The Politician saison 1 : Satire politique divertissante (critique)

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3.5

Retour sur la saison 1 de The Polititian, satire politique de Ryan Murphy avec Ben Platt et Jessica Lange. Spoilers.

Ryan Murphy et ses acolytes Brad Falchuk et Ian Brennan sont désormais à l’heure du streaming. Avec The Politician, les créateurs de Glee et American Horror Story offrent leur première série Netflix après avoir signé un énorme contrat avec la plateforme. Mais notez que The Politician n’est pas exactement la première série exclusivement produite avec Netflix de Murphy, c’est la dernière qu’il produit sous son ancien contrat avec la Fox.

Sur Netflix, Murphy et sa team ont encore plus de libertés qu’ils n’ont n’en jamais eu, non pas que leurs séries sur FX manquent de liberté, mais Netflix ouvre de nouvelles possibilités pour eux en termes de créativité, et ils ont accès à un budget plus conséquent qu’ils n’avaient sur FX ou la Fox.

Grandes ambitions

The Politician c’est l’histoire de Payton Hobart (lauréat aux Tony Awards Ben Platt), riche élève de Santa Barbara en Californie qui depuis l’âge de sept ans, est persuadé qu’il deviendra un jour Président des États-Unis d’Amérique. Mais avant, il devra relever le défi du parcours politique le plus semé d’embûches… Au lycée Saint Sebastian.

Pour se faire élire Président du Corps Étudiant, s’assurer une place à Harvard et conserver son statut d’élève modèle, Payton devra se montrer plus rusé que ses impitoyables camarades de classe, sans pour autant sacrifier sa propre éthique et sa réputation exemplaire.

The Politician est une série sur l’ambition, sur ce que les gens sont prêts à faire pour arriver à leurs fins. Faut-il effacé son humanité pour réussir en politique ? Payton doit-il être sans pitié ou est-ce que sa vulnérabilité n’est-elle pas une force pour aider à accomplir son but ? Doit-il passer outre la morale et l’éthique pour arriver au sommet du pouvoir ? Son ambition lui-coutera-t-il son rêve ?

Sans tabous

The Politician est mélange de comédie, de drame “high school” et de satire politique. On est clairement dans l’air du temps puisque la série n’hésite pas à surfer sur les questions du moment. La série n’hésite pas à être “queer” sans vraiment se labéliser et elle tente de faire en sorte que certaines voix minoritaires se fassent entendre. Tout en étant grand public, la série n’a pas vraiment de tabous, cest un produit de son temps.

La façon dont la série traite de la sexualité est assez intéressante. Payton est en couple avec Alice mais il est révélé que son grand amour est River, un garçon qui est son opposé. Pourtant, la sincérité de son histoire avec Alice n’est jamais remise en question. Certes Alice est sa parfaite première dame et elle n’est pas là par hasard, mais Payton semble vraiment l’aimer. Il est peut-être plus calculateur avec elle qu’il ne l’était dans sa relation avec River, mais il aime Alice. Il n’y a pas d’histoire d’outing, la sexualité de Payton ne fais pas scandale.

Politicien calibré et un Ben Platt excellent

Ben Platt, qui jusqu’à présent était une star de Broadway, fait ses débuts dans un rôle important à la télévision. Il est clairement le bon choix pour le rôle de Payton. Il est impeccable et fait preuve à la fois de vulnérabilité et de force. Payton se cache derrière son image exemplaire et ses émotions sont parfaitement calibrées et Platt est excellent dans l’exercice.

C’est d’autant plus impressionnant parce que dans le fond, Payton est comme un robot ou du moins, il est un idéal de ce qu’un politicien est ou devrait être. C’est sans effort que Platt fait le portrait d’un jeune homme qui manque cruellement de sincérité, mais qui sait aussi montrer son vrai visage par moment.

Le générique de début le montre en train d’être littéralement construit, comme un prototype de politicien parfait, une sorte de projection parfaite sans profondeur. Mais en même temps, s’il est difficile de voir vraiment qui est Payton en tant que personne, par moment, son humanité faire surface, ses émotions se révèlent. C’est particulièrement le cas quand il chante. La série ne pouvait pas avoir Ben Platt et sa voix de velours et ne pas le faire chanter.

Rétro et contemporaine à la fois

Il y a une drôle de vibe 90’s alors que la série est très contemporaine, elle est directement conçue pour la Gen-X mais il a une sensation rétro. Son message et ses thèmes sont d’aujourd’hui. En même temps, dans sa forme, la série n’est pas sans rappeler Glee. La comédie est acide tout en restant plus ou moins « family friendly ». Le sexe n’est pas explicite mais il est (très) sous entendu et il n’y a pas beaucoup de grossièretés.

On est dans une bulle mais en même les problèmes du monde réel sont présents. Murphy, Falchuk et Brennan sont très malins parce que la véritable politique du pays, les vrais politiciens qui dirigent actuellement le monde, ne sont quasiment jamais abordés ou ils le sont en filigrane. Des thèmes comme les armes à feu ou les pailles en plastique sont discutés. Dans son ensemble, The Politician joue avec la notion de manque d’authenticité chez les personnages politiques, tout en montrant une certaine vérité qui n’est pas belle à voir. C’est complètement politique.

Part en vrille par moment

Une des histoires secondaire de The Politician, sur un cas de Munchausen par procuration, fait grandement penser à l’histoire de la série The Act, qui était basée sur une histoire vraie. Clairement, cette histoire a été écrite juste pour voir Jessica Lange jouer une grand-mère complètement dingue et hystérique qui rend sa petite-fille malade, uniquement pour susciter l’attention et avoir des voyages gratuits.

Si cette histoire permet de voir une Jessica Lange excellente comme toujours, elle est un peu forcée et n’apporte pas grand chose au final. Le personnage d’Infinity (Zoey Deutch) la fausse-malade, est intéressant et elle a son rôle à jouer, mais cette histoire part dans tous les sens et ressemble plus à une parodie qu’autre chose.

Cependant, même si parfois la série part en vrille et déraille, Il y a de bons moments dans The Politician, un casting de choix et un regard intéressant sur ce que c’est d’être un politicien né pour conquérir la Maison Blanche. Cette histoire de  Munchausen par procuration est un scandale qui entraver le chemin de Payton.

Saison 2 à l’horizon

La saison 2 de The Politician est déjà en route. Le final met bien en place ce qui attend Payton pour la suite. Ses ambitions sont encore présentes et s’il joue bien ses cartes, la Maison Blanche est peut-être à nouveau sur son chemin. Si la saison 1 était avant tout sur le parcours politique d’un adolescent au lycée, la saison 2 verra Payton dans la vie réelle, avec de véritables adversaires qui font ce métier depuis des années et qui n’ont quasiment plus rien à prouver. Est-ce qu’un homme aussi jeune que lui peut mettre un coup de pied dans la fourmilière et prendre la place d’une femme qui est là depuis 30 ans ?

Le casting en général est très bon, entre les stars comme Gwyneth Paltrow et Jessica Lange, Bette Midler, Judith Light, les plus ou moins installés comme Zoey Deutch, Lucy Boynton, ou encore un groupe de jeunes quasi inconnus comme Julia Schlaepfer, Rahne Jones ou David Corenswet, les acteurs sont bien choisis (même s’ils ont tous au moins 25 ans, mais ça c’est monnaie courante).

Si la série est fun à regarder tout en abordant des sujets sérieux comme le suicide, on ne peut pas s’empêcher de penser qu’il manque quelque chose à The Politician. Ce petit truc qui fait qu’on adhère complètement aux séries de Ryan Murphy, même si elles ne sont pas parfaites. On attend de voir dans quelle direction ira la saison 2.

The Politican est disponible sur Netflix.

Crédit ©Netflix

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