Chernobyl : Récit terrifiant de la plus grosse catastrophe nucléaire (critique)

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Critique de Chernobyl, mini-série HBO qui revient sur les événements tragiques de la plus grosse catastrophe nucléaire de l’histoire.

Cette semaine, HBO en collaboration avec Sky, lance sa nouvelle mini-série en 5 épisodes, Chernobyl. Comme son nom l’indique, la série relate les événements dramatiques de la plus grosse catastrophe nucléaire du 20ème siècle, pire de toute l’histoire de l’humanité. La série a été écrite par Craig Mazin (Very Bad Trip 2 et 3) et réalisée par Johan Renck (Breaking Bad, The Walking Dead).

Dans la nuit du 26 avril 1986, le réacteur N°4 de la centrale nucléaire de Tchernobyl située en Ukraine, alors sous égide soviétique, surchauffe et explose sonnant le début de la plus grave catastrophe nucléaire de l’histoire de l’humanité. Que s’est-il exactement passé ? Qui sont les responsables et quelles seront les conséquences ? La série tente de revenir dessus.

Si le désastre est connu de tous, certaines zones d’ombre demeurent encore jusqu’à ce jour. La série Chernobyl a pour ambition de faire la lumière sur les erreurs humaines et matérielles qui ont causé la fusion du réacteur, ainsi que sur les conséquences de la catastrophe. Une catastrophe qui a causé de nombreux morts, a dévasté l’environnement, a pollué l’atmosphère et a créé d’énorme dégâts sur le long terme à cause des radiations.

Cela aurait pu être encore pire

Au premier abord, on se dit qu’une série sur Tchernobyl sera déprimante à regarder et en effet, ce n’est pas la série la plus joyeuse, elle est terrifiante parce que ces événements sont bien réels. Du jour au lendemain, cette ville d’union Soviétique quasi inconnue, est devenue synonyme d’une catastrophe et d’une terreur sans pareille. Une catastrophe qui aurait pu être encore bien pire que ce qu’elle fut parce que si le réacteur 4 n’avait pas été éteint, les réacteurs 3, 2 et 1 auraient pris feu et l’Europe entière serait devenue inhabitable.

On réalise ainsi que certaines personnes ont risqué leur vie et que d’autres l’ont perdue, pour éviter le pire. La série se penche ainsi sur les politiques qui pour beaucoup ont fait l’autruche, les scientifiques qui cherchaient des réponses mais aussi les hommes et les femmes qui étaient directement touché par la catastrophe. Trente trois après, les dégâts de Tchernobyl se font encore sentir.

Des vies sacrifiées

On pourrait croire que la série en rajoute pour l’effet dramatique mais très peu de modifications ont été apportées. Les personnages de la série sont de vraies personnes, seulement un personnage est fictif. Ulana Khomyuk, la scientifique biélorusse incarnée par Emily Watson n’est pas réelle mais elle a été créée à partir de véritables personnes qui ont tenté de mettre la lumière sur ce qui s’est passé. Ulana va mettre sa vie en danger en s’exposant à de fortes radiations, pour faire entendre la vérité.

La série suit aussi Valery Legasov (Jared Harris), un physicien nucléaire soviétique, qui fut l’un des premiers à se rendre à Tchernobyl et à prendre conscience de l’ampleur de la catastrophe. Il va devoir faire comprendre, non sans mal, que ce qui se dégage de l’usine, n’est pas qu’une simple fumée, ce sont bel et bien des particules radioactives pouvant provoquer des cancers et tuer des centaines de milliers de gens.

Legasov va devoir faire ouvrir les yeux à Boris Shcherbina (Stellan Skarsgård), le Premier Ministre soviétique de l’époque – sous le régime gouverné alors par Mikhail Gorbachev – chargé de faire la lumière sur la catastrophe. S’il ne veut pas voir la triste réalité en face, il va devoir prendre des décisions rapides pour éviter que la catastrophe ne s’étende encore plus.

L’horreur du désastre

Le créateur et le réalisateur ont décidé d’approcher les choses via l’oeil des personnes qui ont été directement touchées par cette catastrophe. Chernobyl est un long récit de plus de 5 heures (le Cerveau a vu les 3 premiers épisodes), qui raconte ce qui s’est passé dans les minutes, les semaines et les mois qui ont suivis l’explosion. Les téléspectateurs suivent ainsi les dégâts irréversibles causés aux pompiers, aux ingénieurs, aux soldats, aux travailleurs et tous ceux qui ont été contaminés par des radiations.

Chernobyl ne vous remontera certainement pas le moral, la série vous donnera probablement des cauchemars et vous provoquera de l’anxiété. On assiste à des morts atroces, à vous fendre le coeur, mais c’est la vérité et il faut parfois la regarder en face. Elle est effrayante parce que les responsables tournent parfois les yeux, ils refusent de voir l’ampleur véritable du désastre, mettant des millions de vies en danger.

Lugubre mais nécessaire

La série est terrifiante, elle est terrifiante parce qu’elle est vraie et tente d’être le plus précis sur les événements. Il est difficile de dramatiser encore plus les choses quand elles sont déjà horribles. La série est dure à regarder, elle est intense et lugubre au possible mais elle est nécessaire parce que c’est une page très importante de l’histoire de l’humanité. Ce n’est pas qu’une simple série télé, c’est la réalité.

Dernière chose, la majorité des acteurs sont britanniques et la série est en anglais. Ils ont pris le parti de ne pas filmer la série en russe et de ne pas avoir d’accents russes. C’est la seule chose qui n’est pas réaliste et à laquelle il faut s’habituer si vous regardez la série en VOST. Mais de faux accents russes auraient pu rendre les choses ridicules et sortir le téléspectateur de l’histoire. Les faits sont trop graves pour être distrait par de mauvais accents.

Composé de 5 épisodes, Chernobyl démarre en France ce mardi 7 mai sur OCS City à 20h40.

Crédit ©HBO et Sky

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