Good Girls saison 1 : Braqueuses amatrices

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3.5

Le Cerveau a été plutôt convaincu par la nouvelle série de NBC Good Girls. Drôle et sérieuse à la fois, elle réussit ce qu’elle entreprend et semble avoir du potentiel.

La télévision américaine nous a appris que quand on a des problèmes d’argent, le plus simple est toujours de devenir un criminel. Entre Breaking Bad et Weeds, on a bien compris que travailler dur c’est pour les blaireaux. Du moins en apparences. Parce que si cela apparaît comme la voie de la simplicité au début, les problèmes ont tendance à s’enchaîner très vite. Et le Cerveau préfère autant être un blaireau et bosser dur qu’avoir des problèmes avec des gangs par la suite. Malheureusement pour les trois mères de Good Girls, ce ne fut pas le cas. Mais heureusement pour nous, car ceci nous offre un début prometteur.

Comédie mêlée à du drame, Good Girls est la nouvelle série de NBC. La chaîne n’est plus aussi puissante que ce qu’elle a pu être dans ce genre de séries et parvient aujourd’hui difficilement à trouver son public pour les séries de ce type ou originale. Mais celle-ci devrait réussir à convaincre avec un casting vendeur et un pitch original et délirant.

Des femmes sans loi

Dans la vie on a tous rencontrer des situations difficiles à gérer. Mais pour Beth, Ruby et Annie, ça commence à devenir le festival de la tuile. La première – jouée par une Christina Hendricks (Drive, Mad Men) toujours aussi bonne et plaisante à voir – est mère de quatre enfants et épouse d’un mari infidèle. Quand elle va découvrir ça, elle va aussi apprendre que ce dernier a endetté toute la famille et qu’ils risquent de perdre la maison. La seconde – Mae Whitman (Le monde de Charlie, Arrested Developpment) convaincante –  sœur de Beth, est une mère sans qualification et sans le sous, plutôt négligente, qui risque de perdre la garde de son enfant pour son ex car elle de dispose pas de l’argent nécessaire pour se payer un avocat. Enfin, Annie – Retta (Parks and Recreation) efficace –  a une fille atteinte d’une grave maladie qui a besoin d’une transplantation car les médicaments qui pourraient la soigner sont beaucoup trop chers.

L’argent n’est donc plus pour elles une envie mais une réelle nécessitée. Et quoi de mieux pour y remédier ? Voler le supermarché où travaille Ruby. Leur situation rend complètement justifiable – ou du moins excusable –  leurs actions, et humanise beaucoup les personnages. Ce n’est pas juste un moyen facile de s’enrichir, c’est une question de survie et surtout de celle de leurs enfants. On s’attache donc très vite à toutes les trois, bien que Annie soit un peu plus en retrait que les deux sœurs.

Et pour quelques milliers de plus

Les voilà donc parties avec de fausses armes – prises à leurs enfants – pour voler le supermarché. Mais comme la vie – et surtout dans les séries – ne peut jamais être parfaite, elles vont rencontrer deux problèmes. Le manager du magasin va reconnaitre Ruby (plus précisément son derrière), et alors que les voilà parties pour ne voler « que » 30 000 dollars, soit ce qu’est censé posséder le magasin, elles se retrouvent avec un demi-million. Oui, cela ne parait pas un problème à première vue, mais cet argent ne vient pas de nulle part. Aucun magasin n’a autant d’argent dans son arrière-boutique. Evidemment, il ne faut pas être Einstein pour deviner que c’est lié à un gang. Et voler un gang n’est jamais une bonne idée.

Très vite, les ennuis vont commencer pour les trois braqueuses amatrices. Car le gang va vouloir récupérer son argent. Sauf que l’une d’elle – on vous laisse deviner qui a le plus de chance de gaspiller son argent sans réfléchir – a déjà dépensé 100 000 dollars. Elles vont donc devoir trouver rapidement un moyen de récupérer de l’argent. Ceci va être le point de départ de la suite de Good Girls, et l’on sent du potentiel là-dedans. En effet, les événements pouvant découler des situations dans lesquelles se retrouvent les trois amies sont prometteurs et si le ton reste le même on ne s’ennuiera pas.

Les bonnes, La brutes, et les truands

Good Girls part donc avec pitch intéressant et bien traité. Il aurait pu tomber dans le drame complet mais ce n’est pas le cas et heureusement. Les moments sérieux marchent d’autant mieux qu’ils sont mis en relief par des moments de rire toujours bien venus. Grâce à ce bon rythme, la série passe toute seule et permet d’enchainer les émotions avec efficacité. Elle ne tombe pas dans une lourdeur, et le côté drame est d’autant plus enclin à provoquer des situations rigolotes par la suite.

Mais  Good Girls n’en oublie pas d’être diablement sérieuse quand il le faut grâce à son écriture maîtrisée, que ce soit les dialogues ou la trame. On pense particulièrement à cette scène où le manager de Ruby tente de la violer après avoir négocié des faveurs sexuelles pour ne pas aller la dénoncer à la police. Beth va intervenir et lui lancer un discours fort que l’on sent très marqué par tous les événements de libération de la parole féminine depuis l’affaire Weinstein. Très politique – surtout actuellement – cette séquence montre que Good Girls peut être plus que juste une série sofa.

Good Girls commence donc avec un premier épisode plutôt bon qui laisse présager de bonnes choses pour la suite. Le Cerveau a hâte de voir ce que ça va donner, car même si ce n’est probablement pas la série de l’année, elle reste attachante et réussit bien ce qu’elle tente pour l’instant. Attention cependant à ce que le concept ne s’essouffle pas trop vite. On ne souhaite pas un échec à NBC et Christina Hendricks, qui se fait rare malgré un grand talent.

Good Girls sera disponible sur Netflix en France.

Crédit : ©NBC

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