Il n’a peut être plus de slip rouge, mais il n’y a aucun doute, Superman est bel et bien de retour pour le plus grand bonheur des studios Warner et les nostalgiques de l’homme à cape rouge. Man Of steel, super production de 225 millions de dollars réinvente Superman bien mieux que Superman Returns.

Avec une esthétique empruntée ou faisant référence à des franchises cultes de la science-fiction au cinéma, de Dune, Avatar, Matrix, aux décors très HR Giger (Alien), une petite dose de mysticisme et sans trop de contemplation, Man Of Steel est le voyage initiatique que tout le monde attendait pour l’un, si ce  n’est, le plus grand Super héros de notre siècle. Un voyage à la narration fluide et bourré d’action, agrémenté d’une pincée de critique humaniste, qui ravira les amateurs du genre.

Le Saint, le prophète… le Messie à cape rouge

MAN OF STEELDavid S. Goyer, l’homme derrière les scripts de la trilogie de Nolan The Dark knight et scénariste de ce reboot de la franchise Superman sous l’œil de Zach Snyder, a décidé de prendre une dimension beaucoup plus mystique pour son Man of Steel.

Dans cette énième adaptation de l’homme à cape rouge, Clark Kent n’est plus qu’un super héros ordinaire. De sa naissance accueillie comme un miracle sur sa planète d’origine, Krypton, à son rôle au sein de la planète Terre, c’est le Messie, le seul. Le vrai. L’incarnation physique de tout un peuple éteint. Jor-el, dans le peau du charismatique Russell Crowe, donne d’ailleurs le ton dès les premières scènes du film : «Il sera un Dieu pour eux ».  Et comme « Djisus », Superman a pour mission de sauver l’humanité et de les guider. Oui, pour Snyder et Goyer, Superman n’est pas qu’un simple super héros. C’est une figure christique incarnée. Un symbole, l’incarnation de l’espoir, de la renaissance et d’une nouvelle chance.

Voyage initiatique

Analogies et références chrétiennes sont parsemées tout le long du film : Clark Kent découvre ses origines et ne «devient» vraiment Superman qu’à 33 ans, comme un certain….Jesus Christ. Comme son alter égo chrétien, il est orphelin de père (les deux), et toujours comme son alter égo, il ère  pour rechercher son but, comprendre la raison de son existence  et  son rôle dans une société qui pourrait avoir peur de ses capacités et pouvoirs hors normes. Qu’on se m’éprenne, point de prosélytisme dans Man of Steel, où Superman est  dépeint comme un symbole, mais non un Dieu.

Russel Crowe en Jor-el, au-delà d’être l’incarnation patriarcale, est le guide, le vrai. Comme l’archange Gabriel. Il est celui qui explique à Djisus – pardon – Clark Kent, son but sur Terre. Le Man Of steel, tel le Messie, est prêt à se sacrifier pour l’espèce humaine. La notion de sacrifice, une notion très…chrétienne, tiens !

MAN OF STEEL

 

Mais il ne tendra pas l’autre joue

Il est peut-être tel un prophète, mais il n’est pas pour autant Gandhi. Le Superman de Snyder fracasse et casse tout sur son passage. Si dans l’histoire des destructions fictives de villes, Avengers était en tête du podium avec la destruction de Manhattan, Man Of Steel, lui envoie du bourrin, bien plus, peut-être parfois trop.  Si le spectateur voulait de l’action et de la casse, il va en avoir.

Avec bien évidemment le grand méchant Zod, un vilain stéréotypé mais appréciable, les comics d’origines étant très manichéens, Man of Steel envoie de l’action à gogo soutenue par un Henry Cavill en Superman crédible, mais bien moins séduisant ou charismatique que Reeve. Trop bourru ou discret, pas assez taquin ni drôle, ce Superman manque d’humour dans un film qui prend vraiment la genèse du personnage au sérieux.

Pas bête la Lois

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Soutenu par pléthore d’acteurs iconiques en second rôles, comme Laurence Fishburne, Amy Adams en Lois Lane bien moins stupide que dans les œuvres originelles (merci bien), Kevin Costner etc…Man of steel est un bon divertissement loin de la catastrophe que l’on aurait pu imaginer, même si le film souffre de longueurs et d’une bande originale impersonnelle et mécanique, beaucoup trop répétitive, plus épique qu’orchestrale. Une bande son qui fait peine face au thème mythique composé par le Maitre John Williams pour le héros de Krypton. Hans Zimmer n’a décidément pas l’aura d’un Williams.

Avec déjà près de 125 millions de dollars au Box Office, la sauce de Zach Snyder et David S Goyer prend bien dans Man of Steel, qui pourrait bien être un succès aussi marquant que celui de l’homme chauve-souris.  Une bonne introduction du personnage qui laisse place à une séquel qui, on l’espère, introduira le vilain milliardaire et chauve le plus charismatique de l’univers des super héros, à savoir Lex Luthor.

Man of Steel Bande Annonce VOST

Crédit photos : ©Warner Bros 2013