American Horror Story NYC : Grosse Pomme, BDSM et tueur en série (spoilers)

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3.5

Retour sur les deux premiers épisodes de American Horror Story NYC, disponibles sur MyCanal. Spoilers.

Et c’est reparti pour une nouvelle saison de American Horror Story. La promo nous avait prévenus : American Horror Story NYC (un titre très vague) ne sera pas une saison comme les autres. Et clairement, après ces deux premiers épisodes diffusés, c’est bien le cas, cette saison 11 se démarque des précédentes parce que l’horreur de la série est différente.

La promo qui a été dévoilée il y a quelques semaines n’était pas très parlante, il était alors difficile de se faire une idée sur l’intrigue de cette nouvelle saison. Ce qui était assez clair, c‘est que cette saison se déroulerait dans le milieu BDSM de New York dans les années 80 et que les cadavres s’entasseraient les uns sur les autres. C’est bien le cas, la saison se déroule bien en partie dans ce milieu (en particulier dans les clubs gays de la grosse pomme) et il y a un tueur en série qui s’en prend à la communauté homosexuelle.

Le premier épisode commence en 1981 avec la décapitation d’un pilote d’avion avec un penchant pour le cuir, le dernier d’une série de meurtres homosexuels à New York. Cela donne lieu à une conversation particulièrement tendue entre Patrick (Russell Tovey), un détective qui cache son homosexualité chargé de l’affaire (qui a récemment quitté sa femme), et Gino (Joe Mantello), un journaliste de la publication gay The Native qui en veut à son petit ami d’avoir caché des détails sur l’enquête.

Disparition inquiétante

Nous découvrons ensuite Adam (Charlie Carver qui est aussi producteur et scénariste de la série cette saison), un jeune homme déprimé après une rupture récente. Son colocataire bien intentionné, Sully, l’emmène dans une nuit de drague à Central Park pour guérir son cœur brisé, mais le pauvre gars finit par être kidnappé (ou tué ?) par un homme musclé et masqué vêtu de cuir qui semble être le tueur.

Adam rapporte la disparition de Sully à Patrick, mais leur conversation ne fait pas grand-chose pour apaiser ses inquiétudes, forçant Adam à jouer au détective tout seul. Sa première découverte importante se produit pendant que Patti LuPone chante dans un sauna rempli d’hommes à moitié nus (parce que pourquoi pas ?) . Son personnage, une chanteuse nommée Kathy, fournit la musique de fond alors qu’Adam reconnaît l’agresseur en cuir dans une série de photos accrochées au mur du sauna.

Une visite au studio du photographe offre un indice supplémentaire, que le sujet de la photo est connu sous le nom de « Big Daddy », ou du moins c’est ainsi que Theo (Isaac Powell) l’appelle. Il est important de noter que Theo est le petit fils d’une sorcière (est-ce une sorcière que l’on connait ?) qui lui aurait transmis ses pouvoirs, d’où son discours inquiétant sur un danger imminent. Theo a raison, bien sûr, mais son « sugar daddy » Sam (Zachary Quinto) considère cela comme de la paranoïa.

Les meurtres continuent

L’intrigue progresse lorsque Sam et Theo invitent un acteur en herbe nommé Freddie dans leur studio, où il est accueilli par nul autre que Big Daddy. Après ce qui a dû être une séance photo très douloureuse impliquant un tabouret à l’envers, Freddie s’en va. Lorsque Theo demande s’il sait quelque chose sur Big Daddy, Sam lui dit qu’il est « mort », ce qui est un mensonge puisque Big Daddy suit Freddie jusqu’au sauna et le tue sous la douche, au son de la voix de Kathy. Sam est clairement impliqué d’une manière ou d’une autre mais il est trop tôt pour dire à quel point.

En parallèle, la série suit Hannah (Billy Lourd), une docteure qui enquête sur une épidémie potentielle se développant à Fire Island, insistant pour qu’ils traquent tous les cerfs de la région pour être sûre que la maladie ne s’étendent pas à la population humaine. Clairement, on parle ici de l’épidémie du SIDA qui a fait des ravages au début des années 80. Hannah commence à recevoir des patients atteints d’une mystérieuse maladie.

A la fin du second épisode, Hannah reçoit un appel téléphonique frénétique de Fran (Sandra Bernhard), qui prétend savoir ce qui arrive aux patients d’Hannah et aux cerfs de Fire Island : « Un groupe de personnes vulnérables est attaqué… par le gouvernement américain. » Puis le deuxième épisode se termine avec Patrick et son patron (Kal Penn) – clairement secrètement gay – découvrant cinq mains coupées de cinq victimes différentes.

Pas originale, mais intéressante

Comme dit au début, l’horreur de cette saison ne se cache pas derrière une créature surnaturelle (du moins le moment), elle se cache derrière un masque qui tue des homosexuels. La série cherche à montrer comment la communauté homosexuelle était persécutée, ostracisée et maltraitée à l’époque (et encore parfois aujourd’hui). La police ne fait pas grand-chose quand les victimes sont homosexuelles, ils les ignorent la plupart du temps.

Il y a aussi un parallèle qu’on peut faire avec la série Dahmer qui elle était aussi doublée de racisme en plus de l’homophobie des autorités. Quand les victimes ne sont pas des femmes blanches ou des petites têtes blondes, personne ne s’inquiètent. C’est malheureux à dire, mais c’est la vérité. Un moment donné, Gino est drogué, enlevé et torturé. Par miracle, il s’en sort (parce que c’est un vétéran) mais quand il se rend à la police, ils ne font rien pour l’aider et le prennent pour un menteur.

On notera aussi que l’intrigue rappelle grandement le film controversé Crusing – La Chasse de William Friedkin sorti en 1980 dans lequel Al Pacino incarnait un policier sous couverture dans un club SM de New York pour attraper un tueur qui s’attaquait aux homosexuels.  Clairement, Patrick fait penser au personnage joué par Pacino. On pense aussi à la saison 1 avec le Rubber Man qui s’en est violement pris à un couple homosexuel (l’un d’entre eux joué par Zachary Quinto).

Comme chaque saison, American Horror Story commence bien, mais malheureusement le public est habitué à être déçus par la suite. On espère que l’histoire tiendra sur ses pattes et ne s’effondre pas comme un soufflé. Le casting est très bon, ça manque d’originalité mais il y a beaucoup de potentiel. Cependant, il est clair que cette saison ne sera pas pour tout le monde. Si votre délire avec American Horror Story c’est les clowns effrayants, les meurtres sanglants (tout est suggéré plutôt que montré) et les jump scares, alors AHS :NYC n’est peut être pas pour vous.

American Horror Story, c’est tous les jeudis sur MyCanal.

Crédits ©FX

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