Que se passe-il-quand un ex-tueur à gage pète une pile ? Si l’on devait résumer John Wick en une question ce serait celle-ci. La critique survoltée de John Wick, starring Keanu Reeves. 

Dans ce film de série B, Keanu Reeves campe un ex-tueur à gage récemment veuf. Un retour fracassant et fracassé pour l’acteur que beaucoup ne connaissent pas au-delà de Matrix. Keanu Reeves est John Wick, un homme blessé et énervé dont le spectateur va suivre une descente dans ses plus bas instincts avec une vendetta qui, quand on en on décrit les raisons, a l’air surréaliste. En effet ce dernier cherche à venger la mort de son chien. Oui, son chien. Un thriller qui fonctionne de bout en bout et envoie du bois (mais pas que).

Faut pas le chercher

TMN_8943.NEFJohn Wick est un homme triste. Il vient de perdre sa femme, l’homme vit son deuil comme il le peut. Grâce au chiot que cette dernière lui offre à titre posthume et sa Mustang de collection, l’homme tente de survivre à cet évènement tragique. Malheureusement, au détour d’une station-service, ce dernier va attirer l’attention d’un jeune malfrat russe, Iosef (Alfie Allen, le célèbre Theon de Game of Thrones), intéressé par son bolide sans savoir qui est ce dernier. Après avoir été violenté et cambriolé par Iosef, qui n’est autre que le fils de son ex-patron russe, et son chien massacré devant ses yeux, John n’a plus qu’un but : se venger. C’est là que les choses sérieuses commencent. Jack Bauer, cet enfant de chœur, peut d’ailleurs aller se rhabiller. John Wick se réveille…et ça va saigner.

Le retour de l’Elu

Un ex-tueur à gage pas très content, une légende urbaine sur fond de vendetta et mafia russe, John Wick marque le retour d’un Keanu Reeves comme on ne l’avait pas vu depuis longtemps. L’homme qui a été propulsé à Hollywood grâce à Matrix, Point Break ou Speed, connu pour ses choix éclectiques en cinéma, fait son retour après deux films sortis en 2014 qui n’avaient pas fait l’unanimité au Box-Office(47 Ronin, Man of tai Chi). Avec John Wick, il est assez difficile d’être négatif face à la prestation survoltée de l’acteur, sur plusieurs palettes d’émotions variées, mais aussi co-scénariste sur le film.

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Des chorégraphies rapides et électrisantes, des tueries méthodiques et jouissives : l’action dans John Wick est calculée au millimètre près. Parfois très proche d’une mise en scène de jeu-vidéo (FPS), chaque scène de tuerie dans John Wick galvanise le spectateur avec des chorégraphies qui frisent la perfection que l’on doit au réalisateur, Chad Stahelski, ancien cascadeur de Reeves sur Matrix. Calculée, rapide, parfois invraisemblable, l’action dans John Wick redonne ses lettres de noblesse aux films de Séries B. Violence, gore, face-à-face et autres descentes au cœur de la mafia, John Wick marque le retour d’un style qui s’est longtemps éloigné des salles ces dernières années, parfois inspiré par l’imagerie de vieux films du même genre des années 60 (on pense notamment aux séquences dans l’hôtel Continental).

L’anti-héros qui fascine

_1JW3065.NEFCôté scénario, le spectateur n’est pas en reste. John Wick propose une lecture assez intéressante des thématiques du deuil, de l’identité, voire de l’humanité en général.  En effet, celui qui s’était rangé grâce à l’amour de sa femme, connu comme étant le Croque Mitaine, ce monstre à qui personne ne peut échapper, nous est présenté comme un homme docile et triste comme chacun le serait suite à la perte d’un être cher. Mais le véritable John Wick n’est pas très loin, puisqu’il suffit d’un évènement pour refaire de lui un assassin sans vergogne, sans scrupule, ni remords. Le meurtre, une seconde nature chez lui. Peut-on vraiment changer ? Sommes-nous au final les esclaves de nos instincts les plus primaux ? Le cambriolage était-il une simple excuse pour que cet assassin puisse enfin exprimer sa colère face au drame qu’il a subi ? Autant de questions posées qu’on n’aurait pas attendu d’un thriller aux semblants aussi simplistes.

Beware the boogyman

Ce qu’on aime dans John Wick c’est la touche visuelle très inspirée des comics qui a été choisie par son réalisateur. Une esthétique colorée, des plans larges ou rapprochés qui pourraient faire croire à des  « stills » ou les phrases issues de vieilles légendes qui s’inscrivent sur l’écran, avec des faux airs de Sin City à certains moments, une musique bien choisie et rythmée, John Wick propose un film qui ne s’empêche pas des pointes d’humour et immerge son spectateur totalement dans son univers. Un film au casting assez impressionnant de Willem Dafoe à Michael Nyqvist, qui se distingue en cette fin d’année 2014. A voir !

JOHN WICK Bande Annonce VOST


Crédit photos : © Lionsgate / Metropolitan Film