The Handmaid’s Tale saison 2 : Révolte, Résistance et Réflexion ! (critique)

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5.0

Le Cerveau, ému et touché par The Handmaid’s Tale saison 2 vous propose sa critique des deux premiers épisodes, forts et dérangeants, pour une série toujours aussi excellente.

C’est l’une des séries les plus marquantes de la saison 2017. Série qui risque bien d’être tout aussi marquante en 2018, avec sa deuxième saison qui arrive dès jeudi soir, ce 26 avril, sur OCS en France.

The Handmaid’s Tale saison 2, ou La servante écarlate en français, inspirée par le roman de Margaret Artwood du même nom, propose un début de saison prometteur, pour une angoisse, une douleur et un frisson encore plus fort.

Un frisson inégalé pour une saison 2 sous le signe de la révolte et de la résistance. Une résistance féminine et forte pour une série de femmes que tout le monde devrait regarder.

Condamnée ?

Pour ceux qui ne se souviennent plus des évènements du final de saison 1 de The Handmaid’s Tale, souvenez-vous : DeFred/June a décidé de tenir tête à Tante Lydia, alors que cette dernière demande aux servantes de lapider DeWarren pour avoir kidnappé son enfant à ses maîtres.

Ses consœurs à robe rouge la suivent, en refusant également d’exécuter cette barbarie, ce qui déclenche une colère sans précédent chez la Tante. De retour dans les quartiers de ses commandants, DeFred découvre, sous la coupe de Serena en colère, qu’elle est enceinte.

Ascenseur émotionnel

La saison 2 de The Handmaid’s Tale reprend juste après ces évènements, alors que les autorités ont retiré Defred à ses oppresseurs. On ne savait pas si sont arrestation était liée à ses activités de résistance ou non. Une saison 2 lancée dans un flot d’émotions intenses alors que DeFred/June relate ce qui se passe en elle, en voix off, marque de fabrique de la série.

 

Elle roule vers un destin qui lui est inconnu avant de rejoindre d’autres servantes qui vont subir le même sort qu’elle. Installées sur une potence, le suspense est à son comble, et même si l’on sait que ces images ne peuvent pas avoir un destin funeste, au vu de la bande-annonce de cette saison, on ne peut que retenir son souffle et sentir la douleur qui nous habite, face à des images en caméra embarquée, au plus proche des femmes.

A fleur de peau

Des émotions exacerbées au possible dans une succession d’images d’oppression d’une force émotionnelle inégalée devant l’écran, entre cœur qui bat la chamade et chair de poule. Comme en saison 1, le spectateur est au plus proche des états de l’héroïne de The Handmaid’s Tale, incarnée par Elizabeth Moss, récompensée d’ailleurs à maintes reprises pour sa prestation d’actrice dans la peau de cette femme violée, usée, violentée et oppressée.

Des émotions à fleur de peau pour un épisode intense et rythmé qui va changer la donne pour la suite, puisqu’il marquera la fuite inespérée de notre héroïne, dans une succession d’émotions vives, entre souffle coupé et soulagements qui s’entremêlent. Des émotions exacerbées par la réalisation anxiogène de la série, toujours haut-de-gamme et s’inspirant du cinéma de genre, notamment avec ses close-ups sur les visages meurtris de nos protagonistes.

Malaise

La force de The Handmaid’s Tale réside dans cette aptitude à transmettre un malaise profond devant son écran. Fait rare pour une série, elle questionne la place des femmes après avoir été libres et respectées, et rappelle la fragilité des droits de ces dernières. Si le premier épisode est quasi essentiellement centré sur la fuite de June, grâce à son amant, Nick, et ses premiers pas vers la liberté, le second est tout aussi fort pour les choix narratifs et les questionnements qu’il propose.

En effet, dans le second épisode de The Handmaid’s Tale saison 2 , la femme, enceinte, se retrouve cachée dans des locaux désaffectés. Seule, livrée à elle-même, entre découverte des bureaux et imprimerie d’un journal réputé vides, le Boston Herald, cette dernière va se remémorer en flash-backs d’autres évènements qui vont mener à cet état répressif. Un état où le contrôle passe par la destruction de toute parole, notamment celle de la presse, medium de la vérité.

Liberté, vérité, presse et droits fondamentaux

Des flash-backs toujours aussi dérangeants et stressants, par leur réalisme et parallélisme avec notre réalité. Des flash-backs qui rappellent que rien ne bascule du jour en lendemain, que le pire s’installe, progressivement, insidieusement et lentement dans notre quotidien. Un pire dont on s’accommode, avant l’inévitable incapacité à revenir en arrière.

Ce second épisode est centré principalement sur June et sa solitude dans ces locaux. Elle va s’attarder devant le poids des objets restants, réminiscences d’une époque qui n’existe plus, après une exécution tragique de ses employés visiblement affairés au travail au moment du massacre.

A l’heure où Trump aux Etats-Unis cherche à contrôler et museler les médias, où d’autres états du monde où la presse est contrôlée, comme la Corée du Nord, la série dénonce avec ces décors – qui ne sont pas choisis au hasard – que la presse dans un état répressif est la première cible et la première chose que l’on va chercher à détruire ou contrôler. A l’heure de la montée des extrêmes et des fake-news, cela fait extrêmement froid dans le dos et réfléchir au possible, notamment face à des scènes où le dialogue est quasi absent.

Les colonies

L’autre lieu tant attendu que l’on va découvrir dans la saison 2, que beaucoup imaginaient comme un moyen de répression qui n’existait pas, sont les fameuses colonies. Des lieux de travaux forcés ignobles, dans des territoires désolés et radioactifs, où seules les femmes s’affairent à tenter de nettoyer les terres des déchets radioactifs qu’elles contiennent.

Comme un voyage de plusieurs siècles en arrière, où les prisonniers étaient assimilés à des esclaves, les Colonies se dévoilent comme un lieu de torture supplémentaire après avoir subi l’innommable à Gilead, du viol en passant par l’excision, ou la répression.

Un lieu qui va montrer la force des femmes condamnées à travailler, mais condamnées à mourir, dans des souffrances atroces. Une autre torture physique, pour plus de stress et de douleur face à son écran.

Dure mais essentielle

Toujours aussi dure que sa première saison, toujours aussi forte, The Handmaid’s Tale saison 2 propose autant de douleur, d’émotions vives et réflexion en saison 2.

A l’heure où le monde se déchire, où certaines libertés sont sacrifiées, où les extrêmes s’imposent, religieux ou patriotes, The Handmaid’s Tale, pourtant inspirée d’une œuvre des années 80, montre avec beaucoup d’intelligence et en parallèle avec l’actualité, la dure fragilité du statut de femme dans une société. Un statut et liberté qui ne tient qu’à un fil, pour des êtres qui seront indéniablement toujours réduites à leur statut de génitrice.

Cette saison 2 s’annonce tout aussi forte que la première au visionnage de ces deux épisodes, tout en émotion, entre envie de révolte, colère et anxiété. L’écriture et la réalisation restent à la hauteur de la qualité proposée en saison 1, pour une claque qui reste tout aussi forte un an après la découverte.

Appel à la résistance

Le Cerveau a hâte de voir la suite d’une série qui devrait être regardée par tous, homme ou femme, histoire de nous rappeler que notre démocratie, société et liberté, ne sont pas des droits inaliénables, mais des droits que nous devons défendre, à chaque instant. Un véritable appel à la résistance. Quand une série nous éduque à cela, on se doit de la regarder ! Foi de Cerveau.

The Handmaid’s Tale saison 2, c’est dès ce jeudi 26 Avril, à 20h40 sur OCS Max. La saison 1 ets disponible à la demande sur OCS Go.

Crédit photos : ©Hulu

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