Ce 6 Mars, 48h avant la journée Internationale des droits de la femme, Captain Marvel atterrît dans les salles françaises. Critique d’une Origin Story pour une super-héroïne qui pourrait bien devenir une icône féministe et bien plus !

Captain Marvel raconte l’histoire de Carol Danvers qui va devenir l’une des super-héroïnes les plus puissantes de l’univers lorsque la Terre se révèle l’enjeu d’une guerre galactique entre deux races extraterrestres. Cette aventure totalement inédite se déroule dans les années 90, une époque qui n’avait encore jamais été abordée dans l’Univers cinématographique Marvel.

Maillon manquant

Alors qu’on savait que cette dernière rejoindrait le groupe de super-héros Avengers restants dans la seconde partie consacrée à Infinity War, Avengers 4 : Endgame, voici que Captain Marvel se dévoile dans un premier film solo, ou « origin story » comme on le désigne si bien dans le jargon américain.

Histoire des origines de l’un des personnages les plus méconnus du MCU, pouvant pourtant faire pâlir les héros les plus iconiques de l’univers Marvel et même DC (Superman et Wonder Woman, ces petits joueurs…) Captain Marvel est un film qui propose une nouvelle vision du MCU à l’aube de la fin d’une ère et peut-être le départ de figures iconiques de Marvel au cinéma, avec Endgame. Comme le maillon manquant d’une équipe qui s’est étendue dans Avengers 3, Captain Marvel fait une entrée fracassante dans l’univers de super-héros de Disney, qui n’est pas pour déplaire.

Quête identitaire pour Brie

Dans ce nouveau blockbuster de la phase 3 de Marvel, on découvre donc Captain Marvel, Vers, ou Carol Danvers  (c’est comme on veut) ses pouvoirs et sa quête identitaire. Car oui, Captain Marvel est une histoire de quête d’un personnage qui ne se connait pas et qui va réussir à se découvrir au fil des deux heures en salle. Un personnage incarné par Brie Larson – dont on connait déjà l’étendue de son talent depuis Room – dans la peau d’une super-héroïne pas comme les autres qui excelle dans son interprétation. Tant dans ses scènes d’action, que d’autres plus intimes ou d’introspection.

Les fans des comics seront heureux de voir que l’essence du personnage, de ses pouvoirs jusqu’à son humour et sa personnalité, est préservée, pour un film qui jongle entre nostalgie et quête du héros, avec plus de fond qu’imaginé, au-delà de faire la liaison entre les deux opus Avengers Infinity War, comme le fût Ant-Man.

Nouvelle icône féministe bad-ass

Alors que DC (et donc Warner) possède depuis longtemps son héroïne et icône féministe, incarnée dernièrement par Gal Gadot à l’écran depuis Justice League avec Wonder Woman, Captain Marvel est bien évidemment l’héroïne charismatique et « bad-ass » qui manquait à Marvel (nb : Le Cerveau vous voit venir avec vos fourches, on sait, il existe beaucoup d’héroïnes bad-ass chez Marvel, mais qui peut rivaliser vraiment avec Carol, soyons honnête ?). Une héroïne compatissante, bienveillante, presque messianique, qui va devenir sans conteste la figure de proue des Avengers.

Un film qui célèbre la puissance de la femme, avec sa nouvelle icône assurément féministe, dans cette intrigue qui met en avant les femmes – et les femmes fortes – comme deux décennies auparavant sur nos écrans.

Féminisme équilibré

Un féminisme sans trop en faire, naturel et positif, qui renoue avec un style et une célébration de la femme qu’on ne voit presque plus depuis les années 90 (avec des références visuelles rappelant Buffy contre les vampires – par des images de petites filles qui se lèvent après un échec – comment ne pas faire la comparaison ?).

On pense à Samantha Carter dans Stargate SG-1, Sarah Connor dans Terminator 2 ou d‘autres figures de femmes fortes des années 90 du petit et grand écran, auxquelles le personnage de Danvers fait ouvertement référence. Des références visiblement assumées et amenées avec goût dans Captain Marvel, qui n’aliéneront pas ceux qui n’ont pas eu la chance de vivre la glorieuse décennie 90.

Nostalgie assumée mais pas débridée

Une décennie célébrée sans trop en faire, avec des références et autres objets qui feront sourire les trentenaires d’aujourd’hui, puisqu’ils ont été les témoins de cette ère où tout était possible, celle du grunge, des prémices de l’internet avec Alta Vista sur fond de hits pop-rock, hommage à une décennie chérie par beaucoup. Avec une réalisation somme toute classique du genre, d’autres références sont à remarquer, comme des séquences calquées sur des grands films de cette ère, de Top Gun (évident) à Independance Day ou Légendes d’Automne.

Métaphore migratoire

Au-delà de sa thématique féministe, Captain Marvel propose un véritable fond avec son intrigue autour des Skrulls (mentionné dans les Gardiens de la Galaxie) abordant de véritables sujets à l’heure de l’Amérique de Trump, avec une intrigue qui se révèle très vite axée sur l’oppression des réfugiés ou certaines races aliens ainsi que la politique migratoire de ceux qu’on pensait dans le camp des « braves ».

Un discours subtil, qui ne prend pas autant de place que le discours pro-Afrique de Black Panther par exemple, proposé sans états d’âme mélo, histoire de ne pas s’éloigner des enjeux principaux du film : introduire une nouvelle héroïne dans un univers diversifié et multiple.

Célébration féline

L’autre star du film est son personnage félin, dont le Cerveau ne révélera pas son importance ici. Un héros à poil roux, loin des lol-cats, qui amène ses moments de rires et de « mignonneries », bien plus qu’un certain Chat Potté du cinéma. Originellement prénommé Chewie dans les comics, Goose est le chat le plus iconique du cinéma désormais, pour un personnage que les fans de Captain Marvel apprécieront, notamment pour réussir à attendrir un certain Nick Fury, connu pour être plus bourru qu’affectueux deux décennies plus tard.

 

Un Fury et Agent Coulson que l’on découvre sous un nouveau jour, plus jeunes bien sûr, mais plus humains et moins assommés par le poids de leur fonction au sein du S.H.I.E.L.D. Un S.H.I.E.L.D. qui n’est qu’aux prémices de sa structure telle que nous la connaissons et dont le film révèle quelques éléments de constitution…

Convaincant

En somme, Captain Marvel réussi à faire ce que Marvel sait faire de mieux : un divertissement convaincant et équilibré, faussement superficiel, pour une héroïne qui mérite son heure de gloire au cinéma, brillamment portée par Brie Larson. Une héroïne qui va porter assurément la team de super-héros vengeur contre Thanos, comme l’explique une scène post-générique.

S’il y a peut-être un reproche à faire sur Captain Marvel, ce serait Jude Law dans la peau d’un « mentor » alien monolithique et superficiel, qui lorsqu’il apparaît à l’écran agace plus qu’autre chose. Au-delà, on peut saluer la performance au script et à la caméra de Ryan Fleck, Anna Boden qui signent un opus Marvel plus que convenable, pour une véritable héroïne Bad-ass en tête d’affiche bien plus bad-ass qu’un superman messianique ou une Wonder Woman enfantine.

 

Captain Marvel : La Bande Annonce

Crédit photos :  ©Marvel / Disney