En 1985, en banlieue de Boston, John, 8 ans, fait un voeu durant la nuit de Noël : avoir un copain pour la vie. À son réveil, Ted, l’ours en peluche qu’il a reçu au pied du sapin, s’anime ! Trente ans plus tard, John et Ted, inséparables, passent leurs journées affalés sur le canapé à regarder la télévision. La fiancée de John ne supporte plus ce manque de maturité, et la place que peut avoir cet ours dans la vie de son conjoint…

Un nounours pour la vie

Qui n’a jamais rêvé tout petit que son nounours, ou sa Barbie au choix (pas de discrimination de genre) prenne vie ? Dans Ted on prend le fantasme de tout enfant et on le rend réalité. Un concept complètement absurde qu’on l’imaginerait presque être à l’origine un pari perdu après une soirée beuverie entre potes : «  Hey si tu faisais un film avec un nounours qui parle, qui boit de la bière et saute des nanas tout en jurant ? » Seth MacFarlane : «Challenge accep….wait for it …TED». Une idée délirante qui a quand même conquis bon nombre de spectateurs américains et explosé le box office à sa sortie.

Ted est donc le meilleur ami de John (Mark Whalberg), un ami nounours, certes, mais un ami pour la vie. Ils partagent tous les délires possibles et inimaginables, comme deux potes, un peu loosers sur les bords, mais deux potes comme on en connaît tous. Le nounours, bien loin du « nounours » comme on pourrait l’imaginer est un personnage aussi délirant qu’irrésistible, auquel on s’attache immédiatement. L’idée de faire parler un jouet aurait pu ne pas être crédible…le faire boire, fumer et sauter des filles, encore moins. Mais dans Ted, tout passe comme une lettre à la poste. Une belle histoire d’amitié entre mecs, comme on a déjà pu en voir au cinéma avec un humour un peu corrosif mais jamais méchant, tempéré par son côté enfantin et fleur bleue, pour un équilibre qui ajuste l’humour potache sans jamais aller dans le scabreux dérangeant. Justement l’ours en peluche fait bien les choses, puisqu’il rend absurde tout comportement limite indécent pour le rendre drôle, voire surréaliste et surtout bien moins agressif qu’ interprété par un humain.

Flash Gordon : Retour vers le Futur

Premier long métrage du réalisateur Seth MacFarlane, connu pour la série télévisée d’animation Les Griffin, Ted est un joli conte de Noël qui se transforme en comédie à l’image des générations issues de la pop culture et des années 80 avec un grand nombre de références qui ont bien évidemment marqué l’enfance du réalisateur de 38 ans et forgé son talent. D’ailleurs un véritable hommage à cette décennie de tous les excès est clairement visible tout le long de Ted, avec au passage une revisite des rapports entre hommes quand l’un deux s’engage dans une relation amoureuse, et rentre enfin dans l’âge adulte, celui de la maturité. Une comédie qui pourrait se classer dans le genre des Very Bad Trip, vu la dynamique et les rapports entre les personnages principaux et les scènes insensées qui se succèdent. Et ça marche.

Mark Whalberg, véritable comique

Côté Casting, MacFarlane frappe fort pour son premier essai sur grand écran : Giovanni Ribisi, dans un rôle de fan fou qui lui sied bien, similaire à beaucoup d’autres rôles déjantés qui ont fait la renommée de ce dernier (DPO dans X-Files, le frère de Phoebe dans Friends pour ne citer que ces deux là). Il s’offre aussi la belle Mila Kunis en petite amie amoureuse, rôle un peu sous-exploité surtout quand on la connait bien plus fun dans des comédies comme Sexe entre amis. Le réalisateur invite aussi Norah Jones, dans son propre rôle, un Ryan Reynolds silencieux (sérieusement pas un mot) et Sam Jones, plus connu comme star du nanard des années 80 grâce à sa prestation dans la peau de Flash Gordon, le nanard culte qui a bercé l’enfance de John et Ted, et celle de toute une génération.

Mais la véritable prestation qui mérite d’être soulignée dans cette comédie est celle de Mark Whalberg. Habitué au genre d’action, il s’était déjà illustré dans un registre plus dramatique en père endeuillé dans Lovely Bones avec beaucoup de crédibilité. Et bien qu’on ait eu un aperçu de ses capacités comiques dans Crazy Nights, il prouve l’étendu de ses talents cachés avec brio dans Ted. Une comédie moderne qui vaut le détour, avec des bons sentiments à l’américaine, qui donnerait presque envie d’en redemander.

 

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Crédit photo ©Universal