Le Cerveau vous propose une rétrospective des films cultes de Tim Burton à voir ou à revoir : cette semaine c’est Willy Wonka et Beetlejuice !
Frankenweenie, Le nouveau film de Tim Burton arrive en salles pour Halloween, le 31 octobre prochain. L’artiste y revisite pour Disney, 30 ans après avoir quitté les studios une de ses œuvres : le court-métrage du même titre, Frankenweenie sorti en 1984. En y ajoutant de nouveaux personnages et en étirant l’intrigue, le tout en animation image par image, le cinéaste rappelle qu’il est le génial concepteur de Sleepy Hollow, Beetlejuice, Mars Attacks ! ou Les Noces Funèbres, pour ne citer que ceux-là, tout en offrant un hommage au cinéma d’antan et un film fantastique des plus réussis.
Chez Brain Damaged, le Cerveau cinéphile, gothique et enfantin, a décidé de vous offrir une rétrospective en 4 épisodes des films les plus cultes du réalisateur avant de vous proposer sa critique du prochain chef d’œuvre Burtonien. Un cycle sous forme de Rétro Critique à retrouver chaque mercredi à voir ou revoir absolument, réalisé par Tim Burton. La première semaine nous vous proposions de redécouvrir Mars Attacks ! et les deux volets de Batman. La semaine dernière, Sleepy Hollow et Big Fish étaient passés en revue. Cette semaine, place à Charlie et la Chocolaterie et Beetlejuice.
Charlie et la Chocolaterie – L’enfance
Six ans après Sleepy Hollow, en 2005, Charlie et la Chocolaterie réuni à nouveau Tim Burton et Johnny Depp. Ce dernier retrouve également Freddy Highmore un an après Neverland. Avec Charlie et la Chocolaterie, Tim Burton revisite un classique sorti en 1971 mais surtout le livre de Roald Dahl. Ici, Johnny Depp reprend le rôle de Willy Wonka. Le petit Freddie Highmore alors âgé de 13 ans joue Charlie. Helena Bonan Carter, éternelle muse du réalisateur est présente dans le rôle de la maman de Charlie.
Charlie est un enfant issu d’une famille pauvre. Travaillant pour subvenir aux besoins des siens, il doit économiser chaque penny, et ne peut s’offrir les friandises dont raffolent les enfants de son âge. Pour obtenir son comptant de sucreries, il participe à un concours organisé par l’inquiétant Willy Wonka, le propriétaire de la fabrique de chocolat de la ville. Celui qui découvrira l’un des cinq tickets d’or que Wonka a caché dans les barres de chocolat de sa fabrication gagnera une vie de sucreries.
L’enfance, la famille, la vie
Les films de Burton sont soit très sombre, soit très colorés. Charlie et la Chocolaterie rentre dans la seconde catégorie. Ici, Burton joue avec les couleurs vives et positives qui rappellent l’enfance et l’innocence. Les couleurs font contraste avec son univers à l’ordinaire plus obscure et gothique. La vie et l’amour familial sont mis en exergue puisqu’il fournissent le thème principal de film. Grand-père Joe représente le retour à la vie. L’idée de revenir dans son ancienne usine le met en joie et le remet sur pied. Cela va le sortir de son lit et lui faire revivre sa jeunesse. Comme dans tous ses films, la relation compliquée au père est à l’honneur avec Willy Wonka et son père. Un enfant traumatisé par un père dentiste, peu paternel qui ne le laissait jamais manger de sucrerie. La visite des enfants dans sa chocolaterie replonge Willy Wonka dans son enfance. Le mot même de parent lui donne la nausée et lui est impossible de prononcer. Sa rencontre avec Charlie va le transformer et le pousser à renouer avec son père qu’il ne voit plus depuis des années. Les enfants du film ne sont pas tous angéliques. La preuve avec les 4 énergumènes qui entoure Charlie. Leurs bêtises et leurs méchancetés vont avoir raison d’eux. Comme quoi à tout excès ou caprice existe une punition. Une morale enfantine qui prône la modestie Seul Charlie, le gentil garçon pauvre qui a gagné son ticket de manière honnête et normale sort de cette visite heureux et gagnant. Cette opération de ticket n’était en réalité qu’un test pour recruter le futur héritier de la Chocolaterie. Charlie et Willy Wonka sont mis en opposition dans le film. Burton montre la solitude d’un homme riche et la richesse intérieure d’un petit garçon pauvre mais entouré d’une famille aimante. Tout le chocolat du monde ne le ferait pas quitter sa famille.
Une douce équipe
Tim Burton et Johnny Depp forment encore une fois une belle équipe. Comme dans Edward aux mains d’argent, il joue un être étrange et reclus dans son monde. Un personnage qui lui va comme un gant. Mais il n’y a pas de Chocolaterie sans Charlie. Freddie Highmore est adorable et parfait. Un rôle qui touche et attendrit. Le reste des enfants sont aussi très bons, en particulier AnnaSophia Robb en petite peste mâcheuse de chewing-gum. David Kelly est brillant en grand-père de Charlie. Pour finir, le film est ponctué et habillé de la musique composée par Danny Elfman (complice de Burton) et des chansons tirées des textes de Roald Dahl, l’auteur du livre original, qui égayent le film. En plus de la musique Elfman se cache derrière la voix de l’Ompa Lompa. Charlie et la Chocolaterie est un film familial et positif qui met le Cerveau en joie. Une véritable petite douceur qu’il vous recommande chaudement.
Bande-annonce
Beetlejuice – La mort
En 1988, juste avant Batman et Edward aux mains d’argent, Tim Burton réalisait son deuxième long métrage : Beetlejuice. Un film complètement dans l’esprit le la pop culture des années 80. A la limite du film de série B visuellemen, avec des effets spéciaux assez cheap, il faut le reconnaitre. Burton livre un message funèbre sous les traits d’une comédie à l’air presque léger. Beetlejuice sera le film qui fera de Burton une icône du cinéma. A son affiche on trouvait Alec Baldwin, Geena Davis, Jeffrey Jones, Catherine O’Hara, Winona Ryder et Michael Keaton dans le rôle titre.
Pour avoir voulu sauver un chien, Adam et Barbara Maitland (Baldwin et Davis) passent tout de go dans l’autre monde. Peu après, occupants invisibles de leur antique demeure ils la voient envahie par une riche et bruyante famille new-yorkaise. Rien à redire jusqu’au jour où cette honorable famille entreprend de donner un cachet plus urbain à la vieille demeure. Adam et Barbara, scandalisés, décident de déloger les intrus. Mais leurs classiques fantômes et autres sortilèges ne font aucun effet. C’est alors qu’ils font appel à un « bio-exorciste » freelance connu sous le sobriquet de Beetlejuice.
L’humanité et le bonheur dans la mort
Drôle et subversif, Beetlejuice est à classer au rang de l’œuvre baroque et gothique de Burton. Surnaturel, intelligent, sont quelques mots qui peuvent décrire ce film. Le réalisateur y a mis son imaginaire le plus pur et Burtonien qu’on lui connait. Comédie macabre et familiale à la fois, Beetlejuice parle de la mort, de l’individualité dans la mort. Burton montre l’inhumanité des nouveaux occupants de la maison et la met en opposition avec l’humanité de ses gentils fantômes qui tiennent encore à leur demeure. Des fantômes qui malgré leur mort vont finir par trouver un bonheur, un bonheur morbide certes, mais un bonheur tout de même. Avec Lydia, la fille des nouveaux habitants, qui elle, revit au contact des morts. Un sujet subversif qui flirte parfois avec le suicide sans jamais sombrer dans le dérangeant, un moyen pour Burton d’exprimer son côté sombre déguisé sous une légèreté apparente.
Le personnage éponyme du film est présent tel un fantôme, au sens propre comme au figuré. On le voit très peu, seulement 17 minutes en tout mais sa présence se fait sentir tout au long du film. Un monstre répugnant et délicieux à qui n’apparaît physiquement qu’à la 47ème minute du film.
Burton déjanté
Tim Burton a toujours su s’entourer d’acteurs de talent, à la hauteur de sa folie douce. Déjanté, drôle et brillant, Michael Keaton interprète avec talent cet antihéros réjouissant, ce fantôme grossier sans limites. Un rôle que l’acteur décrit lui-même comme la meilleure expérience de sa carrière. Une belle performance d’ailleurs Keaton. Winona Ryder en adolescente mélancolique, morbide et incomprise est très touchante. Un personnage dans lequel beaucoup de jeunes peuvent s’identifier. Presque dangereux avec cette notion de bonheur dans la mort. Geena Davis et Alec Baldwin forment un couple aimant et adorable pour qui le spectateur se prend d’affection. Un autre rôle important, c’est celui de la musique. Danny Elfman signe la bande originale de Beetlejuice, marquant la seconde collaboration du compositeur et du réalisateur.
A la fois joyeux et morbide, Beetlejuice reste un classique de l’univers Burton et est toujours un grand plaisir à revoir. Une suite directe de Beetlejuice est en préparation avec un autre esprit déjanté, celui de Seth Grahame-Smith à l’écriture et la complicité de Burton lui-même. Michael Keaton pourrait même reprendre le rôle, de quoi donner envie !
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