobbit existe après un itinéraire si difficile pour arriver au petit écran. On est reconnaissants pour Le Hobbit et il nous tarde de voir les deux volets suivants. »

Les avis mitigés

Time : « Toute adaptation d’un livre à succès doit trouver un équilibre entre fidélité et soumission, soin et obsession. Jackson avait initialement assigné à la réalisation des films Le Hobbit Guillermo Del Toro, le maître mexicain du Labyrinthe de Pan et des films Hellboy (c’était alors un projet de deux films). Jackson a ensuite pris le dessus, il voulait Le Hobbit pour lui tout seul, comme il avait été maître du Seigneur des Anneaux. Dans cette histoire, il y a un peu du triste et cupide Gollum qui avait gardé l’Anneau pendant des années, été corrompu par sa possession, avant de le perdre pour Bilbon et Frodon.

Ce n’est pas que Jackson soit Gollum –il ressemble plus à Gandalf- ou que le film devrait être appelé La thésaurisation de l’anneau. Mais l’implication du réalisateur pendant près de deux décennies à filmer les livres de Tolkien lui ont semble-t-il fait croire qu’il devrait mettre toutes les scènes deu Hobbit sur l’écran. (…) En montant un film, un réalisateur doit tuer certaines des scènes qu’il aime, pour le devoir et la gloire afin de divertir des centaines de millions d’enfants et d’adultes. En regardant cette version grande taille de Le Hobbit, c’est aux spectateurs de faire leur propre montage : savourer les scènes fortes, faite la sieste pendant les plus faibles. »

Variety : « En mettant en scène une fraction du titre de Tolkien, le Hobbit alterne entre récompenses et abus de l’appétit du public pour tout ce qui a trait à la Terre du Milieu. Quand la trilogie préquelle de Peter Jackson au Seigneur des Agneaux offre ce qui a rendu la précédente trilogie si attirante –des personnages colorés dans une quête épique dans un décor étonnant en Nouvelle-Zélande- , le film n’en montre pas assez pour justifier un traitement de trois films et neuf heures, du moins sur la base de ce très long premier opus , sous-titré « Un voyage inattendu ».  L’avancée principale est technique, Jackson ayant tourné en haute fréquence 3D, une innovation qui améliore le mouvement aux dépens de l’élégance visuelle. (…) Alors qu’il aurait été fascinant de voir le travail de Del Toro sur Le Hobbit, il faut parler de la continuité. Peu de films ont réussi à donner l’unité visuelle et ressentie qu’ont toutes ces aventures en Terre du Milieu et une fois l’aventure démarrée, Jackson rappelle au public qu’il a une véritable expertise en sachant gérer l’action à une échelle qui aurait fait rêver David Lean de pouvoir utiliser les effets spéciaux. »

Star Tribune  : « Avec 48 images par seconde, le film est encore plus vivant : parfois ça paraît si intime qu’on a l’impression d’être au théâtre. Cette perspective rapprochée met aussi en avant ce qui paraît faux dans le film. Les décors et props paraissent de temps en temps faux, les images cristallines rendant plus fade la qualité picturale des films traditionnels. C’est peut-être le cinéma du futur et les résultats s’amélioreront avec le temps. Le public devra s’adapter, bien que comme lors du passage du vynile au numérique, le côté croustillant de la haute fréquence sera une question de goût. La technologie pourrait améliorer le passage de l’histoire à l’écran. Il n’y a pas tant d’intrigue que ça dans Le Hobbit de Tolkien. Jackson étend 300 pages légères en une minisérie de Dickens et les entremets sont un peu longs dans la première partie. « Je crois que le pire est derrière nous » dit Bilbon à la fin du Voyage inattendu. Message d’un Hobbit à un réalisateur. Espérons que Jackson a les moyens de s’améliorer après un départ mitigé. Sinon, Le Hobbit, sous-titré par Tolkien « histoire d’un aller et retour », donnera l’impression qu’on sera passé par le même chemin plus de deux fois. »

Hitfix : « Le Hobbit : Un voyage inattendu est un film de fantasy bien au-dessus de la moyenne, un ensemble dense de divertissement qui rassemble encore plus de merveilles visuelles en 2h45 qu’on pensait possible. C’est un très bon film.(…) Je pense que le cinéma fantastique en général est plus riche pour des séquences comme celles qui existent et elles justifient totalement le retour en Terre du Milieu. Par sa nature, Le Hobbit est plus épisodique, et, en plus de la séquence du dîner au début du film, on fait un détour par Rivendell qui a de très bons moments (Christopher Lee est merveilleux et semble savourer chacun des mots qu’il prononce) mais ça semble durer et durer. Le rythme est un problème pour ce film d’une manière qui n’en avait pas été un dans aucun des trois films de la trilogie du Seigneur des Anneaux, et je pense que c’est en partie parce qu’on apprend pas à connaître ces personnages aussi bien.   Si Martin Freeman est un acteur au très grand talent comique, je commence à suspecter que le choisir a été peut-être trop facile. Il fait une très bonne performance en tant que Martin Freeman, avec ces doubles regards et ces réactions que vous attendez, mais je n’en sais pas plus de Bilbon à la fin qu’au début du film. Avec Le Seigneur des Anneaux, on sentait que les films étaient calibrés pour donner à chaque personnage les moments qui aideraient à les définir, mais cette fois on a un grand groupe de personnages dont on ne sait pas grand-chose. Bilbon semble les joindre sur un coup de tête, sans besoin particulier, ce qui le rend moins intéressant comme figure centrale. »

Les avis négatifs

Coming Soon : « En offrant peu de choses qu’on avait pas vues et avec cette décision d’utiliser une fréquence d’images qui rend une grande partie du film irregardable, c’est une adaptation moins fidèle au Hobbit de Tolkien, Jackson tentant de recapturer la magie du Seigneur des Anneaux et échouant misérablement. En d’autres mots, Un voyage inattendu  pourrait être La menace fantôme et prions Dieu que les deux prochains films soient meilleurs que celui-là. »

Crédits photo ©New Line Cinema

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