Le mélange entre western et science-fiction n’est pas nouveau. Joss Whedon l’a fait en 2005. Et pour voir un cocktail réussi, il faut s’en tenir à Firefly. Cowboys et envahisseurs est une vraie déception, une série B qui n’a même pas le mérite d’être drôle.

Avec Cowboys et envahisseurs, Jon Favreau met en scène un personnage amnésique donc forcement mystérieux, avec des motivations mystérieuses. Ce dernier se réveille dans un endroit mystérieux avec un bracelet mystérieux autour du poignet. Tout ça fait beaucoup de mystères, trop peu intéressants. Après avoir fait ami-ennemi avec les gens de la ville d’à côté et essuyé une attaque d’aliens, il formera une équipe brinquebalante pour aller à la chasse aux envahisseurs moches et gluants.

Scénario où es-tu ?

Du roman graphique dont il est adapté ne restent pratiquement plus que le titre et l’alliance avec les indiens. Le reste a été fichu à la poubelle par Jon Favreau pour le remplacer par un scénario désormais tiré par les cheveux, si on le considère existant. Les retournements de situations sont prévisibles, les personnages caricaturaux, les rares fois où ils ont un semblant de personnalité, et les anachronismes impardonnables. Depuis quand en 1873 un indien, une femme et même un enfant auraient pu joindre les cowboys à la chasse aux envahisseurs sans que personne ne lève un sourcil ?

De plus, Jon Favreau n’évite pas la bonne vieille morale et encore moins les moments d’émotions aussi subtils qu’un enfant de quatre ans qui vient de manger tous les cookies. Enfin, il faut retenir la motivation des envahisseurs à venir sur Terre : se procurer notre or. Aussi désolant que des extra-terrestres allergiques à l’eau qui tentent d’envahir la Terre.

Craig en mauvais imitateur

Et ce n’est malheureusement pas l’interprétation de Daniel Craig qui sauve le film. Quand il ne se prend pas pour John Wayne dans les parties western, c’est pour tenter d’imiter Harrison Ford. A éviter quand le vrai partage l’affiche. Et le résultat est le même que son interprétation de James Bond : il y a de l’idée, mais beaucoup de travail reste à faire.

Les autres acteurs restent corrects même si aucun ne gagnera un oscar ici. Les fans de House regretteront surement qu’Olivia Wilde s’absente pendant une partie de la saison pour ce rôle. Il n’y a que ses superbes yeux bleus pour marquer les spectateurs. Seul Harrison Ford se démarque un peu en ancien colonel bourru. Il est le seul à apporter un peu d’humour au film. En effet, son « je suis ton père », arrachera un sourire aux fans de Star Wars.

Reste à sauver des effets spéciaux corrects, le genre western bien maîtrisé par Favreau. Tous les codes sont là, de la blessure qu’on soigne avec du whisky, sans oublier de se rincer le gosier avec. Jusqu’au héros solitaire presque impassible, guidé par une vengeance pure et saine, en passant par la traversée des grands espaces à cheval sur fond de violon et d’harmonica… Tout est là. Les fans de westerns apprécieront, mais ils préféreront sûrement repartir à La conquête de l’Ouest.

La bande annonce

http://www.youtube.com/watch?v=8bA7AanOp9E
Crédit Photos : Paramount