Grey’s Anatomy saison 14 : Bilan engagé pour une série qu’on pensait agonisante

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3.5

Découvrez la critique bilan de la saison 14 de Grey’s Anatomy après la diffusion de son final hier soir aux USA.

Hier soir, ABC diffusait le final de la quatorzième saison de Grey’s Anatomy. Un final qui marque le départ (contesté) de deux personnages vétérans de la série : April et Arizona, dans un calme détonant pour la série. La première part s’occuper des sans-abris et la seconde s’envolera pour New York rejoindre Callie et ouvrir une clinique pour femmes. Le tout sans grandes effusions.

Wedding Fever

Comme annoncé, ce final de Grey’s Anatomy, après une saison 14 chargée en évènements divers et variés, s’est conclu sur une note de bonheur, aux antipodes de ce que la série propose en général, notamment en fin de saison. Pas de réel cliffhanger ou de nouvelles réellement choquantes, pour deux mariages qui ne resteront pas nécessairement dans les annales de Grey’s Anatomy.

Deux mariages qui expliquent le départ d’April (Sarah Drew) mariée à Matthew, son premier amour avant Avery, alors qu’on pensait dans l’épisode précédent qu’elle allait quitter la série en  mourant. Celui de Jo et Alex se déroulera aussi, peut-être pas comme attendu – mais rien de bien gênant ne vient entraver le bonheur des deux tourtereaux, ni terminer cette saison sur des intrigues inattendues.

Le calme après la tempête

Au bout de 14 saisons, le Cerveau se demandait si Grey’s Anatomy était capable de renaître de ses cendres pour proposer autre chose que la sempiternelle recette que nous connaissons tous. Peu étonnante depuis sa saison 10, cette nouvelle saison de Grey’s Anatomy, marquée par le départ de la créatrice de la série et laissant place à une nouvelle showrunner, Krista Vernoff, propose un peu de fraîcheur et d’engagement pour le spectateurs, dans des intrigues qui étaient loin d’être captivantes.

Des intrigues plus engagées qu’elles ne l’ont été à l’heure de Black Lives Matters, de Trump à la Maison Blanche, des nouvelles lois d’immigration, ou du cyberterrorisme. Tout le long de la saison, Grey’s Anatomy a prouvé qu’avec une nouvelle plume à la tête de l’équipe d’écriture, elle pouvait proposer des intrigues classiques de l’hôpital, mais avec de véritables prises de positions sociales et éthiques.

All americans matter

Ainsi, de nombreuses femmes voilées, dont une interne, apparaissent à l’écran pour contester les lois anti-immigration musulmane, par exemple. On donne plus de visibilité aux transgenres avec un autre interne, on parle de l’injustice des forces policières à l’égard des jeunes noirs, ou même de harcèlement sexuel et de place des femmes et leur difficulté à s’imposer dans des lieux de travail hostiles. On parle aussi de violences conjugales et de l’emprise d’homme violent, sans sombrer dans le stéréotype ou le pathos de ce type de sujet.

On sensibilise aussi avec beaucoup d’intelligence à détecter des crises cardiaques chez les femmes, souffrant de symptômes bien loin de la douleur classique du bras gauche, et bien plus banals.

Social Warrior

De vrais sujets de société qui rafraichissent un peu les intrigues monotones et peu immersives de la série depuis 3 saisons, avec engagement et toujours cette bienveillance propre à Grey’s Anatomy.

Une fraîcheur dans l’écriture qui n’est pas pour déplaire, même si elle n’est pas exempte de défauts certes, qui plaît, et relance ceux qui avaient un peu « lâché » avec Grey’s Anatomy, dans la série. Fraîcheur gardée avec les diverses intrigues amoureuses, bien que le Cerveau déplore les sous intrigues Jackson / Maggie un peu lourdes et « gnan-gnan ». On apprécie le retour de l’humour et Evènements un peu WTF, au milieu de cas médicaux improbables, recette classique de la série médicale.

Tel un phoenix…

Une amélioration, pour une série que le Cerveau croyait depuis 4 ans agonisante et qui avait épuisé bon nombre de ses spectateurs. Certes, le choc n’est pas au rendez-vous, mais ce n’est pas plus mal. Ce qui plaisait dans Grey’s Anatomy, était ses prises de positions en 2004 sur la diversité et la mise en avant de minorité gay et ethniques avec de vraies histoires, et loin de tout stéréotypes.

Des prises de position et d’engagements inédits sur des sujets importants entre drama, romance – of course – et simplicité. Il semblerait que la série de Shonda Rhimes, mais sans Shonda ait trouvé un nouveau souffle et renoué avec ses grands jours. Ce qui n’est pas pour déplaire, surtout que le Cerveau ne voyait pas d’avenir glorieux pour Grey’s Anatomy depuis 2014.

Engagée et attachante

Grey’s Anatomy saison 14 a prouvé qu’avec de nouveau scénariste, la série peut toujours étonner et retrouver du fond, ainsi que de l’interêt, au-delà de ses intrigues amoureuses parfois tordues et souvent bizarres.

Elle retrouve ce qui avait fait sa renommée à ses débuts : un discours social engagé, dans un divertissement médical attachant, entre comédie romantique et tragédie de chirurgien. De quoi rassurer pour les prochaines saisons, car il est certains qu’ABC n’est pas près de lâcher sa série emblématique.

Crédit photos : ©ABC

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