Deuxième film en compétition projeté au Festival de Gerardmer, Goodnight Mommy entre dans le vif du sujet avec de la maladie mentale, de la torture, des hallucinations et de l’ambiance malsaine.

Certains composants du film d’horreur sont assez récurrents dans le genre. Que ça soit l’enfance, la schizophrénie ou la dégénérescence d’un cadre chaleureux et réconfortant, la famille par exemple. Chacun vient apporter son édifice à la construction d’une oeuvre cohérente faite pour provoquer le doute et plus encore dans le coeur du spectateur. Goodnight Mommy ne déroge pas à la règle, allant parfois même trop loin dans l’utilisation de ces artifices narratifs.

La petite maison dans la prairie

Goodnight Mommy illus2Elias et Lukas sont des jumeaux inséparables. Après un accident dont les causes sont inconnues du spectateur, leur mère revient, la tête recouverte de bandages. Mais alors que les jours passent, Elias reconnait de moins en moins sa mère qui est devenue froide, distante et parfois même violente. Heureusement que Lukas est là pour le soutenir et tout le deux, ils vont tenter de savoir si cette femme au visage brisé est bel et bien celle qu’elle prétend être, quitte à utiliser tous les moyens possibles.

Alter ego

Quand on parle cinéma d’horreur et Autriche, le premier film à venir en tête est évidemment Funny Games. On peut donc se dire que la barre sera plutôt élevée quand un autre film du même style venant du même pays nous parvient. Et dans un sens, Goodnight Mommy y arrive. Sa mise en scène calme et fluide met le spectateur dans une situation d’inconfort puisque face à cette réalisation, les images parfois dérangeantes de cette ancienne famille modèle font clairement tâche. La maison à l’architecture propre et design, dans laquelle se déroule la majeure partie du film, est en totale opposition avec la psyché torturée de ses habitants, mettant ainsi l’esthétique au centre du procédé horrifique. Et préparez-vous à de la démonstration esthétique.

En attendant Maman

Parce que du gore, il y en a. Les dernières 30 minutes de Goodnight Mommy font parfaitement hommage aux torture-porn originels avant que la saga des Saw ne les galvaudent. Mais seulement voila, une demi-heure sur 1h40 de film, c’est trop peu. Surtout quand il faut endurer des longueurs parfois pénibles au cours desquels rien n’est ajoutée et où les réalisateurs donnent l’impression de juste gagner du temps. Des plans semblant durer des heures, des répétitions et des intrigues trop évidentes qui ne retiendront pas le spectateur habitué.

Goodnight Mommy illus1

Séance en demi-teinte pour Goodnight Mommy qui enchaîne les clichés narratifs horrifiques (malgré quelques bonnes idées de mise en scène et d’esthétique) mais en le faisant admirablement bien. Cependant le rythme poussif n’aide pas le spectateur à se passionner à cette énième histoire de jumeaux à la personnalité troublée.

Goodnight Mommy : Bande-Annonce

Crédits : ©Luminor