YOU saison 2 : « Nouveau » Joe pour une nouvelle ville (critique)

0

4.0

Retour sur la seconde saison de la série YOU avec Joe qui passe de la côte Est à la côte Ouest.

L’an dernier, quand la série YOU a démarré sur la chaîne Lifetime aux Etats-Unis, elle n’a pas fait trop de vagues.  Mais dès son arrivée sur Netflix, la série a explosé et le public a enfin commencé à en parler. Alors que Lifetime avait baissé les bras, Netflix a récupéré la série et commandé une seconde saison. Les fans n’ont donc pas encore dit au revoir à Joe, le stalker.

Après la saison 1, il était difficile de voir où la saison 2 pouvait emmener les téléspectateurs. Ils connaissent désormais  Joe et son mode opératoire : Il est calculateur, observateur et très manipulateur. Comment réussir à tromper le public quand il connaît trop bien le personnage principal ? C’était le défi de la showrunneuse Sera Gamble et à en voir cette saison 2, c’est plutôt bien réussi. On irait même jusqu’à dire que cette saison 2 est meilleure que la saison 1, même si elle en très proche.

De NYC à LA.

La saison 2 entre dans le même format que la première. Joe pose les yeux sur une nouvelle “proie” mais cette fois-ci, il nous dit qu’il a changé, qu’il n’est plus le même. Il refuse de faire les mêmes erreurs qu’avec Beck. Évidemment, on se rend très vite compte que Joe est toujours le même. Il reste le même psychopathe qui enferme des gens dans des cages, qui s’immisce dans la vie de ses voisins et qui n’a pas peur de tuer s’il le faut.

Dans ces nouveaux épisodes, Joe laisse New York derrière lui, il s’envole pour Los Angeles et devient Will Bettelheim. Son ex, Candace (Ambyr Childers) l’a retrouvé et il pense qu’il sera tranquille sur la côte Ouest. Il trouve même un travail dans une épicerie fine bobo. C’est alors qu’il fait la rencontre de Love Quinn (Victoria Pedretti), une jeune femme qui pourrait bien être celle qui le challenge à plusieurs niveaux.

Même avec une nouvelle identité, Joe ne peut pas échapper à sa véritable nature et son obsession pour Love commence. Evidemment, ce n’est qu’une question de temps avant que Candace le rattrape et qu’elle lui mette des bâtons dans les roues. L’obstacle qu’est Candace est intéressant parce qu’elle le rend nerveux et on sait qu’un Joe nerveux peut devenir dangereux. On se demande alors si elle réussira à exposer Joe et révéler sa vraie nature à son nouvel entourage.

Un nouveau lead féminin solide

Ce qui est intéressant dans cette saison 2, c’est que Love est vraiment différente de Beck. Elle n’est pas cette fausse effarouchée, elle a une personnalité bien plus trempée et contrairement à Beck, elle met vraiment Will/Joe au défi. Sur un certain plan, Joe et Love se rejoignent parce qu’elle a vécu une perte douloureuse. Elle voit qu’il y a une certaine noirceur en lui. Mais Love maintient le cap, elle tente de ne pas se morfondre et va de l’avant.

Évidemment, la fin de la série offre un twist qui remet beaucoup de choses en perspective. Un twist brillant qui prouve que la série n’a pas gâché son potentiel. On n’entrera pas dans les détails ici pour ne pas gâcher l’effet de surprise mais tout ce qu’on dira, c’est que Love est un personnage brillamment écrit et joué à merveille par Victoria Pedretti.

Love is complicated

Dans la saison 1, Joe avait fait l’erreur de mettre Beck sur un piédestal, de la voir comme une personne pure et innocente. Si elle ne mérite pas ce qui lui est arrivée, Beck était loin d’être parfaite et honnêtement, elle était un peu ennuyante. Le regard qu’il avait sur elle était tronqué et d’une certaine manière, le regard qu’il a sur Love est aussi tronqué, mais différemment. Love est un personnage complexe qui cache bien plus que ce qu’on pense puisqu’elle débarque avec ses bagages bien remplis.

C’était un défi de créer une nouvelle cible pour Joe, de la rendre différente et surtout d’éviter le bis repetita. Sera Gamble a vraiment réussi à offrir un personnage loin de ce qu’était Beck. Love a un côté tendre mais c’est aussi une dure à cuir et au fur et à mesure qu’on apprend à la connaître, on espère vraiment qu’elle survivra. Joe la voit comme la personne qui pourrait arriver à le soigner, à le rendre meilleur. Est-elle capable de ça ? La série répond à la question mais ce serait trop spoiler de le dévoiler.

Penn Badgley toujours aussi bon

Si vous avez aimé la saison 1, vous tomberez immédiatement sous le sort de la saison 2. Penn Badgley continue de faire un travail remarquable avec son personnage qu’il maîtrise encore mieux qu’en saison 1. C‘est assez impressionnant de le voir habiter l’esprit dérangé de Joe. Il arrive à être terrifiant, mais aussi charmant et c’est perturbant. La chose importante et de ne pas l’idéaliser parce que Joe n’est pas une bonne personne, c’est un tueur. La série déconstruit complètement le genre de la comédie romantique, le mélangeant à la satire et au thriller.

Ne vous y trompez pas, il y a beaucoup d’éléments de la saison 1 qui sont recyclées dans la saison 2, mais bizarrement, Sera Gamble arrive à mettre un nouveau twist et à créer la surprise. Joe prend parfois des décisions différentes qui le mène sur un autre chemin. La série plonge aussi dans son enfance difficile, ce qui explique pas mal de chose vis à vis de son comportement et ses relations avec les femmes.

Une bonne saison dans l’ensemble

La saison 2 de YOU est un visionnage prenant et captivant. Si elle est répétitive par moment et offre un effet miroir par rapport à la saison 1, elle arrive à surprendre et montre que Joe n’est pas aussi malin qu’il le pense. sa prétention peut lui jouer des tours. Le dernier acte de la saison est prenant et il montre que Joe n’est pas un être impossible à déchiffrer. D’autres personnes arrivent à voir au plus profond de lui, une chose qui lui fait peur, mais qu’il va devoir assumer.

La saison 2 de YOU est basée sur Hidden Bodies, la suite du livre qui a inspiré la première saison. A son casting, on trouve également James Scully, Robin Lord Taylor, Carmela Zumbado, Jenna Ortega, Charlie Barnett, Adwin Brown et Chris D’Elia

YOU est disponible sur Netflix.

Crédit ©Netflix

Mots-clefs,

Partager