The Assassination of Gianni Versace : ACS – Fin d’une traque insensée d’un tueur

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Critique de la mini-série The Assassination of Gianni Versace : American Crime Story qui revient sur le parcours du tueur Andrew Cunanan. Spoilers.

La série The Assassination of Gianni Versace : American Crime Story a pris fin sur la chaîne FX ce mercredi 21 mars. Une série qui revenait non seulement sur le meurtre du célèbre couturier Gianni Versace mais aussi sur les autres victimes d’Andrew Cunanan. Dans un final qui referme l’histoire sur la traque de Cunanan, les choses se terminent de façon plutôt satisfaisante dans l’ensemble. Ce dernier épisode revient là où les choses avaient été laissée dans le premier épisode, juste après le meurtre du couturier italien. Andrew est en cavale mais il est cerné, il ne peut pas quitter la ville de Miami qui est barricadée. Il se réfugie alors dans une maison sur le port et va y rester quelques jours. Il va tenter de partir mais réalise qu’il ne peut aller nulle part, il est coincé et retourne dans la maison où il va rapidement manquer de nourriture.

La réalisation de l’épisode est assez remarquable, comme la majorité de la série. Les mouvements de Cunanan dans la maison sont presque chorégraphiés au pas près. On le découvre ainsi seul, en train de regarder les informations qui ne parlent que de lui et il adore être le centre de l’attention. Si Andrew s’est réfugié dans cette maison, il ne se cache pas vraiment, cela fait des mois qu’il aurait dû être attrapé.

Il n’était pas difficile à trouver ces deux derniers mois. Un constat qui est fait par Marilyn Miglin (Judith Light), l’épouse de Lee Miglin, l’une des victimes de Cunanan. Ronnie (Max Greenfield) pointe aussi le fait que la police ne s’est pas donné beaucoup de mal parce que Cunanan a tué des homosexuels. “Andrew ne se cache pas, il essaie d’être vu,” dit Ronnie. Même si ça n’excuse en aucun cas ce qu’il a fait, ce que dit Ronnie est très vrai. Cunanan n’a qu’un souhait, que tous les regards soient sur lui.

All About Cunanan

Si la série se nomme The Assassination of Gianni Versace, elle est surtout à propos de Cunanan. Toute l’histoire est racontée de son point de vue ou presque. Versace est le point de départ, c’est la victime la plus connue mais c’est avant le parcours du tueur qu’on suit, pas vraiment ses victimes. Le titre de la série n’est là que pour attirer les téléspectateurs parce qu’au final, Versace n’est qu’une infime partie de la série, il est même absent d’épisodes entiers. Son nom n’est pas dans le titre par ce que ça l’aurait trop glorifié.

Le centre de la série, c’est Andrew et sa psyché dérangée. Ce n’est pas non plus une série sur les autorités qui suivent le tueur à la trace. La police et le FBI sont présents mais c’est surtout une force incompétente qui n’aura pas réussi à attraper à temps un homme qui était pourtant sur la liste des personnes recherchées. Encore une fois, Cunanan n’était pas dur à attraper, il était à la vue de tout le monde. La série souligne ainsi qu’il aura fallu attendre qu’il tue un homme célèbre avant qu’on se mette vraiment à sa recherche. Parce que ses victimes étaient homosexuelles (ou dans le placard) personne ne s’y intéressait vraiment. Versace a dû mourir avant que Cunanan ne soit cerné comme ce cafard sous un verre. Cette image, quand il capture la bestiole, c’est exactement ce qu’est Cunanan, un cafard dans un bocal.

Darren Criss impressionnant

Darren Criss a effectué un tour de force dans la série, montrant ici ses capacités d’acteur . Il a fait un travail exceptionnel dans la peau de ce tueur. Il a su incarner un être malade, perturbé, narcissique, manipulateur, menteur, envieux, avec un talent immense. C’est très perturbant de suivre le parcours de ce tueur, d’entrer dans sa tête et d’essayer de comprendre pourquoi il a agi de cette façon. La série plonge dans son enfance, dans sa relation avec ses parents pour essayer de faire le portrait de cet homme dont les actions sont impardonnables.

Si la structure de la série semble par moment chaotique à cause de la narration en ordre chronologique inversé, le contenu est tout de même solide. Le final clôture le chapitre et montre ce qui est arrivé à Cunanan qui s’est suicidé mais aussi ce qui est arrivé à Antonio (Ricky Martin), le compagnon de Versace qui est tombé en dépression et a tenté de mettre fin à ses jours. On découvre aussi comment il était traité par la famille et Donnatella qui ne l’a jamais vraiment accepté. Si bien évidemment cette histoire est basée sur une histoire très réelle, certains points sont fictifs. Il faut ainsi prendre la série comme une oeuvre de fiction mais elle ouvre tout de même les yeux sur cette affaire.

Plus discrète qu’OJ

The Assassination of Gianni Versace n’aura pas attiré la même attention que la saison 1 qui traitait d’OJ Simpson. Les sujets autour de Simpson étaient très ancrés dans la société et le sont toujours. Entre le racisme, la violence policière, la politique, les célébrités et les Kardashians, la saison 1 était le reflet d’une société moderne corrompue. Dans cette saison 2, il y a bien sûr des sujets importants comme l’homophobie et elle touche aussi à la politique mais cette affaire n’a jamais été aussi énorme que celle d’OJ dans la société américaine.

C’est dommage parce que le fond de l’histoire est important. The Assassination of Gianni Versace aura notamment abordé des sujets comme les homosexuels dans l’armée avec Jeff Trail, l’une des victimes de Cunanan. La saison est bien faite mais cette affaire était moins connue que Simpson et elle était aussi bien plus violente. De plus, il y aura toujours un doute sur la culpabilité de Simpson et c’est ça qui fait tout l’attrait de la saison 1. Il aura divisé l’opinion alors que Cunanan était clairement coupable.

The Assassination of Gianni Versace : American Crime Story arrive sur Canal+ dès le 29 mars prochain à 21h00.

Crédits ©FX

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