Découvrez l’avis du Cerveau pour Thor : Love and Thunder, la nouvelle aventure de Thor sous la plume et l’œil de Taïka Waïtiti avec le retour Nathalie Portman aux côtés de Chris Hemsworth.

Imaginer un film Marvel en totale comédie est assez improbable. C’est pourtant le cas avec le quatrième opus consacré à l’un des plus vieux super héros du MCU. Thor 4 : Love and Thunder détonne encore plus avec le MCU qu’auparavant, dans une aventure épileptique et colorée à l’image de son réalisateur Taika Waïtiti.

Une aventure qui pousse le ton et rythme de Thor Ragnarok encore plus loin, tout en cassant avec le sérieux du monde Marvel. Un film qui n’a aucune attache avec le reste du calendrier de la firme, dans une liberté sans limite tant dans le ton que son intrigue, qui pourtant aurait dû être teinté de gravitas vu les enjeux autour de l’antagoniste principal.

A la recherche de Thor

Dans Thor Love and Thunder, Thor est en pleine introspection et en quête de sérénité, mais sa retraite est interrompue par un tueur galactique connu sous le nom de Gorr, qui s’est donné pour mission d’exterminer tous les dieux. Pour affronter cette menace, Thor demande l’aide de Valkyrie, de Korg et de son ex-petite amie Jane Foster, qui, à sa grande surprise, manie inexplicablement son puissant marteau, le Mjolnir. Ensemble, ils se lancent dans une dangereuse aventure cosmique pour comprendre les motivations qui poussent Gorr à la vengeance et l’arrêter avant qu’il ne soit trop tard.

Taika’s land

Si Ragnarok avait divisé son public à la sortie, il sera de même pour Thor 4 : Love and Thunder. Bien que le scénariste et réalisateur se base avant tout sur des comics pour proposer une intrigue inédite et sans rapport avec la mythologie globale du MCU, Love and Thunder est plus une comédie pour la famille qu’un réel film MCU comme on les connait.

Coloré, rythmé tant en blagues, vannes et autres ressorts comiques, le film de Taïka Waïtiti est plus un délire cosmique (et comique) inspiré des films des années 80 (certains pourraient d’ailleurs penser à Flash Gordon vu le ton et l’esthétique) sur fond de comédie, qu’une aventure Thor classique.

Thor’s Land

Un parc d’attraction sur grand écran dédié à l’univers de Thor comme le réalisateur l’imagine. On y reconnait l’humour imprévisible et potache de ce dernier, qui ne s’impose aucune limite, des gags insensés probablement imaginés par Chris Hemsworth en impro, jusqu’au chèvres géantes qui beuglent, ou un Korg en mode babysitter, narrant une histoire épique à des petits enfants.

Un humour qui n’est pas pour déplaire, quand on connait l’univers du réalisateur oscarisé de What we do in the Shadows ou Jojo Rabbit. Cependant le film peine à contenir toute cette énergie comique sans qu’elle ne parte dans tous les sens, oubliant parfois en chemin l’objet du film.

Le retour de Jane

Si les fans de comics pourront surement apprécier le respect autour du personnage de Mighty Thor, le retour de Jane n’est pas gratuit. Le film s’accentue même autour du nouveau statut héroïque de l’ex-petite amie de Thor.

Une ex qui est très à l’aise dans son rôle de super-héroïne viking. Une présence vitale dans la résolution de la menace qu’ils doivent affronter, qui change avec ce que l’on a pu connaître du personnage qui jusqu’ici n’était que l’intérêt amoureux avant tout de Thor. Dans ce film, Jane Foster a un véritable rôle qui se fait tout en sisterhood avec Valkyrie, une relation plaisante qui aurait pu d’ailleurs être plus mise en avant dans le film, notamment face au péril qu’elles doivent affronter.

Un péril qui amène nos héros à rencontrer leurs comparses célestes, pour mieux jouer avec l’idée des dieux. Cependant, une fois de plus, ces univers perdent l’impact qu’ils auraient pu avoir (Opulent City ou la rencontre avec Zeus par exemple) dans des vannes et autres ressorts comiques à foison. Et c’est bien dommage.

Trop de vannes tuent la vanne

Le grand défaut de Thor 4 : Love and Thunder réside dans son déséquilibre entre la comédie et le poids des intentions de Gorr, ainsi que le combat à mener pour mettre fin à la vengeance de ce dernier. L’humour prend trop de place dans l’intrigue au point de rendre le danger moins grave qu’il n’y parait. Pourtant Gorr est l’un des antagonistes iconiques de Marvel.

Si Christian Bale, au-delà d’être méconnaissable, est plus que convaincant dans le rôle du vilain de cette aventure, on aurait aimé qu’on lui laisse un peu plus de place à l’écran. Une place où l’on prendrait le temps de réfléchir sur l’impact d’un méchant comme ce dernier, pour lequel le spectateur dès le début a de l’empathie. Un antagoniste d’ailleurs qui est comparable au péril Thanos.

Gorr au second plan

Un être qui a des véritables raisons (certains diraient défendables) pour mener sa quête de destruction des dieux à bout. Malheureusement à force de se concentrer sur les multiples potentiels humoristiques de chaque scène offerte entre les personnages phares de la franchise, Gorr est un peu passé au second plans et ne sert que de prétexte pour que ces derniers se lancent dans une aventure. Même le retour de Sif est bazardé, alors que le personnage n’a plus été vu depuis Thor 2.

Réalisation épileptique

Côté réalisation, Thor 4 : Love and Thunder propose un monde ultra coloré et fantastique, de New Asgard jusqu’aux fins fonds de l’espace. Un monde brillant et tape à l’œil, à l’image de la nouvelle armure du dieu nordique. Le tout porté par une réalisation et des effets spéciaux épileptiques, parfois à outrance, avec des séquences d’action extrêmement chargées, au point que l’œil a du mal à suivre notamment dans le dernier actes toutes les chorégraphies de combats entre les personnages.

Le film propose très peu de séquences en décors réels, ce qui est bien dommage. On notera cependant une séquence en milieu de film en noir et blanc stylisée qui n’est pas pour déplaire, dans l’idée de Sin City. Une séquence de réalisateur pour sûr, qui détonne avec le reste du film, beaucoup trop décadent visuellement.

Ode aux années 80 trop porté par le fun et la déconne

Moins violent qu’on l’aurait pensé, détonnant avec ce que l’on connait du MCU (une fois n’est pas coutume on n’entend pas une fois le mot multivers), Thor 4 : Love and Thunder est un film familial avant tout. Une ode aux films des années 80 pour les petits et les plus grands qui ne se prend pas du tout au sérieux, porté par une musique glam-rock à l’image des images que l’on regarde, centré sur l’idée de l’amour et ce qu’il peut nous amener à faire quand on le perd.

Une thématique mignonne, qui se terminera sur un happy end charmant (et drôle of course) pour un nouvel opus de Thor plus déconne et loin de ce qu’on a connu de lui dans le MCU.

Thor Love and Thunder – Bande-annonce

Crédit ©Marvel Studios/ Disney