Family Business : Une série qui défonce ? (critique)

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3.5

Family Business a débarqué ce vendredi 28 juin sur la plateforme de streaming. Quid de la série avec Jonathan Cohen et Gérard Darmon ? La  critique, pas si défoncée mais amusée du Cerveau

Cinquième née des productions françaises originales de Netflix, Family Business s’est installée hier chez le géant du streaming, Netflix. Une comédie française inspirée des stoner comedies, genre très apprécié Outre-Atlantique, à la télévision et au cinéma, de High Maintenance à The Big Lebowski. Le Cerveau ne va pas mentir, Family Business ne réinvente le genre, mais elle reste une comédie divertissante et bien mieux réussie que sa prédécesseure originale signée Gad Elmaleh, Huge in France. Elle est même une réussite française pour le géant du streaming.

Drôle, touchante, parfois bizarre, souvent décalée, Family Business, avec une saison de six épisodes de 25 minutes, s’est prouvée divertissante, pour une série qui défonce ses consœurs originales françaises signées Netflix.

Comédie décalée

Créée par le réalisateur de Five avec Pierre Niney, Igor Gotesman, Family Business raconte l’histoire de Joseph, un homme de 35 ans qui fourmille d’idées de business… même s’il continue à travailler dans la boucherie casher de son père, Gérard. Lorsqu’il apprend de source « sûre » que le cannabis va être légalisé, c’est la révélation. Son idée de génie : transformer, à l’aide de sa famille et de ses potes, la boucherie familiale en « beucherie »…

Si elle peut faire penser à Weeds ou Breaking Bad, Family Business n’est pas une copie ou une redite de ce qu’on a déjà pu voir chez l’Oncle Sam. Ce n’est pas l’histoire d’une famille désespérée qui se lance dans le trafic de drogue par dépit. C’est l’histoire d’une famille qui veut véritablement se réinventer grâce à un business en toute légalité, imaginant que l’état français sera de leur côté, tout en tentant de survivre à la perte d’un être cher.

Un trip tout en délires et familiale

Comédie un peu barrée, parfois absurde, particulièrement grâce au personnage surréaliste et poussé à l’extrême de Clémentine, elle propose quelques sursauts de rire un peu ahuris, souvent faciles, mais pas désagréables.

Certes, elle ne sort pas des mécaniques du rire « à la française », surtout dans ses deux premiers épisodes un peu trop introductifs, avant de se trouver dans le troisième. Mais Family Business propose un humour qui est le sien, rempli de bienveillance et de bons sentiments. On apprécie les trips sous beuh du personnage de Gérard, le père (interprété par Gérard Darmon), les situations rocambolesques, comme notamment l’arrivée inopinée de la gendarmerie dans l’épisode 4. Une véritable comédie sans complexes, parfois un peu borderline bizarre, notamment dans son dernier épisode, mais assurément agréable. On apprécie d’ailleurs le personnage d’Enrico Macias, qui se rit de lui-même, avec cette image de radin filou, par exemple.

Sweet Family

Family Business, comme le veut son titre, est une histoire de famille. Servie par un casting bien choisi, la famille Hazan est très attachante, là est la force de la série. Une histoire de famille endeuillée, d’un père perdu depuis le décès de sa femme, d’un fils un peu gauche et rêveur tiraillé entre l’héritage de l’entreprise familiale et ses rêves d’entreprenariat, d’une sœur gay qui souhaite vivre sa vie sans avoir à gérer sa famille, d’une grand-mère débridée et d’un meilleur pote orphelin.

Si la série a quelques défauts, sa plus grande qualité reste cette célébration de la famille et des liens qui les unissent, de sang ou de coeur. De cette cellule de soutien qui peut à la fois agacer mais qui reste tellement réconfortante, notamment dans la diversité. Family Business réussit à attacher les spectateurs à ses personnages, ce qui est assez rare dans les comédies de ce genre, notamment grâce à cette célébration de la famille, à travers des performances d’acteurs qui ont clairement l’air d’être autant attachés les uns aux autres que les personnages qu’ils interprètent.

Brassage culturel et bienveillant

Résolument française, Family Business propose une véritable intrigue cohérente dans cette première saison, inspirée par la génération Y mais aussi le brassage culturel. Si l’histoire tourne autour d’une famille juive et pourrait sembler communautaire, il n’en est rien.

Elle est une belle illustration de la vie parisienne, où toutes les cultures se mêlent, entre générations issues de l’immigration maghrébine, juive, ou d’ailleurs. Même si le Cerveau aurait aimé qu’on évite le cliché d’un certain personnage inspiré par des stéréotypes des mecs des cités – seul vrai reproche que l’on pourrait faire à une série moins caricaturale que ça malgré son pitch – elle reste une vision assez positive du vivre ensemble, notamment entre « juifs » et « maghrébins », sans nécessairement en faire un sujet dans la série.

Family Business, un trip bienveillant en six épisodes, facilement bingeable, pour une production Netflix pour une fois réussie en France.

Crédits photos : ©Netflix

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