Alors que Good Morning England nous emmener voguer au large de la côte Britannique, Radiostars nous fait traverser la France de long en large à la rencontre de ses auditeurs. Un feel-good movie radiophonique bon pour les yeux et les oreilles.

En plein échec professionnel et sentimental, Ben (Douglas Attal), qui se rêvait comique à New York, est de retour à Paris. Il rencontre Alex (Manu Payet), présentateur-vedette du Breakfast-club, le Morning star de la radio. Avec Cyril (Pascal Demolon), un quadra mal assumé, et Arnold (Clovis Cornillac), le leader charismatique de la bande, ils font la pluie et le beau temps sur Blast FM. Très vite Ben est engagé : Il écrira pour eux. Alors qu’il a à peine rejoint l’équipe, un raz de marée frappe de plein fouet la station : l’audience du breakfast est en chute libre. C’est en bus qu’ils sillonneront les routes de France pour rencontrer et reconquérir leur public. Pour ces Parisiens arrogants, de ce road trip radiophonique naîtra un véritable parcours initiatique qui bousculera leurs certitudes.

Good Morning France

Pour son premier long-metrage, Romain Levy nous livre une histoire qu’on pourrait considérer comme une œuvre semi-autobiographique. Ancien auteurs pour la matinale d’NRJ au coté de Manu Payet et Bruno Guillon, Romain Levy et son coscénariste Mathieu Oullion nous signent un scénario grossissant les traits de l’envers du décor de l’ancienne matinale numéro une de de France.

Des ondes positives

Le film utilise la même trame d’introduction que sa grande soeur Britannique, Good Morning England: Ben (Douglas Attal), un jeune homme un peu paumé intègre malgré lui l’équipe de la plus grosse matinale de France.
Une bonne occasion pour les auditeurs et téléspectateurs de capter l’autre coté de la radio et découvrir les différents éléments qui composent une émission de cette envergure. Clovic Cornillac interprète avec perfection le leader de l’émission, adulé de tous et toutes, aussi bon à l’antenne qu’imbuvable et tyrannique avec son assistant et le reste de son équipe. Teigneux et arrogant, il est prêt à tout pour conserver sa place d’idole, quitte à trahir tout et tout le monde. Manu Payet, ancien animateur sur unr NRJ, interprète une version un peu plus caricaturale de lui-même, ce qui n’est pas pour déplaire. Pascal Demolon brille dans le rôle d’un dandy au look de Philippe Katerine, fan de repetto et de pantalons blancs traversant une crise de la quarantaine qui lui fait mal assurer son rang de doyen de l’équipe.
Ce roadtrip imposé par la direction à la rencontre des « bouseaux de province » va permettre à l’équipe de se retrouver entre eux, faire le point sur leur carrière de redécouvrir les vraies valeurs de la radios et de sous public. Certes, un peu cliché mais les situations cocasses et l’humour politiquement incorrect tout au long du film nous feront hurler de rire tandis que notre coté moral se dira « ho lalala, ils y vont forts là quand même » mais les larmes de rire l’emporteront.
Tous les sujets dit « sensibles » sont abordés. les vannes et les clichés sur les Juifs, Nazis, Provinciaux, Parisiens, Pédophiles, le sexisme et bien d’autres fusent tout au long du film.
Ce qui renforce l’identité rebelle et no-limit que veut se donner le Breakfast Club de Blast FM.
Les professionnels du métier quant à a eux reconnaitront sans difficultés les personnes qui ont plus qu’inspiré les différents personnages et les nombreux clins d’œil que seuls les pros comprendront doubleront l’effet comique du film.

Roadtrip classique mais efficace

A la réalisation, on retrouve tous les codes d’un road movie classique: le parcours kilométrique représente le chemin spirituel, un rythme soutenu et mouvementé, plan large du car qui traverse la campagne, de rapides tranches de vie à bord du véhicule, des arrêts pour admirer la beauté du paysage,…Tout ça sur un fond de « Video killed the radiostar » des Buggles repris par The Presidents of the United States of America. Pour le reste de la bande son, on retrouvera une bande pop-rock à l’image de la radio fictive avec Poni Hoax, ou encore Vampire Week-End.
Radiostars n’a rien d’une histoire originale mais le rythme, l’humour corrosif et le jeux des acteurs compensent une fin attendue qui nous laisse sur pause.