Troisième film en compétition cette année à Gerardmer, CUB nous offre un slasher belge bourré de bonnes idées.

Les enfants, la forêt, les meurtres mystérieux à l’arme blanche… Décidément, cette année à Gerardmer, il semblerait que ça soit les thèmes phares. CUB ne déroge donc pas à la règle mais prend un tournant plus fun et conventionnel que Goodnight Mommy pour la plus grande joie des amateurs du genre.

Promenons-nous dans les bois

CUB illus2Sam est un petit garçon mystérieux. Ça fait quelques temps maintenant qu’il a intégré la troupe de louveteaux de sa ville mais son comportement atypique attire les piques de ses camarades et de Baloo, l’un des deux chefs de meute. Cette année, la troupe part camper sur un terrain en Wallonie. Malheureusement à leur arrivée ils se font délocaliser par deux hommes peu coopératifs et sont obligés d’aller s’installer dans la forêt voisine. Seulement une légende raconte qu’un enfant loup-garou, le Kai, habite la forêt et que sa morsure transformerait n’importe qui en lycanthrope à son tour. Ceci n’est bien sur qu’un conte inventé par les chefs de meute pour effrayer leurs louveteaux. A moins que.

A la belle étoile

CUB se présente de prime à bord comme un slasher tout ce qu’il y a de plus conventionnel. Une forêt avec une histoire sordide, de jeunes adultes presque responsables, des enfants peu disciplinés… Jusque là, on nage en terrain connu. Le héros, Sam, est donc martyrisé par le monde entier, abandonné par ses parents, sans aucun repère… Et sa rencontre avec le Kai, enfant sauvage de son âge, qui le considérera directement comme un ami, le fera plonger petit à petit dans le thème principal du film : la bestialité qui se cache en chacun de nous et que l’absence d’humanité de la part de autres force à exprimer. Le Kai, malgré son masque, est clairement le pupitre sur lequel Sam attendait de se reposer pour continuer à avancer. Mais il y a un léger problème avec son ami de la forêt… C’est son « père ».

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Bus magique

En effet, le Kai n’est pas le seul être humanoïde à traîner dans les bois. Dans sens même, il travaille pour son « père », un psychopathe resté dans la région après la fermeture de l’usine d’autobus dans laquelle il travaillait. Depuis, il passe le temps en posant des pièges partout dans la forêt qui lui signalent la présence de visiteurs et qu’il prend un malin plaisir à massacrer. Et le Kai l’aide dans son entreprise. Mais sa rencontre avec Sam va l’adoucir, accepter la présence d’un humain et à l’inverse, Sam va devenir plus violent, au grand dam de ses chefs de meute.

Terminus

CUB illus3CUB fait quand même preuve d’originalité dans son approche des « exécutions » traditionnelles des slashers. Empalement avec une ruche, tronc sectionnant les deux jambes… Allant même jusqu’à un massacre de masse de bambins ! Sans vouloir paraître malsain, le Cerveau a trouvé que certaines de ces mises à mort apportaient un peu de fraîcheur au genre, où d’habitude les victimes se voient à 3 km avec un écriteau rouge qui clignote sur le front. Sans tomber totalement non plus dans l’inventivité morbide d’un Destination Finale dont c’est le seul intérêt.

CUB a su donner un petit coup de fouet à un genre périclitant depuis quelques années avec une profondeur de narration rare dans ces films, une ambiance bon enfant conscient de ses influences et de son cadre avec lequel il joue constamment, oscillant entre film intimiste, parfois comique et souvent horrifique.

CUB : Bande annonce

 Crédits : ©Kinepolis