Cheo Hodari Coker, créateur de la série
Que pouvez-vous nous dévoiler à propos de l’arrivée de Bushmaster qui, dans l’univers des comics, fait d’ailleurs son entrée via les pages de Iron Fist ?
Il est, et de loin, le plus complexe de nos nouveaux personnages… Dès que nous avons lancé le casting en précisant simplement que nous avions besoin de quelqu’un de grand, afro-américain et parlant avec un fort accent jamaïcain, Mustafa a fait le rapprochement tout seul : « Jamaïcain… Harlem… Méchant… Luke Cage… ça ne peut être que Bushmaster ! ». Nous qui voulions garder le secret, c’était raté (rires).
Nous n’aurions pas dû préciser le côté jamaïcain dans notre annonce… Pourtant, bien qu’il vienne des Caraïbes, John Mclver alias Bushmaster n’est pas Jamaïcain dans les comics… Mais dans notre univers Marvel, il l’est. C’est d’ailleurs ce que j’aime autant avec cette série : nous adaptons les personnages. Oui, bien entendu, nous en puisons l’essence dans les pages d’origine mais nous les interprétons différemment à l’écran. Par exemple, Cottonmouth, notre méchant de la première saison, proposait une toute nouvelle expérience aux lecteurs des comics. De même qu’Alfre Woodard campe une Mariah Dillard extrêmement différente de la Black Mariah de 1973… C’est donc très naturellement, et dans le même esprit, que nous refaçonnons à présent Bushmaster.
Comment décidez-vous quoi conserver et quoi modifier chez un personnage ?
Par une succession de coups de chance, à l’aveugle (rires)… Par exemple, nous avons organisé une fête d’anniversaire pour Mike Colter. Il a été très surpris ! Ce qui nous a fait plaisir. Il a alors décidé de mettre un peu de musique et a lancé une playlist de reggae. Cette fête a été très réussie, notamment grâce à l’ambiance apportée par la musique… Et, pour moi, tout commence toujours avec la musique. Je me suis immédiatement dit qu’il y avait là de quoi explorer quelque chose de totalement inédit dans l’univers Marvel. Nous avions l’opportunité d’introduire une nouvelle culture.
Dans la mesure où, la saison précédente, nous avions présenté la communauté afro-américaine de Harlem, comment pouvions-nous poser un autre regard sur New York ? Quelle nouvelle expérience pouvions-nous envisager ? Et en entendant cette musique, je me suis dit : « Mais c’est extrêmement intéressant… Bushmaster vient des îles. Pourquoi ne pas essayer quelque chose dans ce sens ? ». Tout le monde sait à quel point le hip-hop est important pour moi, dans ma vie de tous les jours… Je suis un ancien journaliste hip-hop qui a aujourd’hui recours à toute cette culture comme inspiration majeure pour l’écriture de la série. Cela influence jusqu’au rythme que j’insuffle à chaque épisode.
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