Découvrez l’avis du Cerveau pour Spider Man No Way Home, dans les salles aujourd’hui en France. ATTENTION SPOILERS AHEAD 

C’est peut-etre la sortie Marvel la plus attendue depuis deux ans. Maintes fois repoussée pour cause de pandémie mondiale, le dernier opus de super-héros mordu par une araignée, starring Tom Holland, a débarqué dans les salles françaises ce matin.

Une suite qui n’a pas cessé de faire parler d’elle depuis plusieurs mois, à coup de fuites (qui ressemblaient plus à de la promo calculée qu’a de vraies fuites cela dit en passant) et promos en tout genre.

Back from the dead

Avec la mise en avant du retour des vilains des franchises précédentes, le film semblait proposer tous les éléments pour offrir un cadeau de Noël 2021 particulier pour trois générations de fans de Spider-Man.

Quid de ce nouvel opus intitulé Spider Man No Way Home ? Les impatients et les fans seront heureux avec ce bonbon fabriqué spécialement pour eux. Car oui, ce film, au delà de proposer une nouvelle aventure inédite (ou presque) de l’homme-araignée, a été imaginé comme un cadeau pour ceux qui aiment Spider-Man dans toutes ses formes depuis son arrivée, il y a deux décennies, au cinéma.

Spider Man No Way Home, comme tout le monde le sait, commence juste après les évènement avec Mephisto dans Homecoming. Pour la première fois dans son histoire cinématographique, Spider-Man, le héros sympa du quartier est démasqué et ne peut désormais plus séparer sa vie normale de ses lourdes responsabilités de super héros. Quand il demande de l’aide à Doctor Strange, les enjeux deviennent encore plus dangereux, le forçant à découvrir ce qu’être Spider-Man signifie véritablement.

Peter face au monde

Désormais connu, le bon samaritain est non seulement détesté par certains, mais surtout doit faire face à des accusations de meurtres ( avec un joli caméo à la clé ). Avec une ville divisée face à ce dernier, certains, comme le rédac chef du Daily Bugle, le blâment de tous les maux, d’autres le défendent. Seule issue pour tout régler le problème : demander de l’aide à son poto Stephen Strange pour tout effacer.

Alors que ce dernier souhaite qu’on l’oublie (mais pas complètement), à cause de son sort, le multivers s’ouvre et laisse passer comme une passoire, toutes les personnes qui connaissent l’identité de Peter Parker. Raison pour laquelle le Bouffon-vert, Doc Oc, Electro et ses potes se retrouvent chez Peter Parker version MCU.

Retour aux sources

Un retour qui permet d’appuyer sur le bouton de la nostalgie de ceux qui préféraient les films de Sam Raimi ou Marc Webb, à ceux du MCU.

Mieux, on comprend très vite que tous ces vilains qui se sont infiltrés dans le MCU sont dans cette histoire pour qu’on puisse corriger certaines erreurs des précédent films (sans pour autant, disons-le,  s’empêcher de leur en créer de nouvelles, comme l’upgrade un peu beaucoup incohérente d’Electro, qui désormais a forme humaine, est moins geek est plus street qu’il ne l’a été. True Story, Max est plus Jamie Foxx que Jamie Foxx n’est Max… Le nerd du film de Garfield est loin de cette nouvelle forme d’Electro/ Cette parenthèse est peut etre un peu longue mais le Cerveau se devait de le dire).

On corrige, en offrant aux vilains de la nuance, plus particulièrement certains comme le Bouffon Vert servi par un Willem Dafoe habité par son personnage. Tous (ou presque… certains plus que d’autres) se voient offrir de la nuance. A une époque où Marvel souhaite offrir de la rondeur et des enjeux plausibles à ses méchants pour qu’ils ne soit plus lisses et manichéens, faire revenir ces derniers n’était pas si bête, puisqu’ainsi chacun aura droit à une forme de rédemption, tout en prenant le temps de revenir sur ce qui les a menés vers le Mal, et en plus ça justifie une réunion qui fait parler d’elle depuis plusieurs mois.

Le pouvoir des trois

Au-delà de revenir sur des vilains iconiques du monde Spider-Man au cinéma, comme tout le monde l’avait deviné, Spider Man No Way Home est aussi un produit filmique calibré pour réunir tous les fans de Spider-Man, des plus petits aux plus grands. Trois générations de fans de Spider-man, de Sam Raimi en passant par Marc Webb jusqu’à John Watts, qui n’auront plus à choisir pour savoir qu’elle est la meilleure adaptation de l’homme araignée, puisque les trois Spider-Man se réunissent en seul et même film. Ils sont tous le même héros, avec des variations. Point. Pas besoin d’en choisir un.

Car oui, malgré tous les silences et multiples mensonges suite aux fuites (un peu trop suspectes, on le redit, comme fuites), Andrew Garfield et Tobey Maguire sont bien invités à combattre aux côtés de Tom Holland. Une réunion attendue de trois visions du même personnage, qui fonctionne tout en gardant l’intégrité de chacun.

Fan service quand tu nous tiens

Et ça marche. Bien évidemment, le rire et l’humour légendaire sauce Marvel aident beaucoup à créer un équilibre entre ces trois versions du même super-héros, même si on aurait aimé un poil plus de finesse, notamment dans la justification de leur intégration dans la seconde partie du film.

Et qui dit intrigue réunissant trois icônes légendaires incarnant le même super héros, dit fan-service. Un fan-service essentiel mais peut-être un peu trop assumé dans le film – bien qu’il fasse plaisir.

Un fan-service qui se voit partout, de la bande originale avec ses thèmes dédiés et réunis, jusqu’au détails les plus infimes des costumes en passant par les vannes ou même des dialogues un peu trop flagrants jouant sur les titres des films et faisant même référence sans subtilités à d’autres itérations de Spider-Man.

L’histoire de Tom Peter avant tout

Mais qu’on ne s’y m’éprenne, la vraie star, malgré la présence de deux acteurs iconiques pour le même rôle, à savoir Garfield et Maguire, reste Tom Holland. L’acteur offre même plus de gravitas à son Spider-Man dans la seconde moitié du film, à cause d’un évènement tragique.

Un évènement attendu, qui définit chaque Spider-Man quel que soit sa version, mais qui ici, va revenir à l’essence du personnage originel, censé faire le bien en toute circonstance et avec tous, peu importe les actes qu’ils ont pu commettre. La clémence et la bienveillance de Peter Parker, avant toute chose.

On peut dire que Spider Man No Way Home a, au-delà de réunir dans une même intrigue trois franchises à l’image du film chorale Avengers Endgame, pour objectif de faire évoluer le Spider-Man de Tom Holland vers un reset basé sur un voyage initiatique somme toute assez classique.

Scénario d’équilibriste pour réalisation peu inventive

Un reset servi dans une réalisation qui n’a malheureusement toujours pas de signature de cinéaste puisque John Watts reste fidèle à ce qu’on connait de lui à la Marvel, à savoir des effets spéciaux maitrisé dans des décors grandiloquents, majoritairement générés sur fond vert (ou bleu ici) dans un New York similaire à celui qu’on voit dans le MCU.

Et bien que beaucoup de points de l’intrigue soient devinables, puisque l’on marche en terrain balisé, Spider Man No Way Home arrive, malgré la complexité d’un cahier des charges aussi rempli que celui-ci, à raconter ce qu’il doit raconter : à savoir faire grandir le Peter Parker du MCU, le forcer à faire face à ses responsabilités en tant que super-héros et jeune adulte, comme chaque Spider-Man a du le faire avant lui.

Sacrifice, rédemption, deuil et nouveau chapitre

Grandir, pour mieux laisser – peut-être à l’avenir – de la place à des histoires plus inédites et plus complexes, moins centrées sur la vie personnelle et fun de ce jeune homme aux pouvoirs qui le dépassent. Chaque opus Spiderman du MCU a été une pierre à l’édifice dans l’évolution vers la maturité de Peter Parker, Spider Man No Way Home s’affiche comme le tournant qui va vraiment faire comprendre à Peter les notions de sacrifice, acceptation, renoncement et clémence.

Tout en devant faire face, bien évidemment, à un plusieurs types de deuil. Car le deuil, ne l’oublions pas, est peut-etre la thématique la plus importante des différentes franchises Marvel depuis Endgame, qu’elle soient sur Disney+ ou sur grand-écran.

Fin du game avant la prochaine aventure

En somme, Spider Man No Way Home, au-delà de jouer avec le multivers comme beaucoup d’autres œuvres de cette phase 4, tout en offrant un bonbon sucré aux fans de l’homme araignée avec 3 spider-man pour le prix d’un, fait son job. Il clôt la jeunesse de Peter Parker tout en jouant avec toute ce qui caractérise Spider-Man, que ce soit en comics ou les différentes versions de celui-ci sur grand écran.

Et bien qu’il possède des défauts, avec beaucoup de détails mis de côtés, et pas mal d’incohérences, pour mieux offrir des rires, du fun ou du temps pour jouer avec les vilains autant que les amis de Spider-Man, ça marche. Les habitués du MCU, les fans hard-cores et les autres prendront plaisir et souriront devant ce film de fin d’année, qui clôt 2021 tout comme il clôture une ère.

Spider Man No Way Home : Bande Annonce VOST

 

Crédit photo : ©Marvel/Sony