American Horror Story Cult : Reflet et satire d’une Amérique effrayée (critique)

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3.5

Critique du Cerveau du premier épisode de American Horror Story Cult, nouvelle saison de la saga qui se penche sur la paranoïa et les peurs irrationnelles. Spoilers.

Ce mardi 5 septembre, American Horror Story Cult a enfin démarré sur la chaîne câblée américaine FX. Et contrairement à l’an dernier, le public est entré dans cette nouvelle saison de l’anthologie d’horreur avec des informations sur les personnages et le sujet. Un moyen d’être préparé à ce qui attend les téléspectateurs.

Et pour les fidèles de l’anthologie, vous reconnaîtrez Twisty le Clown qui est représenté à travers une bande-dessinée avec une apparition bien pensée du personnage de Freak Show.

Une élection déterminante

american-horror-story-cult-reflet-dune-amerique-effrayee-critique-1Ce premier épisode met bien en place l’intrigue et même si c’est complètement dingue, il y a un fond de vérité terrifiant. D’ordinaire, American Horror Story démarre sur une scène tirée d’un classique de l’horreur mais cette fois, les choses sont tirées directement de la réalité. American Horror Story Cult commence par les annonces de Donald Trump et Hillary Clinton qui se présentent à la présidentielle américaine, puis enchaîne sur l’élection de Trump.

Cela va déclencher les angoisses et les phobies d’Ally (Sarah Paulson), une femme démocrate, lesbienne, mariée à Ivy (Allison Pill) et mère d’un garçon de dix ans. L’univers d’Ally s’effondre alors que son épouse tente de la soutenir (ou est-elle complice ?) et surtout de ne pas effrayer leur fils qui pourrait absorber les phobies de sa mère. Mais cette élection a aussi ravi certaines personnes, dont Kai Anderson, un homme complètement fou qui va profiter du chaos ambiant pour faire grimper encore plus la paranoïa. Il va s’en prendre à Ally et sa famille en infiltrant sa soeur Winter, dans leur vie. Cette relation frère-soeur est très étrange d’autant que Winter soutenait Clinton mais elle semble sous l’emprise de son frère.

Une histoire d’horreur très américaine

La chose avec American Horror Story Cult, c’est que cette saison est très américaine, probablement bien plus américaine que les autres saisons. Pour un public français, certains points et certaines références ne seront pas forcément très claires à moins de suivre de près la politique américaine et d’être au courant de l’ambiance tendue qui règne dans le pays gouverné par Donald Trump. Les Etats-Unis sont séparés en deux, le pays est divisé entre les pro-Trump et les “liberals”, les soutiens d’Hillary Clinton qui ont perdu tout espoir d’un pays avec un peuple libre et des citoyens égaux.

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Cependant, une chose est universelle, l’utilisation de la peur pour arriver à ses fins. C’est divisé pour mieux régner, créer le chaos pour prendre le pouvoir et pousser les gens à faire n’importe quoi. C’est ce que souhaite faire le personnage d’Evan Peters. La violence est plus présente que jamais et il se sert de ça pour grimper les échelons. Il provoque un groupe d’immigrants pour qu’ils l’attaquent et le fait filmer.  En parallèle, un groupe de clowns tueurs sévit. Il est pour le moment difficile de dire si ces clowns sont réels ou s’ils sont une hallucination partagée.

Des acteurs parfaits

american-horror-story-cult-reflet-dune-amerique-effrayee-critique-2Sarah Paulson et Evan Peters ont rarement déçus dans la série, mais cette année, ils s’annoncent particulièrement bons. Sarah Paulson est fantastique dans le rôle d’Ally, cette femme pleine d’anxiété qui laisse ses peurs irrationnelles prendre le dessus. Elle voit des clowns partout, a peur des petits trous et angoisse pour un rien. Elle est à la limite du ridicule mais parce que Paulson est une actrice talentueuse, elle arrive à jauger parfaitement sa performance et la réalité sur le monde dans lequel nous vivons devient concrète et fait peur.

Evan Peters est plus effrayant que jamais dans son rôle et ce qui est encore plus flippant, c’est que tout est basé sur une réalité. Il n’y a rien de surnaturel dans cette saison, c’est ça qui fait peur. Les gens sont vraiment terrifiés. Terrifiés de perdre leurs droits, terrifiés de voir ce que leur pays devient, terrifiés de voir cet homme à la tête du pays qui passe son temps à tweeter et qui prend des décisions dangereuses et inconscientes. L’élection de Trump a clairement déclenché une paranoïa et cette saison en est le reflet. Ryan Murphy a décidé de mettre les téléspectateurs face à une réalité à sa façon, de manière exagérée.

Observation et satire d’une réalité

Comme le Cerveau le remarque à chaque saison, les choses commencent toujours de manière intéressante avec un bon premier épisode mais finissent parfois par se perdre. L’idée de base est bonne, faire peur avec des choses bien réelles, se plonger dans « une histoire d’horreur américaine » que les gens vivent actuellement. Espérons que les scénaristes aient plus d’un tour dans leur sac et surprennent. Derrière l’absurdité de American Horror Story Cult, se cache l’observation, la satire et le décryptage d’une société mise à mal. Le Cerveau espère que les scénaristes le feront avec intelligence sans aliéner le public. Il attend aussi de voir comment les leaders de mouvements sectaires seront traités dans American Horror Story Cult.

American Horror Story Cult, c’est tous les mardis sur FX. Les saisons précédentes sont disponibles sur Netflix.

Crédit ©FX

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