Critique du film The Wife avec une Glenn Close brillante, au sommet de son art.

Cette semaine sort en France le film The Wife en e-cinéma, basé sur le roman de Meg Wolitzer. Il s’agit de la première réalisation en anglais du suédois Björn Runge. Le film voit Glenn Close dans un rôle presque taillé sur mesure pour elle. Un rôle qui lui a récemment rapporté un Golden Globe, un Critic’s Choice Awards et pour lequel elle a obtenu une nomination aux Oscars.

La phrase “Derrière chaque grand homme, il y a une grande femme” n’a jamais été aussi vrai que dans The Wife. En 1992, lorsque Joe Castleman (Jonathan Pryce) se prépare pour être le nouveau prix Nobel de littérature, le passé et les secrets ressurgissent concernant sa relation avec sa femme Joan (Close). Que se cache-t-il derrière leur relation ?

Tout en nuance et subtilité

Si on prête bien attention au début du film, on peut rapidement déduire l’un des gros twists qui arrivera plus tard. A mesure que le film avance, on se doute bien de la vérité mais la révélation est bien faite et tout le film repose sur Glenn Close qui fait un excellent travail d’actrice. Le film est simple mais son pouvoir réside dans sa star dont les expressions faciales en disent long. Quand elle crie de l’intérieur, ça se voit.

Glenn Close est poignante, subtile et simple. Elle a un contrôle magistral et offre une belle leçon de comédie à tous les acteurs. Sa simplicité est puissante, elle n’a pas besoin d’en faire des tonnes pour exprimer ce que le personnage ressent, on le lit sur son visage. Sa performance est tout en nuance et Close capte l’attention.

Des sacrifices

The Wife est un film sur le mérite mais aussi sur une femme qui a fait des sacrifices toute sa vie. Une femme au service d’un homme qui lui manque cruellement de reconnaissance. Une femme qui est passée à côté de sa carrière pour le bien d’un homme qui ne la traite pas à sa juste valeur.

The Wife est un film de performance d’acteurs, ce n’est pas un film qui cogne, il joue sur la tension qui règne entre les personnages. C’est un film sur une femme et son mari, c’est une réflexion, une introspection sur la vie qu’on a et la vie qu’on aurait pu avoir. Les révélations sont au final prévisibles mais ce ne sont pas les révélations qui comptent, c’est cette femme, cette épouse, cette mère qui a tout sacrifié.

Glenn Close mène la danse

Du début à la fin, Glenn Close maîtrise le film, elle en est le coeur mais elle n’est pas seule parce que la jeune version de Joan (Annie Starke, la vraie fille de Glenn Close) est aussi touchante. Les flashbacks agrémentent le film pour une meilleure compréhension des personnages et de leur vie passée. On découvre comment ils sont arrivés jusqu’à ce prix Nobel de littérature à Stockholm.

Évidemment, il n’y a pas que Glenn Close, Jonathan Pryce offre une belle performance face à elle. Leur dynamique est intéressante, les non-dits sont brillants. Pryce est porté par sa co-star, c’est elle qui mène la danse et il la suit. Sans le talent de Glenn Close, il n’est pas certain que le film soit plus qu’une histoire tragique de plus sur une femme trompée.

Commentaire social

The Wife est une respiration dans le cinéma du moment. C’est un film d’étude de personnages. On est derrière Joan mais elle peut aussi être, par moment, frustrante parce qu’on souhaite qu’elle se rebelle, qu’elle embrasse son talent et qu’elle arrête de se laisser marcher sur les pieds. Mais on la comprend aussi quand elle reste en retrait parce qu’elle ne veut pas de scandale.

The Wife est aussi un commentaire sur la société patriarcale pleine de préjudices contre les femmes, dans laquelle nous vivons. Une société qui dit qu’une femme n’est bonne qu’à soutenir son mari et rien d’autre. Il y a un certain féministe dans le film mais c’est avant tout l’histoire tragique d’une femme, portée par une Glenn Close exceptionnelle.

The Wife est disponible sur e-cinema et sera disponible le 22 février prochain sur Prime Video et en exclusivité à partir du 5 mars.

The Wife – La bande-annonce