Avec Rock’N’Love David MacKenzie signe un film cliché, ennuyeux mais musicalement très plaisant.

Adam, pop star américaine et Morello, une jeune rockeuse britannique indé, doivent se produire dans le même festival rock : T in the Park en Ecosse. Alors que tout les oppose et qu’ils ne se supportent pas, ils se retrouvent menottés l’un à l’autre. Comment vivre le festival ainsi enchaînés – voir leur conjoint, dormir, se laver… et surtout, comment assurer leur concert alors qu’ils ne peuvent pas se séparer ? Malgré tout, petit à petit, Adam semble commencer à apprécier la situation…

Vous pensez avoir deviner la fin ? Et vous avez raison. Enfin, partiellement. C’est pire que ce que vous croyez. Même les amateurs de comédies romantiques les plus guimauves risquent de serrer les dents. David MacKenzi offre avec Rock’N’Love un film long, sans surprise et surtout très clichés.

Réalisation agaçante

Cinéma indépendant anglais oblige, la caméra se place au plus proche des personnages, dans le but d’immerger le spectateur dans l’action du film. L’image ne doit surtout pas être propre, les personnages encore moins et les dialogues deviennent parfois incompréhensibles. Si avec un bon scénario cela se justifie et est même louable, ici on arrive très vite à un sentiment d’agacement.

Les personnages bien entendu excentriques. Mais surtout, ce sont des héros immatures, irritants, de vraies têtes-à-claques que seuls des adolescents à la rébellion pré-fabriquée peuvent admirer. Il est presque impossible au début de s’attacher aux protagonistes, difficile donc de s’intéresser à leur aventure.

A la recherche du scénario perdu

Rien n’est à reprocher aux comédiens, parfaits dans leur interprétation. Non, tout, ou presque, vient du scénario, presque inexistant et aux nombreux clichés parsemés tout au long du film. Aucune surprise, tout est vu et revu. Peut-être il aurait été préférable de garder des personnages parfaitement insupportables tout le long du film. On aurait pu apprendre à adorer les détester. Mais lorsque leur nature gentille et bisounours l’un envers l’autre se révèle, on plonge soudain dans un profond ennui dont seuls les quelques morceaux musicaux arrivent à nous sortir. Même si certains moments tirent quelques sourires, cela ne suffit pas pour en faire un bon film.

Rock’N’Love a été tourné en quatre jours lors du festival T in the Park de 2010. Avec de vrais gens dedans et des vrais moments du festival. On sent la volonté du réalisateur de mettre en valeur les artistes de ce concert. A raison d’ailleurs tant la musique et donc la bande originale est plaisante et il capture très bien ces moments là et l’ambiance du festival.  Un très bon point pour le mash-up Tainted Love entre les deux héros, peut-être le meilleur moment du film. David MacKenzie aurait dû en rester là, sans ajouter une trame romantique à son long-métrage et une seconde, avec des personnages secondaires, par dessus. Des trames si peu intéressantes et originales qu’elles donnent l’impression d’être présentes uniquement pour arriver aux fameuses 1h20 qui permettent de ne pas classer son oeuvre en court métrage.

Ceci dit, Rock’N’Love devrait plaire aux habitués des festivals, dont ils reconnaîtront l’ambiance, et ça leur rappellera surement quelques souvenirs. Pour le reste du public, il vaut mieux éviter le film, mais acheter au plus vite la bande originale.

Bande-Annonce


Crédits Images : Wild Bunch Distribution