Willow : Fantasy drôle et féerique, dans l’esprit de la franchise

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3.5

Découvrez l’avis du Cerveau pour le retour de Willow sur les écrans de Disney+, 34 ans après le film éponyme. Un retour que les fans de la franchise apprécieront, dans l’esprit et l’ambition du film originel.

Aujourd’hui, Disney+ propose les deux premiers épisodes de sa nouvelle série des studios Lucasfilm : Willow. Une suite 30 ans après des aventure du héros éponyme, campé par le célèbre Warwick Davis, dans le film qui avait fait sensation à la fin des années 80, écrit par George Lucas en personne et avec Ron Howard à la réalisation.

Une suite qu’on pensait ne jamais voir le jour, bien que le réalisateur ait lui-même confirmé qu’il ne serait pas contre si le projet tenait la route. C’était sans compter sur l’acquisition des studios par Disney, et leur plateforme de streaming pour lancer la machine autour d’un retour de la franchise.

Un retour sous l’égide de Jon Kasdan, qui a déjà fait ses preuve pour Lucasfilm avec le film Solo : A Star Wars Story ; lui même grand fan du film. Un showrunner inspiré par l’envie d’étendre l’univers du doudou de beaucoup de trentenaires et quarantenaires d’aujourd’hui, comme lui. Un retour du grand petit héros qui n’est pas pour déplaire, au visionnage de 7 épisodes proposé à la presse.

Petit sauveur pour grande aventure

Pour les méconnaisseurs, Willow est un film culte pour beaucoup d’adultes nés dans les années 80 et 90. Un film de fantasy drôle et touchant, féministe avant l’heure, qui est aujourd’hui toujours considéré comme l’un des meilleurs films de son genre même s’il n’avait pas fait l’unanimité à sa sortie, ni un Box Office remarquable.

Il raconte l’histoire d’un homme, Willow, qui va devoir faire face à la cruelle reine Bavmorda. Lorsqu’une prédiction annonce la naissance imminente d’une princesse qui la détrônera, Bavmorda donne l’ordre de tuer tous les nouveau-nés du royaume. Elora, le bébé de la prophétie, échappe au massacre. Elle est recueillie par Willow, homme de petite taille qui fait partie de la tribu des Nelwyns. Ce dernier est chargé de ramener l’enfant au pays des Daïkinis.

Plus de 30 ans plus tard, alors que les fans du long-métrage se sont toujours demandé si on le reverrait sur les écrans, Willow est revenu, mais sans Val Kilmer. Ce dernier absent au casting, de nouveaux visages se sont joint, plus jeunes et avec plus de diversité.,

Willow propose, dans la série, de se concentrer sur le petit bébé devenu grande, dont la destinée va se mettre en marche alors qu’on observe la montée du mal. Il va devoir aider la jeune femme à sauver celui qu’elle aime mais surtout embrasser sa destinée.

Fantasy made in Lucasfilm

Qu’on ne s’y m’éprenne, à l’heure ou la fantasy vit un peu un âge d’or à la télévision, entre les Game of Thrones et ses spin-off, The Witcher, les Anneaux de Pouvoir, La roue du temps et on en passe, Willow n’est pas une série qui se prend au sérieux comme ses consoeurs.

Fidèle à l’esprit du long-métrage, elle propose tous les ingrédients d’une aventure avec une pointe d’humour, de dérision et de comédie, mais surtout, l’idée d’un voyage. Un voyage au sens littéral du terme, dans des contrées encore plus vastes que celles explorées dans le film, avec des tribus et autre bestiaire propre à ce monde.

Mythe du héros et voyage initiatique

Willow est aussi un voyage au sens figuré, inspiré par le mythe du héros de Campbell (un schéma très apprécié des récits Lucas). Un voyage pour le bébé devenu grand, mais aussi cette compagnie de fortune, avec des personnages ayant chacun leur propre passé et démons.

Une histoire de parcours initiatique pour ceux à l’affiche de la série, du héros qui lui en donne le nom, à ceux qui l’accompagnent. Entre doutes, découvertes, acceptation et dépassement de soi, tous les ingrédients de la quête intérieure et de l’aventure sont au rendez-vous.

Plus large et moderne

Un mythe du héros classique assez similaire à celui du long métrage initial, mais étendu cette fois ci au format de série TV , son groupe de personnages plus large et son lot de surprises, avec une pointe de modernité.

Un peu comme l’adaptation de Dark Crystal sur Netflix, Willow est une série qui rend hommage à son ancêtre mais qui cherche aussi à explorer tout le potentiel de cette franchise. Et même si les premiers épisodes prennent le temps de mettre en place les enjeux de la série avec un peu de maladresse et en jouant sur la nostalgie, avec peu d’action, au fil de la saison, Willow se bonifie pour proposer à partir de son quatrième, de véritables moments qui engageront les spectateurs dans les intrigues des héros partis sauver l’un des leurs.

Willow’s Fellowship

Avec des personnages charismatiques, qui créent assez rapidement un attachement avec le spectateur, au-delà de l’aspect nostalgique avec le retour de Warwick Davis dans son rôle qui l’avait rendu célèbre à ses 17 ans, Willow a changé, pour s’adapter au petit écran, mais aussi à son temps.

Willow propose non pas une mais des histoires, où chaque spectateur trouvera son compte : les amateurs d’aventures pourront se concentrer sur l’avancée de la quête et l’apprentissage d’Elora, quand ceux qui préfèrent la romance se concentreront sur les divers couples et passions qui se forment. Les amateurs de personnages funs auront leur compte avec Boorman.

Les acteurs aux côtés de Warwick Davis, de Ellie Bamber, à Ruby Cruz, Erin Kellyman en passant par Tony Revolori ou Amar Chadha Patel, amènent fraicheur mais aussi beaucoup de facétie dans un groupe où le leader, Willow, est parfois éteint (l’un des défauts flagrant de la série, un Willow moins drôle ou vif, passant au second plan alors qu’il est sensé porter le groupe).

Toujours aussi féministe

A l’heure où les femmes sont mises à l’honneur à la télévision dans toutes leur diversité, Willow était déjà en 1988 une œuvre sacrément féministe avec des personnages féminins qu’on voyait rarement à l’écran, de la reine Bavmorda en antagoniste, au petit bébé qui doit sauver le monde, la princesse guerrière etc.

Dans la série, l’héritage féministe est préservé, puisque les véritables héros de l’intrigue sont des héroïnes. Les tropes habituels, tels que celui de la princesse en détresse ou promise au mariage sont inversés, pour mieux souligner leur indépendance et importance, fait rare dans un monde de fantasy.

Une production sans conteste Lucasfilm

Côté production, Willow est sans conteste une série plus ambitieuse que le film dont elle est l’héritière. Les décors en milieu naturel ou en studios sont divers et variés et assez crédibles, les effets spéciaux moins criards, pour une série qui se concentre sur les personnages au-delà de la magie ou de la féerie.

Bien sûr, la magie est au rendez-vous, puisqu’elle est l’un des piliers de de cette histoire et monde imaginaire, mais la série ne s’appuie pas sur ce ressort narratif ni sur les effets spéciaux à foison pour tenter de palier un manque ou contourner des difficultés narratives.

Au contraire, Willow propose – à l’instar de ses consœurs Lucasfilm sur Disney + – de revenir à la tradition des décors de cinéma et aux animatroniques pour plus de réalisme et d’authenticité du récit, sans pour autant bouder les effets spéciaux quand ils sont nécessaire, surtout avec les technologies d’aujourd’hui.

Fantasy attendrissante

En somme, ce retour de Willow sur les écrans 30 ans après est appréciable même si les premiers épisodes semblent un peu gauches dans leur structure narrative. Surtout si l’on est un fervent adepte du film originel. Si la série prend du temps pour trouver son rythme, elle reste fidèle à l’esprit de la franchise et son histoire, pour emmener très vite le spectateur dans une aventure et un monde féerique.

Ceux qui n’ont pas grandi avec Willow peuvent être rassurés, bien que la série soit une digne héritière de l’intrigue et l’esprit originel, on n’est pas pour autant perdu, puisque cette nouvelle itération de la franchise prend le temps de revenir sur le passé sans pour autant le mettre au centre des enjeux.

Le Cerveau recommande quand même un visionnage du film au préalable sur la plateforme, histoire de mieux apprécier les références, le ton et les enjeux de la série, avant de se lancer dans le monde des daïkinis.

Crédit photos : ©Lucasfilm/Disney

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