Aujourd’hui sort en salle, Live By Night . Quatrième film du réalisateur/Acteur et super-héros, Ben Affleck qui signe son grand retour derrière la caméra quatre ans après Argo. Un film de gangster honnête dans une floride alcolisée quelque peu insipide en bouche.

Boston dans les années 20, période de la prohibition. Joe Coughlin, fils du chef de la policede la ville, embrasse une vie de bandit, multipliant les braquages à tour de bras avec l’aide de sa fine équipe. Par excès d’ivresse, il bafoue certains codes de ce milieu. Ainsi le bandit-candide, se met à dos le parrain Irlandais en lui volant sa petite amie qu’elle n’hésitera pas sous la pression, à le trahir.

Après quelques années passées sous les verrous, Joe Coughlin quitte Boston pour Tampa, où il s’alliera contre l’ennemi de son ennemi, le très respecté Maso Pescatore. Au programme de Live By Night : Trahisons, vengeances, humour noir, le tout saupoudré d’histoire d’amour, d’ascensions et de chutes. Cocktail détonnant etfeuilletonantqui semble assurer un plaisant moment « nutella » etpourtant…

Un effet de trop plein

live by night L’une des contraignantes règles de l’exercice d’adaptation, est la réécriture : Proposer une version convenue au grand écran qui ne trahie pas l’idée générale du médium originel, relève du métier de chirurgien. Ben Affleck a misérablement sombré dans une facilité scolaire en tentant d’y incorporer toutes les thématiques du livre dans un film de 2h, et qui pourtant semble beaucoup trop court.

Le spectateur n’a à peine le temps de s’attarder sur une histoire qu’une autre vient la supplanter. La surcharge d’informations dans un laps de temps aussi court, brouille l’esprit du spectateur le déchargeant malheureusement de tout l’intérêt qui lui portait. Il sera difficile au spectateur de tenter l’exercice du résumé car très facile à oublier.

Bel hommage qui manque de panache

On le sent quand un réalisateur prend du plaisir derrière l’écran car le résultat final nous émerveille. Ben le réal, dans ce film, a choisi le parti pris de ne prendre aucun risque, rester très académique sur les mouvements de caméra, les jeux de mise en scène, préférant miser en premier lieu sur le récit.

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Mais le film nous offre tout de même une rutilante et délicieuse reconstitution de la Floride cubanisante, des courses poursuites en voitures d’époque très rythmées et saisissantes, un sound design immersif à vous faire bondir de votre siège et un humour de situation bien dosé entre Joe et son side-kick Dion Bartolo. Ici encore, on se heurte à la problématique citée plus haut sur la notion d’adaptation. Le réalisateur a compris le code du genre en le reprenant tel quel, s’effaçant derrière la caméra . Au final, ce film reste efficace, percutant, assez bien rythmé mais sans saveur, parce que trop classique. La touche personnelle du réalisateur y est complètement omise.

Ben, l’acteur au seul visage

live by night image 3Si Ben le réalisateur a commis certaines maladresses, Ben l’acteur ne les sauvera pas de la noyade. Depuis des années, il scinde le public en deux sur ses qualités d’acteur lui reprochant d’être mono- expressif, nonchalant et dénué d’empathie.  Joe Coughlin aurait pu être un personnage intéressant à explorer tant il ne ressemble en rien au voyou classique. Il a des principes auxquels il se tient, des envies d’ailleurs, des gens qu’il aime profondément mais l’interprétation de l’acteur-réalisateur, nous en détache, ne fait appelle à aucune de nos émotions lorsqu’on le suit dans ses périodes de doute et ses tragédies.

Un projet peut-être trop ambitieux pour l’homme multi casquettes à l’image de son costume deux pièces taillé trop large pour lui. Autrement le casting est très juste malgré la pauvresse d’écriture de certains personnages qui au final, ne servent que le récit.

Pour ce quatrième film, Ben Affleck a misé sur la sécurité offrant ainsi un projet efficace, juste et prenant mais malheureusement sans surprise et anecdotique. A quand le successeur d’Argo.

Live By Night : Bande Annonce

Crédit : ©Warner