Heels saison 1 : Drame familial captivant sous fond de catch (critique)

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4.0

Critique de Heels, nouvelle série dramatique familiale sous fond de catch avec Stephen Amell et Alexander Ludwig en frères ennemis.

La première chose à laquelle on pense quand on regarde Heels c’est Friday Night Lights. Les deux séries ont quelques petites choses en commun, à savoir une petite ville avec une obsession pour un sport en particulier. Si pour Friday Night Lights c’était le football américain, pour Heels, il s’agit de catch (ou lutte, c’est selon) avec une ligue indépendante qui anime les soirées de Duffy en Georgie. Heels fait aussi un peu penser à Kingdom qui se déroulait dans le monde de la boxe.

Au cœur d’une communauté très unie, Heels suit une fédération familiale de lutte / catch professionnelle (la DWL) alors que deux frères rivaux se disputent l’héritage de leur défunt père Tom, mort par suicide. Sur le ring, quelqu’un doit jouer le gentil (“face”) et quelqu’un doit jouer le méchant alias le “heel”. Mais dans le monde réel, ces personnages peuvent être difficiles à vivre ou à laisser derrière soi.

Face vs Heel

Dans la série Stephen Amell (Arrow) joue le rôle de Jack Spade tandis qu’Alexander Ludwig (Vikings) joue celui de son jeune frère ennemi Ace. Sur le ring, Jack joue constamment le méchant, tandis qu’Ace est le héros et leur rivalité se traduit dans la vie. Mais qui est vraiment le méchant et qui est le gentil dans la vie ? Les lignes sont bien plus floues. Initialement, l’ironie de la série semble être que Jack est le meilleur frère dans la vraie vie : c’est un père de famille responsable, tandis qu’Ace est un homme-enfant vaniteux.

Cependant, à la fin du premier épisode, Heels rejette la notion de ces catégorisations bien trop faciles. En dehors du ring, ces personnages ne sont pas des « Heels » ou des « Faces ». Ils ne sont ni l’un ni l’autre, ou ils sont les deux, selon le contexte, parce que la vie est bien plus nuancée que ça. Heels change ce contexte à chaque nouveau développement de l’intrigue ou révélation de l’histoire, et les acteurs sont capables de changer et de jouer différentes facettes de leurs personnages avec subtilité. Stephen Amell prouve ici qu’il y a une vie après Arrow et arrive plus où moins à nous faire oublier qu’il était Oliver Queen.

Allégorie de la vie

Si le catch est une grande partie de la série, ce n’est clairement qu’une excuse pour explorer la relation de ces deux frères dont l’héritage de leur père est lourd à porter. Pour Jack, écrire les scripts de la DWL et gérer les lutteurs a toujours fait partie de ses plans. Mais son petit frère Ace a grandi dans l’idée qu’il était destiné à de plus grandes choses en dehors de leur petite ville, il est donc naturellement triste d’être coincé à Duffy et de vivre avec sa mère. La seule échappatoire d’Ace est sur le ring, où les scripts de Jack le positionnent comme un héros, cependant, le comportement d’Ace hors du ring est loin d’être héroïque à cause de cette frustration qui le ronge.

Heels est clairement une série pour les superfans de catch, mais dans le premier épisode, le créateur Michael Waldron (Loki) et le showrunner Mike O’Malley prennent bien leur temps pour expliquer cet univers afin que les novices ne soient pas perdus dans la terminologie. Ainsi, si le catch n’est pas nécessairement votre truc, vous comprendrez tout de même ce monde qui est bien particulier.

Et le véritable centre de la série est la relation difficile entre les frères, toute cette affaire de catch est clairement une allégorie. Sur le ring, Jack écrit l’histoire, il a la main mise sur le destin de son frère et Ace essaie de trouver qui il est réellement. Leur dynamique et leurs réels problèmes de famille se ressentent sur le ring et les deux histoires finissent pas se mélanger. C’est très méta parce que comme les scénaristes de la série, Jack essaie de trouver un moyen à travers ses scripts de faire revenir le public chaque semaine, une chose que chaque série tente de faire. Pour le moment, on a envie de revenir pour voir la suite ce qui est bon signe.

Rivalité fraternelle au centre

La tension entre les frères Spade dans le premier épisode est très forte, peut-être trop forte. Ils sont immédiatement l’un contre l’autre et il y a peu de place pour les laisser respirer de manière individuelle. Evidemment, la série démarre à l’anniversaire d’un an de la mort de Tom, de sorte que les frères sont à juste titre tristes et introspectifs. Pour le moment, la série est très centrée sur les frères ce qui laisse les autres personnages sur le bas côté, mais il y a de quoi faire avec eux.

La série compte également à son casting Alison Luff (New Amsterdam) dans le rôle de Staci Spade, l’épouse de Jack qui doit faire face aux enjeux émotionnels que ses beaux-parents ont investis dans la fédération familiale de lutte et aux exigences que cela implique pour sa famille. Mary McCormack (A la Maison Blanche) est Willie Day, l’associée de Jack et le cerveau logistique de l’organisation locale de lutte ; Kelli Berglund (Now Apocalypse) est Crystal Tyler, la fair-valoir et copine peu considérée de Ace.

Allen Maldonado (The Last O.G.) est Rooster Robbins, l’un des meilleurs lutteurs du circuit qui a toujours quelque chose à prouver ; James Harrison, double champion du Super Bowl, est Apocalypse, un lutteur chevronné qui fait son métier depuis des décennies et qui n’a aucune illusion sur la gloire ou la célébrité, et Chris Bauer (The Deuce) est Wild Billy Hancock, une ancienne star qui est désormais recruteur de haut niveau dans le domaine de la lutte professionnelle.

On attend de voir comment la série évolue mais pour le moment, la base est solide.

Heels, c’est chaque dimanche sur StarzPlay.

Crédit ©Starz

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