Deux ans après son atypique, mais néanmoins, divertissant agents très spéciaux: code UNCLE, Guy Ritchie revient en force avec ce qui s’annonce comme une réadaptation style dark fantasy du mythe : Le roi Arthur: la légende d’Excalibur Résultat ?  Un film qui va sans nul doute provoquer des ulcères à la communauté conservatrice au profit des fans de Dark souls.

A la fois adulé et détesté, Guy Ritchie est le spécialiste en réécriture post-moderne de mythes, depuis ses deux Sherlock Holmes en demi- teintes et agents très spéciaux. Ce dernier recrée, provoque et divise lorsqu’il passe sur le billard, quelques œuvres mythiques mal conservées pour un petit ravalement de façade. C’est en toute logique donc, qu’on le retrouve ici,  derrière la caméra dans cette énième adaptation de la légende du Roi Arthur, figure majeure de la littérature médiévale. Une réécriture insolente et sans complexe dont lui seul à le secret.

le-roi arthur la légende d'excalibur dépoussierage en force du mythe 2Suite aux événements tragiques survenus à Camelot, le jeune Arthur Pendragon vit dans les faubourgs de Londonium ne soupçonnant à aucun instant, le destin qui l’attend, jusqu’au jour où il l’embrasse en  s’emparant d’Excalibur. Arthur doit alors faire des choix difficiles et rejoint la Résistance avec notamment la mystérieuse Guenièvre. Il doit apprendre à maîtriser l’épée magique, surmonter ses démons et peurs intérieures afin d’unir le peuple breton pour vaincre Vortigern.

Une réécriture aux multiples inspirations

Le roi est mort, vive le roi ! Mais plongé dans sa fontaine de jouvence, il renaît sous d’autres traits avec une Origin Story bouleversée. Chassez donc de votre esprit, les quelques bribes de souvenirs incrustées de ce qu’il fût jadis. Si tant est qu’on se détache du carcan des traditions, cet Arthur bad-ass au style viking interprété par le prodigieux Jax Tell… Charlie Hunnam (Sons of Anarchy, au bord du gouffre, The lost city of Z), se résume au mariage habile du mythe de Robin des bois et d’Hamlet impulsé par une aura biblique, le tout, sublimé dans un cadre Fantastique.

Un patchwork d’inspirations étonnement bien dosé pour réiconiser un personnage moribond, noyé dans l’oubli. Conscient de son héritage littéraire, le transgresseur Guy Ritchie s’en amuse. Tantôt roi des voleurs, tantôt roi névrosé, il rend son héros, complexe et tiraillé par deux destins. Outre sa fonction principale, le réalisateur attribue à Excalibur, un rôle inédit qui accentue ses références à Hamlet… ou à Star Wars 7.

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L’ enfance d’Arthur passée dans la « street » (#sisi) londonienne, aux côtés d’un chinois prof d’arts martiaux trop bien assimilé, de prostitués et d’autres comparses, donne raison à la création de sa team réunie autour de la fameuse table (partiellement) ronde. On notera également que Vortigern, le roi assoiffé de pouvoir campé par un Jude Law dont l’interprétation est éclipsée Charlie Hunnam, puise ses influences en la personne de Claudius, roi de Danemark dans la pièce Shakespearienne.

Un style qui divise

little fingr roi arthur même combatLe plus contraignant dans une réécriture est de contenter tout le monde, les conservateurs, les progressistes et les centristes ( ou ceux qui votent Macron au choix). Guy Ritchie prend un malin plaisir à accentuer le clivage entre ces trois partis. Son amour pour la théâtralisation se retrouve dans les anecdotes de ses personnages qui se racontent et se la racontent, ses répliques brèves échangées qui ajoute un effet comique à la situation,  ses scènes clipesques très bien rythmées en 4 temps et ces combats épiques portés par le compositeur à suivre Daniel Pemberton.

Mais voila, certains n’y verront pas d’hommage. Pire encore, il y verront une insulte à un patrimoine littéraire chamboulé par le parti pris du réalisateur pour Le roi Arthur : la légende d’Excalibur. Mais qu’est-ce qu’un mythe ? Ni plus, ni moins, le récit de personnages ayant réellement existés, mais déformés par le temps et l ‘imaginaire de ceux qui racontent et transmettent cette histoire. Partant de ce postulat, le réalisateur ajoute simplement sa pierre à l’édifice pour offrir un nouveau divertissement autour d’une légende connue de tous

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Côté réalisation, on reconnait le style de Guy Richie, inimitable. Les effets numériques en mettent plein la vue et ce, depuis le prologue épique et énervé venu tout droit d’une cinématique de jeu vidéo, jusqu’à la fin. Le roi Arthur : la légende d’Excalibur, avec cette réécriture iconoclaste est une agréable surprise.  Une écriture et réalisation fraîches, énervées, épiques, le tout saupoudré d’une touche d’humour qu’on reconnait au style Guy Ritchie.  Pour une nouvelle perspective du Roi Arthur et sa légende, prenant en compte la dimension tragique qui pèse sur son héros.

Le roi Arthur : la légende d’Excalibur – Bande Annonce

Crédit photo ©Warner Bros