La nouvelle adaptation du très célèbre Tomb Raider vient de sortir. Plutôt bon d’un point de vuee technique, il ne parvient cependant pas à se détacher suffisamment de son statut d’adaptation de jeu vidéo pour le Cerveau.

Inutile de se mentir, concernant la nouvelle adaptation de Tomb Raider en film, le Cerveau ne s’attendait pas à grand-chose. Ni un bon film, ni un mauvais, juste une énième adaptation de la franchise starring Lara Croft.

Ce n’est évidemment pas bon d’avoir des apriori sur un film avant de le voir, mais force est d’admettre qu’Hollywood ne nous habitue pas aux grands films quand il s’agit d’adaptations vidéo-ludiques. Si ces dernières années ils peuvent être meilleurs  – la marge de progression était immense – ce ne sont clairement pas encore des films de qualité. On pense à Warcraft le commencement (également la fin on espère) qui esthétiquement était très proche de son jeu de base, mais faisait aussi très faux, ou Assassin’s Creed, qui n’était pas un film sans ambition et arguments mais qui malgré tout n’était convainquant. Pour autant est-ce que ses films sont moyens car il s’agit d’adaptations de jeux vidéo ? Difficile de répondre, mais en ce qui concerne Tomb Raider, ceci n’a pas aidé pour le rendre meilleur.

Un character design réaliste

Voilà donc la nouvelle adaptation d’une des sagas vidéo-ludiques les plus connues et les plus appréciées, et qui plus est, portée par une femme, Lara Croft. Certes, la taille de sa poitrine et celle de ses vêtements ont beaucoup aidé à son succès auprès du public masculin, mais depuis 2013 ceci a changé. Lara n’est plus une bimbo, mais une vraie femme aux proportions réalistes.

On est ainsi loin de la version Angelina Jolie, celle qui jouait Lara dans les deux premières adaptations de Tomb Raider. D’ailleurs autant tout oublier tout de ces films, ce ne sera pas un mal. Et rassurons déjà tout le monde : la nouvelle adaptation est à des années lumières en termes de qualité que les premiers films.

Cette fois c’est donc Alicia Vikander qui joue l’archéologue. Et messieurs, si vous avez la virilité fragile et déjà du mal avec cette actrice dans le rôle, autant ne pas aller voir le film. En effet, la première vision d’elle que l’on a, c’est lors d’un entrainement de box. Suante et battante elle est surtout dotée d’une tablette de chocolat sacrément impressionnante ! On comprend bien mieux toutes les tractions qu’elle réussit pendant ses explorations, et c’est bien plus appréciable de voir ceci qu’une Barbie qui enchaîne les saltos par magie.

Les émotions en DLC

En revanche, si en termes de présentation physique, Lara est une réussite, en ce qui concerne le reste de son introduction, ce n’est pas vraiment ça. Elle donne l’impression d’être plus une accumulation de caractéristiques présentés de manière rapide, qu’un vrai personnage. On nous donne ce qui la définie, mais ce n’est jamais un vrai trait de caractère. On ne sent pas une vraie consistance dans Lara.

Mais ce n’est pas propre qu’à ce personnage. C’est digne de l’ensemble du film. Les relations entre les protagonistes ne sont là que pour servir un enchaînement de scènes d’actions, qui tiennent le spectateur éloigné du film. On ne voit pas de vrais sentiments se dessiner, on ne parvient pas à s’accrocher à la moindre personne, car les personnages ne ressentent rien non plus.

Lara n’est de base qu’une citadine de Londonnienne, on peut donc penser que tuer n’est pas une tache évidente pour elle. Mentalement, ce doit être dur. Alors effectivement, c’est dur la première fois, mais cinq secondes plus tard tout va mieux. A circonstances exceptionnelles, moyens exceptionnels, mais tout de même. Surtout qu’elle va devenir une vraie machine à tuer par la suite. A se demander si de base ce n’est pas une psychopathe pour ressentir si peu de chose. A moins que ce ne soit que l’écriture…

Speed Run de deux heures

Le problème de Tomb Raider, n’est pas d’être une adaptation de jeu vidéo, c’est d’être un jeu vidéo. Avec des graphismes d’un réalisme jamais vu auparavant, excepté pour les CGI qui ne sont pas d’une très grande qualité, mais un jeu vidéo malgré tout. Il a la mise en scène de n’importe quel jeu d’action/aventure basique. En ceci, il à tendance à faire penser à Prince of Persia : les sables du temps, et ce n’est pas forcément un compliment.

Le film est très rapidement une succession de niveaux d’un jeu vidéo, comme dans un véritable gameplay. Il y l’infiltration de la base ennemie, l’exploration du temple avec ses pièges, la course poursuite… avec au milieu quelques cinématique – la première scène est clairement l’introduction basique d’un jeu vidéo. Le problème, c’est que le film fait pareil que quand un jeu vidéo présente l’objectif à atteindre ou l’objet à utiliser grâce à sa caméra. Besoin de s’accrocher à un avion ? Montrons le bien avant. Besoin d’utiliser un câble pour échapper à des ennemis ? Faisons un gros plan dessus avant qu’elle ne saute.

Quelque glitchs qui ne gâche pas un film

Ce qui est utile dans un jeu, dans un film, ces éléments gâchent toute surprise dans toutes les scènes. On sait ce qui va se passer au minimum 10 secondes avant que ça n’arrive, et il est donc impossible d’être surpris. Et quand on essait écouter la musique d’un film, c’est encore pire, car elle ne cesse de nous crier dessus quand quelque chose va arriver. C’est lassant, et il ne doit y avoir qu’une fois ou deux dans tout Tomb Raider où il se passe quelque chose auquel on ne s’attendait pas. Ceci passe aussi par le scénario, qui n’est pas franchement très compliqué à voir venir sur certain aspect, et parfois assez incohérent.

Malgré tout, ne crachons pas sur Tomb Raider. Il s’aura plaire aux fans, et réserve quelques beaux clin-d ’œil – notamment la toute dernière scène –  et des moments de bravoure plutôt bien chorégraphiés. Les acteurs sont bon, et la direction artistique correcte bien que basique. Il est juste malheureux de ne pas voir le film réussir à se détacher de son statut d’adaptation vidéo-ludique, ce qui lui aurait permis d’avoir une identité en lui-même.

Tomb Raider – Bande annonce

 

Crédit : ©Warner