Critique du film Corniche Kennedy, film dramatique entre histoires d’ados et trafic de drogue, réalisé par Dominique Cabrera.

Aujourd’hui sort en salles le film Corniche Kennedy, septième long métrage de la réalisatrice Dominique Cabrera. Un film adapté de l’oeuvre de Maylis De Kerangal, qui vacille entre film pour ados qui se cherchent et histoire de trafic de drogue avec une police loin d’être très compétente. Un film qui nage entre deux eaux qui sans savoir vraiment ce qu’il est, qui a du mal à trouver son identité, un film en pleine crise d’adolescence qui partait pourtant sur une bonne base.

corniche-kennedy-plongeon-entre-deux-eaux-critique-3Corniche Kennedy. Dans le bleu de la Méditerranée, au pied des luxueuses villas, les minots de Marseille défient les lois de la gravité. Marco, Mehdi, Franck, Mélissa, Hamza, Mamaa, Julie : filles et garçons plongent, s’envolent, prennent des risques pour vivre plus fort. Suzanne les dévore des yeux depuis sa villa chic. Leurs corps libres, leurs excès. Elle veut en être. Elle va en être.

Suzanne,qui s’ennuie dans sa vie de lycéenne bourgeoise va alors se faire “entraîner” par la vie de jeune de quartier qui risque leur vie chaque jour à la recherche d’un peu d’adrénaline. Elle va se laisser embarquer dans une histoire de mafia et de drogue.

Jolie réalisation

Visuellement, le film est très beau avec une cinématique maîtrisée. Les scènes de plongeons et les plans contemplatifs sur la cité phocéenne sont magnifiques. Cependant, en terme d’histoire et surtout de personnages, on reste un peu sur notre faim. Au fond on ne sait pas vraiment qui ils sont. Bien évidemment on en apprend un peu sur eux, surtout Medhi qui a une histoire plus riche que les autres mais on reste dans une certaine légèreté. Une légèreté qu’on regrette parce qu’on aurait aimé aller plus loin.

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Il y a aussi le problème de l’histoire côté police avec un personnage de femme flic campée par Aïssa Maïga qu’on aurait aimé un peu plus téméraire. Il est rare d’avoir ce genre de personnage dans le cinéma français. Une femme flic noire, une capitaine de police qui défie les stéréotypes. Et si Maïga fait un bon travail d’actrice elle est sous-exploitée, le personnage reste malheureusement en surface et l’enquête policière déçoit.

Entre terre et mer

corniche-kennedy-plongeon-entre-deux-eaux-critique-1Le véritable souci du film, c’est que le scenario ne va pas au au bout de ses personnages. On aimerait être porté par les jeunes gens, être porté par leur envie de liberté ou encore adhérer à ce triangle amoureux. Mais au final, cette histoire d’amour n’a pas vraiment d’enjeu, l’amitié des garçons n’est pas vraiment affectée et jamais vraiment remise en question. On ne sait pas vraiment ce que ressent Suzanne qui se retrouve constamment entre Medhi et Marco.. Le rythme est aussi assez lent et la réalisatrice peine à trouver sa cadence et l’histoire met du temps à s’installer.

Cependant, avec le temps glacial qui s’est installé sur la France, Corniche Kennedy pourrait vous apporter un peu de soleil venu du sud et une trêve d’une heure et demi à penser à autre chose et voir des gamins plongés depuis des hauteurs qui vous donneront le vertige.

Corniche Kennedy – La Bande-annonce

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