L’univers DC s’étend encore plus avec Aquaman, premier film solo consacré au héros aquatique de la licence de comics de Warner, avec Jason Momoa. La critique du Cerveau, 20 000 lieues sous les mers…

Aperçu pour la première fois dans Justice League, Aquaman a enfin droit à son premier film solo dès ce 19 décembre. Blockbuster bodybuildé sous stéroïdes, réalisé par James Wan (Fast & Furious 7) Aquaman est un film sous les mers qui n’a pas peur du ridicule…

Personnage légendaire depuis 70 ans, Aquaman est un prince bâtard des Sept Mers, régnant à contrecœur sur Atlantis. Pris en étau entre les Terriens qui détruisent constamment la mer et les habitants d’Atlantis prêts à se révolter, Aquaman doit protéger la planète tout entière…

King Arthur aquatique

Aquaman, c’est l’histoire d’Arhur Curry, fruit d’un amour impossible entre la Reine des atlantes et un terrien, qui se découvre une destinée royale alors que deux mondes, celui d’Atlantis et celui des hommes, s’apprêtent à entrer en guerre.

Arthur va devoir au fil de la découverte de ses origines et héritage aquatique, affronter ceux qui refusent de l’accepter comme l’un des leurs, tout en tentant de sauver la terre d’une guerre aux abords inévitable. Et cela malgré lui, souvent torse nu, mouillé, mais toujours avec virilité.

Excessif

Jason Momoa reprend donc ici son rôle brièvement présenté dans Justice League. Celui d’Arthur Curry, super-héros des mers en combinaison orange, verte et trident en or. Super-héros moqué de l’univers des comics DC, Aquaman se dévoile dans les premières scènes, comme un personnage de la licence au potentiel intéressant et écologique qui n’a rien à envier à ses collègues… et même plus, tout du moins côté super pouvoirs et plastique de rêve.

A mi-chemin entre la légende et le voyage initiatique d’un héros malgré lui, Aquaman se révèle comme un film fantastique qui se cherche tout le long de sa durée, avec un scénario qui part dans tous les sens. Un scénario excessif sur tous les plans, tant par son intrigue que ses enjeux, sous couvert de quête d’un objet qui permettra de remettre l’ordre, rétablir la paix et l’équilibre entre les deux mondes.

Quand le ridicule ne tue pas

Sous et au-dessus de l’eau, dans un désert ou en Sicile (True Story), on suit le personnage campé par Jason Momoa –  à son image – dans une aventure qu’il accepte malgré lui, librement inspirée du Roi Arthur (of course… #homonyme) qui le mènera à faire face à ses origines et réticences à incarner son héritage princier. Tout en découvrant l’étendue de ses pouvoirs et faire la paix avec le passé, dans un intrigue qui a souvent ni queue ni tête.

En effet Aquaman est un film qui sombre très souvent le ridicule, entre ses dialogues nanardesques, ses explosions (à l’extrême) d’effets spéciaux, ses séquences survoltées, ses costumes à paillettes pétillantes, dans un univers à l’excès et plus que surréaliste.

Melting pot de pop-culture

Avec des influences et inspirations ouvertement marquées, d’Indiana Jones, en passant par Avatar (pour les mondes aquatiques étrangement similaires à Pandora), ou même Thor (on pense à Atlantis qui ressemble à s’y méprendre au Royaume d’Asgard mais sous les eaux), Aquaman est un véritable gloubi boulga de références et influences visuelles du cinéma d’action ou des années 80, de Flash Gordon à Rambo, jusqu’au Clash des Titans et même Star Wars lors de certains combats sous l’eau (oui Star Wars, improbable mais vrai) !

Des références assumées dans une intrigue survoltée, incohérente, souvent ridicule mais étrangement divertissante, pour le surréalisme de ce qu’on nous propose à l’écran. Un ridicule peut-être assumé ou inconscient, qui rend l’intrigue du film dédié au super-héros, si ce n’est cohérente, au moins drôle – pour un film qui touche le fond du pire qu’on pouvait imaginer pour DC, tant côté personnages (de la Reine Mère incarnée par une Nicole Kidman plus liftée que jamais, ou Mera, sosie atlante d’Ariel la petite sirène, en passant par un Loki du pauvre en la personne du demi-frère d’Arthur…), qu’esthétique.

Tsunami

Servi par un tsunami d’effets spéciaux et autres explosions exagérées, avec des combats à mi-chemin entre Matrix Revolution et Karate Kid (auquel on fait ouvertement référence) Aquaman avait la prétention de s’inspirer de films cultes afin d’offrir une épopée digne de ce nom au super-héros des océans que personne ne prend au sérieux.

A défaut de donner du sens et intérêt à ce membre de la Justice League, cette aventure d’Aquaman le rend encore plus risible qu’il ne l’est déjà dans l’univers des comics (c’est pas le Cerveau qui le dit, c’est Raj : « Aquaman Sucks ! »). Pourtant tout était là pour offrir un divertissement avec un véritable sous-texte, notamment sur les questions de cohabitation de peuples ou la préservation de l’environnement à l’heure du changement climatique et des grandes questions écologiques de notre temps.

Deux heures de Jason Momoa… Mouillé !

Cela dit, les spectatrices pourront être heureuses d’apprécier la plastique de rêve et chatoyante de Jason Momoa – mouillé de surcroît – qui prend sans conteste beaucoup de plaisir à jouer ce super-héros que personne n’apprécie vraiment.

C’est ahuri et hilare qu’on ressort de la salle, un sourire aux lèvres, après avoir bu un océan d’inepties cinématographiques, pour un film sous ecstasy qui est bien parti pour devenir l’un des meilleurs nanars de super-héros de ces dernières années. A défaut d’être un véritable film d’action ou blockbuster de super-héros, Aquaman a au moins le talent de se transformer au fil des séquences plus surréalistes les unes que les autres, en une véritable comédie sous les Mers. Foi de cervelle endommagée.

Aquaman : Bande Annonce

Crédit photos : Warner / DC Comics