Man of Tai Chi, un actioner de Keanu Reeves qui séduit beaucoup malgré ses  quelques défauts : la critique du Cerveau

Quand on pense Keanu Reeves, on pense à beaucoup de choses. On pense au culte Matrix bien sûr, qui lui a valu une célébrité internationale, mais on pense aussi à une carrière éclectique, souvent décrite comme chaotique, pour un acteur qui n’a pas profité de sa célébrité au début des années 2000 afin d’asseoir sa présence sur les écrans. Accumulant les flops et les rôles de films indépendants, se collant ainsi une image de « Has-been », Keanu Reeves change de rôle pour se lancer dans la réalisation avec Man Of Tai CHi.

man of tai chi image droite keanu reeves réalisateur brain damagedAprès un rôle peu convaincant dans le flop 47 ronin, en Samouraï renégat qui ne restera pas les annales, Keanu Reeves n’est pas en reste puisque 2014 marque ses débuts derrière la caméra, dans un film de genre qui lui sied bien. Un actioner dans la veine de ceux des années 80. Pour le coup, l’acteur-réalisateur étonnera et sera bien loin de décevoir ses spectateurs.

Premier essai convaincant

Après avoir produit et narré Side by Side, un documentaire sur l’évolution technique du cinéma et le virage numérique entamé sur le grand écran il y a plus d’une décénnie, Keanu Reeves prouve son intérêt profond pour le 7ème art en général, et montre du talent à revendre avec son histoire tournée et produite en Chine. Une histoire sur une forme de Tai Chi méconnue, puisque souvent associé à la relaxation : le Tai Chi Ling Kong Jin.

Le film raconte donc l’histoire de Chen (Tiger Hu Chen), un des derniers pratiquants de Taï chi Ling Kong. Pour parfaire la maîtrise de son art, il va mettre ses talents à l’épreuve dans un tournoi de combats chinois. C’est là qu’il fera la rencontre de Donaka Mark (Keanu Reeves), un homme d’affaires richissime qui dirige un cercle de combats clandestins. Pris dans un engrenage infernal, Chen va devoir affronter les combattants les plus violents pour le plus grand plaisir de Mark, avant de l’affronter dans un ultime duel…

man of tai chi ling kong

Le pouvoir du Tigre

Man of Tai chi est donc un film essentiellement axé sur les combats. L’acteur-réalisateur ayant développé un intérêt marqué pour les cultures asiatiques et ses arts martiaux depuis Matrix, Keanu Reeves marche en terre connue pour son premier film et s’est entouré de la crème de la crème pour illustrer ses scènes de combat. Comme Tiger Chen, dans le rôle principal et cascadeur de son état. Un casting de choix pour un film tourné en parti en chinois qui fonctionne du début jusqu’à sa fin, malgré ses quelques défauts.

Yin & Yang, Tai & Chi : castagne

MOTC -2665Dans la veine du culte Bruce Lee, à l’instar de la destinée du Dragon, c’est la destinée du Tigre que l’on découvre dans Man of Tai Chi. Un film de combats impressionnants qui prennent une autre dimension grâce au filming de son réalisateur. Des scènes de castagnes plus vraies que nature, haletantes et immersives, chorégraphiées à la perfection et servies par des plans rapprochés, des plans larges et une caméra mobile, pour une meilleure vision de l’action. Et c’est ce qu’on aime. Keanu Reeves avait promis bien avant la sortie de son film que le spectateur aurait droit à plus de 40 minutes de combats sur une durée totale de 1h45. La promesse est tenue. Des coups servis avec mesure et un équilibre assez jouissif, pour un film qui tente d’avoir du fond au-delà de l’action.

Man of Tai Chi veut avoir du sens. Un film qui cherche à montrer la déchéance dans la noirceur de la violence face à l’équilibre mental nécessaire à la maîtrise d’un art de combat. Une intrigue sur fond d’enquête policière, qui manque malheureusement de subtilité face à l’excellente production du film.

L’avènement du Tigre

Man of Tai Chi, c’est une histoire un peu lisse qui sombre dans certains écueils convenus de son genre, qui nous rappelle fortement les années 80 et l’ère Bruce Lee. Notamment  avec Tiger Chen, aussi impressionnant que le Dragon, avec des personnages parfois caricaturaux, un peu comme la détective ou celui campé par le réalisateur. Keanu Reeves s’est donné ici le rôle de vilain sans convaincre complètement. Malgré tout, l’acteur de bientôt 50 ans prouve qu’il sait encore lever le pied depuis Matrix, grâce à une scène de combat finale assez époustouflante.

man of tai chi scène finale combat keanu reeves critique brain damaged

Mais Man of Tai Chi reste un premier coup d’essai relativement réussi dans l’ensemble. Si beaucoup s’attendaient à un ratage dans la veine de 47 Ronin, Man of Tai Chi en est bien loin. Keanu Reeves a réussi à mettre la barre assez haut pour son premier film derrière la caméra, bluffant beaucoup qui l’attendait en tournant, au point de donner envie de le revoir à l’exercice, et qui sait peut-être, endosser pleinement cette nouvelle perspective de carrière qui s‘offre à lui.

MAN OF TAI CHI Bande Annonce VF

Crédit photos : © Universal Pictures International France