Charmed saison 1 : Le charme se fait désirer mais il y a de l’espoir

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2.5

Critique du premier épisode de la saison 1 du reboot de Charmed qui ne séduit pas d’entrée mais qui a du potentiel.

Le reboot de Charmed est enfin là. Redoutée par certains, attendue par d’autres, cette nouvelle version de Charmed se veut clairement différente de l’originale mais pour le moment, elle est loin d’arriver à sa hauteur. Évidemment, ce n’est qu’un premier épisode et il fait son travail de pilote avec beaucoup d’exposition. Il met en place les personnages et la mythologie mais il est loin de séduire complètement.

Dans ce premier épisode, le public fait la rencontre de Mel (Melonie Diaz), Maggie (Sarah Jeffery) et Macy (Madeleine Mantock), trois soeurs sorcières qui ne savent pas encore qu’elles sont sorcières. Marisol Vera (Valerie Cruz), la mère des trois filles meurt dès le premier épisode, tuée par une force démoniaque et laisse ses filles dans l’ignorance.

Macy, qui n’a pas grandi avec ses soeurs se présente à leur porte trois mois plus tard. Elles ont une demi-soeur dont elle ignorait l’existence et découvrent qu’elles sont les sorcières les plus puissantes du monde. A la fin de l’épisode, elles ont le choix d’accepter ou de rejeter leur destinée.

Un monde familier

Ce premier épisode est très réminiscent de la série originale. La majorité des ingrédients de la potion sont présents. Trois soeurs qui découvrent qu’elles sont sorcières après la mort d’un proche, un livre des ombres, le pouvoir des trois, un être de lumière sorti de nulle part qui est là pour les guider (peut-on lui faite confiance ?) et des démons qui viennent leur rendre la vie dure. Les sorcières sont aussi très liées dès le départ, même avec leur soeur qu’elles connaissent à peine. Il y a aussi un clin d’oeil à Melinda Warren, l’ancêtre des soeurs Halliwell de la série originale. Le lien est établi

Harry, l’être de lumière fait bien plus penser à Giles de Buffy que Leo dans Charmed. Si la série reprend beaucoup d’éléments de l’originale, elle souhaite avant tout se faire sa propre identité, ce qui est normal et on ne peut pas lui en vouloir. Cependant, il est pour le moment difficile de ne pas penser aux personnages originaux, elles restent dans un coin de la tête.

La série aura beaucoup de travail pour sortir de l’ombre de sa “grande soeur” mais une chose est certaine, les personnalités des sorcières sont très différentes et c’est agréable de voir un trio principal avec des sexualités et des origines différentes. Ce Charmed a cet avantage et pourra creuser un peu plus dans les origines latines des personnages. Pourquoi pas intégrer la sorcellerie sud-américaine qui est très importante dans les pays latinos. Il y a beaucoup de choses à explorer et on espère que la série en tirera avantage parce que pour le moment, le pilote laisse un peu froid.

Un féminisme trop manufacturé

Le côté féministe de la série est bien trop rentre dedans et très maladroit. Il est évidemment important que la série mette les femmes et leurs droits en avant et que les mouvements #MeToo et #TimesUp soit représentés.

En 20 ans, le monde a changé, les femmes se manifestent et elles ont enfin le courage de parler ce qui est très bien. Mais la façon dont la série s’y prend peut aliéner le public. Il faut savoir être plus subtile mais on est dans une série qui parle de magie et de démons, ce n’est pas subtile, c’est blindés de métaphores et de parallèles évidents.

La série vit avec son temps, ce sont des sujets très présents et c’est vital d’en parler mais la façon dont les scénaristes l’ont incorporé dans le pilote est un peu trop forcée. On ne dit pas qu’il faut l’ignorer, bien au contraire, il faut en parler, mais avec plus d’intelligence. Le monde est effrayant, et certaines personnes peuvent être pires que des démons. C’est le message que veut faire passer la série avec sa métaphore sur la “chasse aux sorcières”.

Nouvelle génération

Pour le moment, ce n’est qu’un pilote, le Cerveau va laisser sa chance à Charmed. Cette nouvelle version est avant tout faite pour une nouvelle génération, pour les plus jeunes qui ont aussi le droit d’avoir leur “série de sorcières”. Pour ceux (Comme le Cerveau) qui ont grandi avec l’original, la pilule est dure à avaler mais il faut accepter le changement et savoir rester objectif. Il faut laisser le temps à la série de s’installer et surtout ne pas oublier que la série originale n’était pas parfaite et avait ses défauts. Il est facile de rester bloquer dans le passé et idéaliser une chose qu’on aimait dans son adolescence /enfance.

La série est écrite par les scénaristes de Jane the Virgin, on sait qu’elles sont capables de faire une série à la fois touchante et engageante. Jennie Snyder Urman, Jessica O’Toole et Amy Rardin savent écrire les liens familiaux et les connexions émotionnelles comme personne, c’est ce qui fait de Jane the Virgin une série aussi attachante. Elles savent aussi mélanger le drame et l’humour (et le kitch) avec justesse. Pour l’instant, c’est compliqué de tout mettre en place surtout avec un élément surnaturel en plus. La balance est un peu inégale mais on espère que ça s’arrangera par la suite. Il y a de l’espoir et on lui donnera sa chance.

Charmed, c’est le dimanche sur la CW.

Crédit ©CW

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